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Avec une vitesse de pointe de la Yamaha M1 en nette amélioration, les test hivernaux étaient porteurs d’espoir pour Fabio Quartararo et Alex Rins, les deux pilotes officiels du constructeur japonais en MotoGP, mais la première manche au Qatar a ramené les hommes d’Iwata à une réalité moins optimiste, comme l’ont clairement montré les propos et le langage corporel du team manager Massimo Meregalli questionné en direct et à chaud par Jules Deremble pour Canal+.

Pour bien comprendre les réponses quelque peu embarrassées, rappelons les résultats des deux pilotes.

Fabio Quartararo s’est qualifié 16e, avant de terminer le Sprint 12e et le Grand Prix 11e.
Alex Rins s’est qualifié 20e, avant de terminer le Sprint 17e et le Grand Prix 16e.

Les interrogations de l’envoyé spécial de Canal+ se sont donc naturellement portées sur le Français, et deux questions ont été posées à un Massimo Meregalli dont la gestuelle et le visage se sont avérés aussi éloquents que les paroles…

Quels ont été vos premiers mots pour Fabio à la fin de la course ?
« Il a fait ce qu’il a pu pour le moment. Nous sommes réalistes, nous avions déjà vu durant le test, il y a deux semaines, ce que nous pouvions faire ici et quel était le niveau. Bien sûr, nous ne sommes pas heureux, mais nous sommes réalistes et objectifs, et nous avons fait la liste de ce que nous devons faire, mais cela prend du temps. Nous avons amélioré notre vitesse de pointe, nous avons amélioré notre aérodynamique, mais nous devons encore faire un pas en avant. Ceci dit, Il y a encore beaucoup de travail à faire. Oui, je suis déçu, mais en même temps heureux car nous avons fait ce que nous pouvions faire: nous avons recueilli des datas, et nous avons pu progressé entre hier et aujourd’hui, car la dégradation du pneu avait été un problème hier, aujourd’hui également mais dans une moindre mesure. C’est vraiment un travail d’amélioration, et je veux dire que nous changeons les choses. Nous savons maintenant vraiment ce que nous devons faire et là où nous voulons arriver, mais ça prend du temps. Nous ne sommes pas des magiciens, et faire des choses prend du temps. Nous savons maintenant ce que nous devons faire et il faut du temps pour le faire. »

Pensez-vous que Fabio va vous laisser le temps pour le faire ?
« Fabio travaille bien. Il essaie de rester calme, et il a compris la situation. Peut-être qu’au début de l’année dernière il était très nerveux et déçu, mais maintenant il a réalisé pourquoi nous faisons cela. A coup sûr, nous n’avons pas le temps, en compétition, et nous devons accepter cette situation, travailler du mieux possible, tout le monde dans la même direction. C’est seulement le premier week-end et Fabio a bien travaillé. C’est juste une autre façon de travailler. A ses débuts, il y a quelques années, il voulait juste essayer de gagner, et maintenant nous travaillons avec l’objectif de progresser, et pour cela de recueillir le maximum d’informations possible pour faire un pas en avant. Nous avons déjà tester différents éléments au Mugello et nous en aurons d’autres à Portimao. Le programme est donc plutôt chargé et nous allons essayer de le respecter autant que nous pouvons. »

A la lecture de ces réponses, il ne faut pas être fin analyste pour voir que l’Italien ne répond, sans doute volontairement, à aucune des deux questions, se contentant de se justifier comme il peut la situation actuelle et les derniers résultats modestes des YZF-M1. Au-delà des résultats purement sportifs, on pourrait imaginer que cette attitude défensive pourrait être justifiée par deux préoccupations principales, la crainte de perdre sa place et la crainte de perdre Fabio Quartararo en 2025, ce qui était bien entendu le sens de la deuxième question posée par Canal+ au moment où le mercato 2025-2026 bat son plein.

Absolument aucune réponse n’ayant été apportée par le team manager transalpin, on ne peut savoir quelle serait la part de chaque crainte, même s’il apparaît évident que Yamaha voit en Fabio Quartararo un élément indispensable à son redressement, parallèlement à l’embauche de techniciens européens de très haut niveau dans les domaines moteur, électronique et aérodynamique.

Fabio Quartararo laissera-t-il le temps à Yamaha de mener à bien son retour au premier plan, où, impatient et lassé, se laissera-t-il séduire par les sirènes de Noale ?  En tout cas, ce n’est pas Massimo Meregalli qui, probablement volontairement, nous a donné la moindre piste…

Crédits photos : Canal+

 

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