MotoGP, Pecco Bagnaia, une explosion de frustration après un Mans catastrophique : après six week-ends, on ne trouve pas de solutions

Pecco Bagnaia (Ducati Lenovo) a laissé éclater sa colère après un Grand Prix de France 2025 désastreux au Mans, où il a chuté en Sprint (2e tour) et terminé 16e en course après un accrochage avec Enea Bastianini (KTM Tech3) dès le premier tour. Dans une interview au site officiel MotoGP, le double champion du monde (2022, 2023) a envoyé un message cinglant à Ducati, pointant un manque criant de sensations avec la Desmosedici GP25, un problème persistant depuis le début de la saison 2025.

« Je ne ressens rien, aucun retour de la moto », déplore Bagnaia, 3e au championnat (120 points). Ce manque de feedback, particulièrement au freinage, son point fort en 2024, le désoriente. « Je peux faire un tour rapide, rouler quatre secondes plus lent ou chuter, j’ai les mêmes sensations. C’est la première fois que ça m’arrive », confesse-t-il. Contrairement à l’an dernier, où il percevait les limites de la gomme, il ajoute : « cette saison, je ne sens rien jusqu’à ce que l’avant se ferme. » Ce défaut, amplifié par son rejet du nouveau châssis (adopté par Marc Marquez), a atteint un « point critique » au Mans, où il qualifie son week-end de « fond du gouffre ».

Bagnaia, 6e en qualifications après une erreur, ne mâche pas ses mots : « mon équipe doit m’expliquer ça, ils doivent me donner plus. » Malgré les efforts de Ducati, « après six week-ends, on ne trouve pas de solutions », critique-t-il.

**Pecco Bagnaia : « on a touché le fond, il est plus facile de remonter maintenant »**

La chute en Sprint, qu’il juge inexplicable (« moins d’angle qu’avant »), et l’accrochage avec Bastianini, sanctionné d’un long tour à Silverstone pour le pilote KTM, ont exacerbé sa frustration. « C’est inconfortable, pas calme, difficile à accepter. La Ducati donnait beaucoup de feedback avant, plus maintenant », insiste-t-il, soulignant une perte de confiance inédite.

Bagnaia défend son engagement : « je me donne à 100 %, toujours. » Pourtant, la GP25 ne répond pas, le laissant sans repères. « Je ne sais pas où est la limite », admet-il, un contraste saisissant avec sa domination passée (7 victoires en 2024). À 51 points de Marquez (171 points), sa saison est en péril. « On a touché le fond, il est plus facile de remonter maintenant », espère-t-il, pressant Ducati de trouver des solutions techniques et rapides pour restaurer son aisance, notamment au freinage.

Le Mans, remporté par Zarco, a mis en lumière les failles de Bagnaia face à Marquez (2e) et Fermin Aldeguer (3e). À Silverstone (23-25 mai), il devra rebondir pour limiter l’écart au championnat, où Alex Marquez (149 points) le devance. Gigi Dall’Igna et Davide Tardozzi, conscients de la crise, planchent sur des ajustements, mais Bagnaia, en manque de confiance, doit aussi surmonter un blocage psychologique. « On va travailler, mais c’est dur pour l’instant », conclut-il. La pression est à son comble pour le n°63.