MotoGP, Pays-Bas Assen J3, Débriefing Marc Marquez (Ducati/1) : « Je voudrais dire aux gens qu'ils doivent respecter tous les pilotes !», etc. (Intégralité)

Cette conférence de presse du Grand Prix des Pays-Bas MotoGP 2025 a réuni à Assen Marc Marquez , Marco Bezzecchi et Francesco Bagnaia pour leur débriefing, après un nouveau week-end presque parfait du #93 qui a remporté le Sprint et le GP.

Marc Marquez a remporté sa 94e victoire toutes catégories confondues, et sa 68e en MotoGP, égalant Giacomo Agostini, qui est le deuxième pilote le plus titré en catégorie reine. Il a remporté son sixième doublé (victoires en Sprint et en GP) de la saison, battant ainsi le record du plus grand nombre de doublés en une seule saison établi par Francesco Bagnaia l’année dernière. Il est désormais en tête du championnat du monde avec 307 points, 68 devant son frère Alex Marquez et 126 devant Francesco Bagnaia.

Comme à notre habitude, nous reportons ici en intégralité les paroles de ce dernier, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.

🎤 Bonjour à tous, Mesdames et Messieurs. Vous vous joignez à nous pour la conférence de presse d’après-course du dimanche, à l’issue du Grand Prix MotoGP des Pays-Bas, ici au circuit TT d’Assen. Félicitations une nouvelle fois au pilote de l’équipe Ducati Lenovo, Marc Marquez, pour son double succès en 2025. Marco Bezzecchi, pilote Aprilia Racing, a terminé deuxième de ce Grand Prix. Marco a passé un excellent week-end ici à Assen après son podium dans le sprint d’hier. Le podium est complété par Pecco Bagnaia, pilote de l’équipe Ducati Lenovo, qui termine troisième. Messieurs, félicitations à vous trois !

🎤 Marc, le week-end a commencé de manière assez difficile pour vous vendredi, avec une chute lors de la séance du matin, puis une autre l’après-midi, mais vous avez rebondi en remportant le sprint et le Grand Prix : comment évaluez-vous ce week-end très réussi ?
« Oui, ce fut un week-end inattendu, surtout ici en Hollande, à Assen. On dirait que cette année, nous gagnons sur les circuits les plus difficiles pour nous et que nous commettons des erreurs sur nos circuits préférés. Mais à part ça, je suis super content parce que je crois sincèrement qu’aujourd’hui, une fois de plus, je n’étais pas le plus rapide, mais j’ai réussi à gérer la course comme je l’ai fait pour gagner. Et oui, je suis très heureux parce que le week-end a commencé de manière très difficile. Je ne suis pas satisfait à 100 % car mon père vient de m’annoncer qu’Alex s’est blessé, je crois à un doigt. Mais j’ai battu tous mes adversaires, en particulier mon principal rival, Alex, qui pilotait très bien et qui est mon frère. Nous allons donc essayer de l’aider à revenir le plus vite possible et au même niveau, car il pilote cette Ducati Gresini de manière incroyable. »

🎤 Hier, c’est Alex qui vous a poussé jusqu’au bout dans le sprint, aujourd’hui c’était Marco sur l’Aprilia. Il y avait tellement de pression pendant ces 26 tours, mais vous avez très bien géré la situation. Je veux dire, à quel point était-ce difficile à gérer ?
« Oui, c’était vraiment très difficile, et pour répondre à cette question, je voudrais dire aux gens qu’ils doivent respecter tous les pilotes !
Car hier, lors du débriefing, certains ont commencé à penser « ah, votre frère ne vous a pas attaqué comme les autres pilotes », et même certaines personnes, certains mécaniciens m’ont dit que les gens sur les réseaux sociaux commençaient à en parler. Aujourd’hui, Marco, pourquoi ne m’a-t-il pas attaqué ? Au final, si le pilote de tête est à un niveau très similaire sur un circuit très étroit, vous ne pouvez pas attaquer le pilote de tête. Hier, j’ai donc défendu du mieux possible contre Alex, et aujourd’hui, j’ai défendu du mieux possible contre Marco. Je savais qu’ils étaient plus rapides dans les virages 11 et 12. C’est la zone la plus rapide et la plus étroite, avec des virages très serrés, et là, si vous êtes sur la bonne trajectoire, ils ne peuvent pas vous attaquer. J’étais juste fort dans les points de freinage, donc je me suis très bien défendu, et de cette façon, j’ai pris les 37 points.
Mais encore une fois, respectez les pilotes de MotoGP, car ils défendent tous leurs couleurs, défendent leurs équipes, et toute la grille veut gagner. Mais le problème, c’est qu’un seul peut gagner. »

🎤 Marc, il semble que vous ayez géré cette situation avec Marco jusqu’à la fin. Ensuite, vous aviez un peu plus de pneus dans les trois derniers tours, ou vous avez simplement maintenu la distance et dans les derniers tours, c’était quelque chose qui s’est passé normalement ?
« Je dis toujours que je me sens à l’aise avec les pneus usés. L’année dernière déjà, mon point fort était la deuxième partie de la course. Cette année, j’ai amélioré mes qualifications, j’ai amélioré mes courses sprints, et j’ai conservé mes points forts, à savoir la deuxième partie de la course avec les pneus usés. Ce n’est pas que j’ai plus de gomme que les autres Ducati à l’arrière et à l’avant, parce que je suis celui qui pousse le plus, mais c’est juste une question de sensation, et avec les pneus usés, je me sens à l’aise. »

🎤 Marc, après Silverstone, vous avez eu trois chutes à trois moments importants le dimanche, mais depuis, vous avez remporté les trois courses du dimanche et vous les avez très bien gagnées. Est-ce que vous avez légèrement modifié votre pilotage pour éviter les erreurs qui vous ont coûté cher à Jerez et à Silverstone, ou est-ce lié aux réglages ?
« J’ai essayé de ne pas répéter les mêmes erreurs. Je ne veux pas trop en parler, car je risque de recommencer lors de la prochaine course (rires), mais oui, le dimanche est mon point faible et j’essaie toujours de me concentrer pour l’améliorer. Et puis oui, nous verrons si nous pouvons maintenir cette régularité. Il semble que nous ayons légèrement modifié l’équilibre de la moto, l’équipe m’aide un peu, et je me sens beaucoup plus à l’aise dans les premiers tours et aussi dans les derniers tours. Donc, aujourd’hui, ce n’était pas le style parfait, comme hier, mais j’avais le rythme pour dépasser Alex, dépasser Pecco et mener la course. »

🎤 Marc, vous avez dit que c’était une course où vous deviez défendre votre position, mais vous avez quand même gagné, comme vous le dites. Cependant, vous gagnez aussi des courses lorsque vous attaquez. Qu’est-ce qui vous procure le plus de satisfaction : gagner une course où vous devez défendre votre position ou gagner une course où vous attaquez ?
« Non, bien sûr, les victoires les plus importantes de l’année ont été celles du Qatar, du Mugello et ici, car ce sont des circuits où je ne m’attendais pas à gagner, et où j’ai été rapide. C’est pour cette raison que la victoire au Qatar a été la plus spéciale, car c’était le premier circuit où j’avais quelques doutes. Et là, j’ai été super rapide et j’avais cette concentration supplémentaire pour attaquer au bon moment. Et surtout ce week-end, même si je n’ai pas pris le meilleur départ, je suis content de moi et je suis aussi content pour Ducati, pour Davide Tardozzi, pour toute l’équipe, car ils m’ont aidé à me contrôler et à contrôler mes instincts. »

🎤 Et physiquement, tout allait bien aujourd’hui ?
« Oui, oui, oui. L’adrénaline est le meilleur analgésique. »

🎤 Vous expliquez que vous avez réglé votre moto pour le freinage. Il était également clair que vous étiez très performant dans le virage 15 et dans la chicane. Mais avez-vous réglé votre moto en sachant que vous devriez défendre votre position, car cela supposait que vous seriez en tête, ou avez-vous réglé votre moto en pensant simplement à exploiter vos points forts ?
« Non, je veux dire que c’est juste mon réglage de base. Honnêtement, j’ai couru avec exactement la même moto qu’au Mugello, avec les mêmes réglages. Je veux dire, nous n’avons rien touché, la seule grande différence était l’aérodynamique, mais c’était simplement parce que j’ai chuté avec une moto lors de la FP1, au troisième tour, et que j’ai ensuite sauté sur la deuxième moto qui était équipée de la nouvelle aérodynamique. Je m’y suis habitué et j’ai dit dit « OK, on garde ça », parce que c’est l’un des points forts de mon style de pilotage : m’habituer à la situation et m’habituer à la moto. Ensuite, bien sûr, à Sachsenring, nous reviendrons en arrière et nous réessaierons cela, car il n’est pas très clair si c’est mieux ou pire. Donc oui, à part ça, ma base entre la Thaïlande et ici n’a pas beaucoup changé. Je veux dire, nous avons fait un pas en avant à Mugello et nous l’avons gardé ici. »

🎤 Marc, vous avez dit que vous aviez gagné sur des circuits où vous ne vous attendiez pas à gagner et que vous aviez commis des erreurs sur ceux où vous étiez censé gagner. Que pouvez-vous attendre du Sachsenring ? Comment allez-vous aborder le Sachsenring ?
« Sachsenring ? Jeudi, j’ai dit : « Non, je vais essayer de défendre ». Au Sachsenring, je vais essayer d’attaquer ! Je vais essayer de prendre les 37 points, mais je dois comprendre : si quelqu’un est plus rapide, il est plus rapide. Maintenant, je commence à avoir un certain avantage dans le championnat, et même si nous ne sommes même pas à mi-parcours et qu’il reste encore beaucoup de courses à disputer, nous devons commencer à gérer un peu. »

🎤 Nous avons vu et entendu parler de motos incroyables qui ont roulé ici, comme celles d’Uncini, de Barry Sheene, la Paton, la Cagiva de John Kocinsky : laquelle choisiriez-vous pour faire quelques tours ici et pourquoi ?
« Pour moi, l’une des dernières versions des 500 cm3 2-temps, qui, je pense, étaient les plus différentes, c’était comme une catégorie à part. Maintenant, c’est le MotoGP. Donc, l’une des dernières versions de ces motos ».

🎤 Marc, j’aimerais savoir quelle période de votre carrière a le plus de valeur à vos yeux ou est la plus importante pour vous : remporter six titres face à une génération d’icônes telles que Valentino, Pedrosa, Lorenzo et Dovi, ou continuer à gagner aujourd’hui à 32 ans après quatre années difficiles et face à une génération plus jeune que vous ?
« Je ne peux pas choisir. Je ne peux pas choisir parce que les premières années en MotoGP ont été incroyables. Mais comme je le dis parfois, mon plus grand défi, le plus difficile de ma carrière, a été de revenir après cette blessure. J’ai parié sur moi-même, j’ai perdu beaucoup de choses, juste pour comprendre si j’étais compétitif. Pour moi, l’année la plus importante de ma carrière a été l’année dernière avec l’équipe Gresini, car c’est à ce moment-là que j’ai pris la décision et que tout s’est mis en place. L’année dernière a été une année cruciale dans ma carrière pour revenir après cette blessure, car sans cette année, il aurait été impossible de porter la combinaison rouge et de mener le championnat aujourd’hui. »

🎤 À la fin de la course Moto3, la direction de course a-t-elle commis une erreur en attendant si longtemps avant de sortir le drapeau rouge ?
« C’est facile à dire après coup. Je respecte beaucoup la direction de course, mais oui, peut-être dans le secteur 2, quand on voit ce bazar, un pilote touché par une moto, cette collision, cet accident, cet incident, il faut sortir le drapeau rouge dès que possible. Mais je respecte leur travail et bien sûr, ils tireront les leçons de cette expérience. Pour moi, l’un des points importants était que Lunetta était conscient. Et c’est quelque chose dont les médecins discutent avec la direction de course. Je pense donc qu’ils pensaient avoir le temps de retirer toutes les motos et tous les pilotes. Mais bien sûr, juste deux virages plus tôt, parce que s’ils avaient le temps de tout retirer, si les pilotes étaient conscients, alors tout allait bien. »

🎤 Marc, vous avez gagné en Allemagne avec de bonnes motos et de mauvaises motos. Le package dont vous disposez actuellement, vous donne-t-il le sourire à l’approche du Sachsenring ?
« Oui, bien sûr, c’est l’un des circuits où j’ai remporté le plus de succès, mais il est vrai que la Honda était également très performante dans ces virages serrés, car c’était l’un des points forts de la moto Honda, son point fort. Pour cette année, nous verrons bien. L’année dernière, quand nous sommes arrivés au Sachsenring, « tout va bien, ce sera une nouvelle victoire pour Marquez » ou « la première victoire après une longue période ». Puis, le vendredi, tout a changé : je me suis cassé un doigt et une côte, mais j’ai quand même réussi à terminer deuxième. Mais nous verrons bien. Je vais essayer de profiter du week-end, mais je dois comprends la situation. »