Cette conférence de presse du Grand Prix de Saint-Marin MotoGP 2025 a réuni à Misano Marc Marquez, Marco Bezzecchi et Alex Marquez pour leur débriefing, après un week-end pas uniquement dominé par les frères Marquez.
Marc Marquez a décroché sa 73ᵉ victoire en MotoGP. Il s’agit de sa 14ᵉ victoire avec Ducati, égalant Andrea Dovizioso à la troisième place du classement des pilotes Ducati les plus titrés en MotoGP, derrière Francesco Bagnaia (30 victoires) et la légende du MotoGP Casey Stoner (23 victoires).
Il a obtenu sa 11ᵉ victoire en Grand Prix cette saison, égalant le total de Francesco Bagnaia l’an dernier. La dernière fois qu’il avait remporté 11 courses (ou plus) en une seule saison remonte à 2019, avec 12 succès. Il détient le record de victoires dans la catégorie avec 13 succès, établi en 2014.
Il mène désormais le Championnat du Monde avec 512 points, établissant un nouveau record de points marqués en une seule saison de MotoGP depuis l’introduction du format Sprint en 2023. Il compte 182 points d’avance sur son frère Alex et disposera d’une balle de match au Japon, mais il ne pourra décrocher le titre que le dimanche à Motegi. Pour assurer le championnat, il devra posséder 185 points d’avance.
Comme à notre habitude, nous reportons ici en intégralité les paroles de ce dernier, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.
🎤 Bon après-midi, mesdames et messieurs.
Bienvenue à la conférence de presse d’après-course ici au Misano
World Circuit Marco Simoncelli avec les trois premiers du Grand Prix Red Bull de
Saint-Marin et de la Riviera de Rimini, menés par le pilote de
l’équipe Ducati Lenovo, Marc Márquez. La 73ᵉ victoire de Marc en MotoGP, poussé
jusqu’au bout par Marco Bezzecchi. Cela signifie, cependant, que la victoire
d’aujourd’hui pourrait voir Marc couronné champion du monde la
prochaine fois au Japon, à Motegi. Félicitations Marc
!
Deuxième place, et quelle
course ce fut, quel week-end cela a été, pour Marco Bezzecchi de
l’équipe Aprilia Racing : la pole position et la victoire dans le
Sprint hier, et il a poussé Marc jusqu’au bout dans cette bataille
de 27 tours pour prendre la deuxième place devant son
public.
Et complétant un week-end
réussi pour l’équipe BK8 Gresini Racing, Alex Márquez, double
podium dans le Sprint et le Grand Prix depuis la première ligne de
la grille. Messieurs, bravo à vous trois !
🎤 Marc, félicitations. Après la déception, la
frustration d’avoir manqué une opportunité de gagner le Sprint
hier, aujourd’hui on a l’impression que vous avez pris votre
revanche.
C’était une compensation,
une bataille incroyablement difficile avec Marco en tête de ce
Grand Prix, mais vous l’avez remportée. Comment vous sentez-vous
après la déception d’hier ?
Marc Márquez : « Oui, la meilleure façon
d’oublier le sprint d’hier, ou l’erreur d’un pilote, est simplement
d’essayer de revenir à piloter à nouveau la moto et de donner mon
maximum. Et c’est ce que j’ai fait aujourd’hui dès le warm-up. J’ai
eu cette concentration supplémentaire, cette énergie
supplémentaire, mais honnêtement, dans les derniers tours j’ai dû
me battre contre un Marco Bezzecchi très dur, qui poussait
extrêmement fort. Je pense que nous deux, nous poussions plus que
d’habitude, mais, vous savez, c’était son Grand Prix à domicile et
il avait une motivation supplémentaire, et moi j’avais une
motivation supplémentaire à cause de la chute d’hier. »
🎤 Quelle a été la difficulté de gérer cette course ? Je veux
dire, Marco a commis une petite erreur au virage 8 au 12e tour,
mais ensuite vous avez essayé de creuser l’écart, et il était
toujours là. À quel point était-ce difficile de gérer la deuxième
partie de la course ?
Marc Márquez : « Oui, je veux dire,
derrière Marco, j’avais déjà compris qu’aujourd’hui il pilotait
bien. J’étais là, je n’étais pas loin. J’avais un peu plus de
vitesse que lui dans la première partie de la course, mais il
défendait ce virage 6 aujourd’hui, mais il était un peu plus lent à
la sortie, donc ensuite il freinait plus tard au virage 8 pour
essayer de défendre.
(inaudible)
Si je touchais contre le vert, ce serait une pénalité de long lap,
donc je pilotais…
(Inaudible). »
🎤 Il y a tant de choses à dire, bien sûr. Il y
a eu la célébration sur le podium. Pouvez-vous en parler
rapidement…
Marc Márquez : « Oui, je veux dire, toujours une de
mes références dans le sport était Leo Messi. Et oui, il parlait
toujours de football, et moi je parle de piloter une moto. »
🎤 Enfin, Marc, comme nous l’avons mentionné,
vous vous êtes maintenant placé dans cette position où vous pouvez
gagner le championnat la prochaine fois au Japon. C’est un long,
long parcours depuis 2019. Vous êtes si, si proche maintenant.
Qu’est-ce que cela vous fait ?
Marc Márquez : « Oui, cela devient
de plus en plus proche. On dirait, on dirait, que c’est une
question de temps, mais je veux garder le même état d’esprit. Pour
le championnat, le nom de famille sera Márquez Alentà. Donc
maintenant nous devons essayer de le conclure dès que possible,
mais je sais qu’Alex est super rapide et il se bat aussi pour la
deuxième place du championnat. Donc oui, voyons si nous pouvons
continuer avec le même état d’esprit et le même niveau. »
🎤 Marc, nous avons vu qu’il y avait de assez gros changements
dans vos temps au tour. Par moments c’était 1’32, 1’32.2, et puis
votre tour le plus rapide, je crois, en 1’31.3. Pensiez-vous que
des 1’32 auraient suffi pour battre Marco ?
Marc Márquez : «
Non, en fait, sur ce tour, quand Marco a fait l’erreur, et les
tours suivants, je veux dire, les points de freinage ont
complètement changé, car il semblait que le vent poussait dans une
direction différente. Et sur ce virage 8, sur les virages 11, 12,
le vent poussait dans la direction opposée, et j’ai touché deux ou
trois fois le vert à ce virage 11. Ensuite, je me suis juste
relâché une fois, j’ai ralenti mon rythme, et ensuite j’ai vérifié
à nouveau le point de freinage et j’ai réattaqué. »
🎤 Marc, quelle était la signification d’être sans votre cuir
sur le podium ?
Marc Márquez : « Je veux dire, demandez à Messi.
J’ai juste copié Messi (rires). Non, je veux dire…Bien sûr, Messi
l’a fait au Bernabeu, et aujourd’hui j’ai ressenti la pression de
l’erreur d’hier, j’ai ressenti la pression que c’était le moment de
le faire pour Ducati, parce que pour eux c’était un Grand Prix
super important. J’ai apprécié, et c’était la meilleure manière de
répondre : gagner une course et revenir avec une grande confiance.
»
🎤 Une
question à propos de la célébration en hommage à Messi : y
aviez-vous pensé avant la course, comme hier, ou peut-être après la
course vous avez eu cette idée brillante et vous vous êtes dit
“D’accord, faisons-le” ?
Marc Márquez : « Avant la course, hier
soir. J’ai dit “Je dois le faire, je dois gagner. Et ensuite voyons
si j’ai cette sensation”. Et quand j’ai gagné, j’ai eu cette
sensation, et c’était bien. »
🎤
Marc, était-ce la course la
plus difficile dans laquelle vous avez dû
forcer pour
gagner cette
année ?
Marc
Márquez : « Je veux dire, c’était plus difficile le
week-end dernier parce que je n’ai pas pu, car Alex était plus
rapide. Mais oui, j’ai gagné la course et c’était une des victoires
les plus dures, avec Assen, où aussi Marco me poussait. Et oui,
c’est vrai que dans certaines courses, le rythme cardiaque est
super élevé dans les derniers tours, et je ne pensais pas au
championnat, et Marco ne pensait pas au championnat, on pensait
juste à la course. »
🎤 Je pense qu’il
est juste de dire qu’il y a peut-être deux ans, votre relation
n’était pas la meilleure, mais il semble que maintenant elle soit
bien meilleure et il est clair que vous avez beaucoup de respect
l’un pour l’autre. Pouvez-vous nous en parler un peu, car vous vous
battez beaucoup l’un contre l’autre sur la piste depuis quelques
mois ?
Marc
Márquez : « Au final, la rivalité sur la piste est là, et
nous nous battons, mais dans une carrière, cela est toujours arrivé
dans le passé, moi et Pedrosa, moi et Lorenzo, moi et d’autres
pilotes, et il est toujours impossible, quand vous vous battez
contre quelqu’un pour la même position, que vous n’ayez pas
quelques hauts et bas dans la relation. Mais maintenant, nous deux,
en ce qui me concerne, nous avons une bonne relation. Nous nous
battons sur les circuits, mais toujours avec respect. Et
aujourd’hui, c’était beau que beaucoup de personnes portaient le
t-shirt ‘72’ de Marco Bezzecchi et partageaient ce nom, parce que
c’est normal : les fans doivent encourager les pilotes, choisir un
pilote, et l’encourager. Et oui, aujourd’hui c’était une super
belle atmosphère sur le podium. »
🎤 Pouvez-vous
déjà ressentir ou imaginer les émotions de ce qui pourrait se
passer dans deux semaines ?
Marc Márquez : «
Je ne veux pas ressentir cela, car sinon, l’explosion sera moindre.
Donc oui, cela se rapproche. Il est vrai que je dis toujours que
les meilleurs championnats sont ceux que l’on célèbre lors de la
dernière course et du dernier tour. Mais oui, vous ne voulez jamais
arriver à ce moment-là, mais c’est la meilleure façon de célébrer.
Donc oui, nous travaillons très dur, et surtout nous venons d’une
année très difficile. Voilà, je ne veux pas en parler davantage. Je
veux juste maintenir mon élan et garder mon niveau. »
🎤 Si je ne me trompe
pas, vous avez signé le tour le plus rapide de la course au 25ᵉ
tour, presque à la fin, ce qui implique que vous aviez encore de la
vitesse en réserve, que tout était sous contrôle pour vous, et que
vous n’étiez peut-être pas réellement sous la pression que l’on
pourrait penser. Est-ce exact ?
Marc Márquez : «
Oui, c’était juste lorsque je menais la course, j’essayais de la
contrôler. Il n’était pas nécessaire de pousser à la limite pendant
27 tours. J’étais simplement là avec un bon rythme autour de gros
31, et j’essayais de comprendre où se trouvait la limite de la
piste. Mais ensuite, dans les derniers tours, c’est là que j’ai
posé toutes mes cartes sur la table et la réponse de Marco a été
incroyable. Je faisais un tour rapide parce que je voyais le chrono
sur mon tableau de bord, mais ensuite j’ai regardé dans la
mini-ligne droite et il était à 0,5 ou 0,4 derrière moi. Donc oui,
il a aussi augmenté sa vitesse. Mais oui, comme toujours, vous
essayez de prendre le risque lorsque c’est nécessaire. »
🎤 Vous avez commencé à
courir en MotoGP il y a longtemps. Vous étiez encore le plus jeune
champion du monde. Vous allez devenir le plus âgé. Vous commencez à
vous battre avec les adversaires les plus âgés, comme Dani, Jorge,
Valentino. Maintenant, vous devez affronter des adversaires plus
jeunes. En quoi cela est-il différent pour vous ?
Marc Márquez : «
Pour moi, la différence, c’est que j’ai plus d’expérience. Je veux
dire, le corps est plus abîmé, donc c’est une combinaison de
facteurs, mais le côté mental reste le même. J’ai la même
mentalité. Si je dois prendre plus de risques que les autres, je le
ferai, maintenant et dans le futur. Si je suis en compétition,
c’est parce que je suis capable de prendre des risques, si
nécessaire. »
Résultat du Grand Prix de Saint-Marin à Misano :
Crédit classement : MotoGP.com
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