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Suppo Alberto Puig Marc Marquez

Livio Suppo n’aura fait qu’un retour éclair dans un paddock MotoGP qu’il a arpenté de longues années, et notamment dans les postes exposés de directeur des teams officiels Ducati et Honda. Des responsabilités qui demandent à prendre de la hauteur pour trancher sur des sujets essentiels. Celui d’un retour de Marc Marquez après une grave blessure aurait été un de ceux-là pour l’Italien s’il avait été encore en fonction chez Repsol Honda. Mais c’est Alberto Puig qui l’était alors, et celui qui quittera la scène avec Suzuki à la fin de cette saison n’aurait certainement pas fait les mêmes arbitrages que l’Espagnol a assumé, et dont les conséquences se mesurent encore aujourd’hui…

Alors, certes, on peut toujours dire que l’on est plus malin après. Cependant, au vu de la blessure qu’avait alors Marc Marquez après une violente chute au Grand Prix d’Espagne en 2020, il ne fallait qu’un minimum de sens commun pour se rendre compte que valider son retour sur la Honda quatre jours après une délicate opération à l’humérus droit relevait de la pure folie.

En 2022, les conséquences de cette décision prise à l’époque se mesurent toujours. Et la question demeure : comment a-t-on pu en arriver là ? Il y a pourtant des médecins dans le paddock, un entourage qui gère une carrière et que l’on espère sensible à l’intégrité de l’homme et des team- managers qui engagent en leur nom des grands constructeurs. Tout ce beau monde est passé au travers dans le cas Marc Marquez.

Ce qui semble évident de loin, n’est pas facile de près. On se souviendra de cette phrase d’un médecin, alertant sur le fait qu’un nouveau retour prématuré de l’octuple Champion du Monde après cette quatrième opération de l’humérus droit en deux ans serait « suicidaire » : « si le patient est le mien, en aucun cas je ne le laisserai faire les exercices que Marc a fait. Mais retenir un sportif de haut niveau c’est très compliqué ». Et d’autant plus lorsque l’on est son team-manager.

Livio Suppo

Livio Suppo : « il ne faut pas se lier d’amitié avec les pilotes« 

Cela étant dit, c’est aussi le métier. Livio Suppo qui l’exerce en rappelle les impératifs : « chez Honda et Ducati, j’ai essayé de gérer les choses comme si l’équipe était la mienne, comme si j’étais le propriétaire et non le directeur ou manager ou tout autre nom qu’ils donnent à mon poste » diti-il dans des propos relevés sur Todocircuito.

Il ajoute : « ce qu’il faut faire, c’est ne pas se lier d’amitié avec les pilotes. Je pense qu’en tant que team manager, il faut trouver un équilibre entre bonne relation et amitié, car lorsque, tôt ou tard, l’usine voudra faire des changements, s’il y a de l’amitié, c’est plus difficile ».

Deux réflexions qui alimentent cette opinion de l’Italien sur un Marc Marquez qu’il a connu lorsqu’il portait les couleurs de Repsol Honda : « si j’avais été chez Honda, j’aurais fait tout mon possible pour empêcher Marc Marquez de revenir à Jerez, pour courir le week-end après son accident. Quand j’ai entendu qu’il allait revenir, j’ai pensé que cette décision était folle. J’aurais dit que sa santé était la priorité absolue. Donc, de l’extérieur, il est difficile de comprendre pourquoi ils l’ont laissé courir ». Alberto Puig n’est pas cité, mais on sait de qui Livio Suppo parle.

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