MotoGP Malaisie J3 Débriefing Pedro Acosta (KTM/2) : "chacun a besoin de ces moments compliqués pour devenir un pilote meilleur d’un cran", etc. (Intégralité)

La conférence de presse au terme du Grand Prix de Malaisie MotoGP 2025 a réuni à Sepang Alex Marquez (BK8 Gresini Racing MotoGP), Pedro Acosta (Red Bull KTM Factory Racing) et Joan Mir (Honda HRC Castrol) pour leur débriefing d’après course.

Pedro Acosta a terminé deuxième, égalant ainsi son meilleur résultat en Grand Prix cette saison, obtenu en Hongrie et en Indonésie.
C’est son neuvième podium en MotoGP, et le quatrième de la saison jusqu’à présent.
Il n’a désormais plus que deux podiums de moins que son coéquipier Brad Binder, qui est le pilote KTM comptant le plus de podiums MotoGP, avec onze.

Comme à notre habitude, nous reportons ici en intégralité les paroles de ce dernier, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.

🎤 Bienvenue à la conférence de presse d’après-course du Grand Prix Petronas de Malaisie.
Nous retrouvons sur la plus haute marche du podium Alex Márquez, auteur d’une course incroyable sous les couleurs spéciales du BK8 Gresini Racing MotoGP — félicitations.
En deuxième position, après une bataille exceptionnelle, Pedro Acosta pour le Red Bull KTM Factory Racing, et enfin, une belle remontée et un deuxième podium de la saison pour Joan Mir, du Honda HRC Castrol Team : votre sourire dit tout, félicitations à vous trois !

🎤 Pedro, deuxième place, obtenue au terme d’une belle bataille, même si ce n’était pas face à l’un des pilotes présents ici après les soucis tardifs de Pecco. Est-ce que vous avez pris plaisir dans cette bagarre ? Aviez-vous un plan précis en entrant dans la course, ou était-ce simplement plein gaz, et on voit ce qu’on peut faire ?
Pedro Acosta : « Eh bien, nous savons que pour nous, la gestion des pneus est toujours assez difficile. Mais oui, c’était plus ou moins le même plan qu’hier : faire un bon départ, essayer d’être aussi vite que possible devant, et essayer de suivre ces gars-là.
Il est vrai qu’Alex a montré qu’il avait un peu plus de rythme que Pecco et moi au début, mais c’est vrai qu’ensuite, j’ai réussi à plus ou moins égaler ses chronos.
À un moment, je rêvais de pouvoir le rattraper, mais il est vrai qu’il était déjà assez loin. Donc, à trois tours de la fin, je me suis dit : “OK, maintenant, c’est le moment d’assurer.”
C’est vrai qu’avec Pecco, c’est toujours agréable de se battre, mais oui, c’est une course que, normalement, je n’aurais pas trop appréciée, mais aujourd’hui, je me suis amusé. »

🎤 Mais justement, en vous battant avec Pecco, est-ce que vous étiez un peu dans cet état d’esprit du genre : « Laissez-moi tranquille, j’ai du rythme, je peux aller plus vite » ?
Qu’est-ce que vous aviez en tête pendant cette bagarre ? Parce que tous les deux, vous vous êtes vraiment donné à fond, mais il n’a finalement pas réussi à vous reprendre beaucoup dans les premiers tours.
– « Oui… eh bien, c’est vrai que nous avons perdu pas mal de temps quand j’ai dépassé Pecco, je pense que c’était vers le neuvième ou dixième tour, et il m’a redoublé ensuite. Mais bon, c’est vrai que je souffrais un peu avec le pneu avant, et je n’étais pas du tout rapide dans le dernier secteur, parce que ces deux-là accéléraient énormément à cet endroit, et je perdais un peu là-dessus. Mais bon, peut-être que j’aurais pu être un peu plus devant si j’avais réussi à être un peu plus rapide au début.
Mais quoi qu’il en soit, vu à quel point la course d’hier avait été difficile, je pense que nous avons géré les choses de la meilleure manière possible. »

🎤 Cette course semblait surtout consister à gérer le pneu arrière tendre. Et, d’après ce que j’ai compris de Michelin, le grand écart entre le médium et le tendre vient du fait qu’au début du week-end, il faisait plus froid que d’habitude, et que la piste avait peu d’adhérence.
Maintenant qu’il faisait très chaud, n’aurait-il pas valu la peine de prendre le risque d’utiliser le pneu médium, ou est-ce simplement parce que vous n’aviez pas assez de données à son sujet ?
– « Pour moi, c’était plus ou moins comme il (Alex Márquez) l’a dit. C’était très difficile à gérer quand le pneu ne faisait que patiner. Pour cette raison, il vaut mieux gérer un pneu qui a de l’adhérence (au début), plutôt qu’un pneu qui n’en a pas dès le départ. »

🎤 Pedro, comment vous et KTM avez réussi à améliorer la durée de vie du pneu ? Parce que cela a clairement été un gros problème pour vous lors des dernières courses, mais on dirait que vous avez réussi à mieux le gérer aujourd’hui dans la course principale…
– « Non. Certainement pas quelque chose que je voudrais réutiliser dans les prochaines courses (rires).
Mais bon, au final, nous savons très bien où se situe notre problème, c’est assez clair. Il est vrai aussi que nous avons essayé quelque chose que nous essayons presque toujours, et cela n’a encore une fois pas fonctionné. Alors j’ai dit aux gars : “Écoutez, on ne peut pas faire pire que ça. Pour cette raison, allons complètement dans l’autre direction, et si on se plante, ce sera ma faute.”
Et pour ça, je pense que nous avons fait du bon travail. Il était encore difficile de se battre pour la victoire, mais nous avons été beaucoup plus proches que ce à quoi nous nous attendions. Pour cette raison, je suis assez content. »

🎤 Pedro, si vous montez encore une fois sur le podium, vous atteindrez le même nombre que l’an dernier. Alors, compte tenu de la difficulté de cette saison 2025, considérez-vous cela comme une saison réussie ?
« Même avec moins de podiums, j’ai plus de points que l’année dernière. Pour cette raison, il semble que je sois plus constant.
– Depuis la pause estivale jusqu’à maintenant, nous n’avons pas perdu beaucoup de points, disons, ni beaucoup d’opportunités.
Bon, ce n’était pas facile à accepter… la chute en Hongrie, ce n’était pas agréable, ni le fait de casser la chaîne à Misano, ni celui de détruire les pneus au Japon.
Mais malgré tout, ce n’est pas une mauvaise saison. À mon avis, nous ne nous battons pas pour rien.
Ce n’est pas mon objectif principal ici, mais c’est vrai que je découvre beaucoup de choses que je n’avais pas encore comprises auparavant, comme cette régularité et cette compréhension de ce qu’est vraiment le MotoGP, dans un ensemble complet.
Pour cette raison, je pense que c’est important à apprendre.
Tôt ou tard, je devrais… enfin, je veux dire, tout le monde ici, en MotoGP, a connu des années difficiles.
Je me souviens de Joan en Moto2, ou même d’Alex chez LCR, comme il l’a dit : c’est pour cela que chacun a besoin de ces moments compliqués pour devenir un pilote meilleur d’un cran. »