MotoGP, Silverstone J3, Débriefing Marc Marquez (Ducati/3) : « Pour moi, ces dispositifs rendent une MotoGP plus facile à piloter », etc. (Intégralité)

Cette conférence de presse du Grand Prix du Royaume-Uni MotoGP 2025, qui a réuni à Silverstone Marco Bezzecchi, Johann Zarco et Marc Marquez pour leur débriefing, est sans nul doute une des moins attendues de la saison jusqu’à présent !

Marc Marquez le dit lui-même, il a été le pilote le plus chanceux du jour, en transformant une catastrophe en podium.

Comme à notre habitude, nous reportons ici en intégralité les paroles de ce dernier, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.

🎤 Bienvenue à la conférence de presse d’après-course ici au Grand Prix de Grande-Bretagne Tissot 2025.
Une journée particulièrement mouvementée pour la plupart d’entre vous, et pour d’autres qui ne sont pas présents ici, mais au final, nous avons assisté à des statistiques incroyables : 11 vainqueurs différents à Silverstone, et un cinquième vainqueur différent d’affilée cette saison.
Aujourd’hui, c’est Marco Bezzecchi qui s’impose avec Aprilia Racing, signant sa première victoire avec l’équipe d’usine.
En deuxième position, Johann Zarco, qui devient le premier pilote Honda à signer deux podiums consécutifs depuis 2021, à l’époque avec Marc.
Et enfin Marc Márquez, qui monte aussi sur le podium après une course encore pleine de rebondissements, mais une belle remontée pour décrocher la troisième place et des points importants pour Ducati Lenovo.

🎤 Marc, ce fut une fin de course spectaculaire aujourd’hui. Elle a commencé par un moment intense pour vous comme pour Alex, un double drame chez les Márquez. Vous avez tous les deux pu repartir. Racontez-nous votre dimanche. Au final, est-ce que vous avez apprécié que cela se joue dans un dernier tour serré, surtout en sachant que vous en sortez avec de bons points, et que ce n’est pas un désastre ?

Marc Márquez : « Oui, aujourd’hui, on peut dire que la famille Márquez a été la plus chanceuse des familles car c’est vrai que nous avons tous les deux commis une erreur lors de la première course. Mais pour parler de mon erreur, j’étais assez énervé et je le suis encore, car les sensations dans cette première manche étaient excellentes.
Mais ensuite, on a changé de pneus, enfin, on a changé de moto pour la deuxième course, j’ai pris la seconde machine… et là, les sensations pour la deuxième course ont été catastrophiques. J’ai commis une nouvelle erreur, j’ai perdu des positions. À ce moment-là, j’ai simplement essayé de limiter les dégâts, de minimiser les problèmes. Et lorsque j’ai vu que j’étais devant Alex et Pecco, j’ai décidé d’assurer et de finir la course.
C’était typiquement le genre de journée où, par exemple hier, le virage 11, là où je suis tombé, était encore praticable si vous pilotiez bien. Mais aujourd’hui, ce qui a compliqué les choses, c’est le vent. Ce n’était pas une simple brise constante, c’était des rafales, et ça a rendu la situation très difficile.
Donc oui, on peut dire que j’ai été chanceux aujourd’hui, mais je dois surtout travailler sur mes erreurs. »

🎤 Vous disiez vouloir minimiser le drame, mais on vous a tout de même vu sortir les coudes, notamment avec un contact avec Franco Morbidelli. Ce fut une belle bataille en fin de course, rien de déplacé, mais un vrai spectacle pour nous tous. On entendait même des “wow wow” à chaque attaque. Est-ce que vous avez tout simplement savouré ce moment de pur pilotage ? Car cette année, soit vous avez gagné en solitaire, soit vous avez dû gérer des dimanches plus difficiles pour apprendre et rebondir.

Marc Márquez : « Oui, c’est vrai que j’essayais de contrôler. J’avais vu qu’aller chercher Johann Zarco représentait trop de risques. J’ai tenté, mais j’ai fait quelques erreurs, j’ai perdu l’avant encore une fois, alors j’ai décidé de gérer derrière. Mais à ce moment-là, les autres étaient beaucoup plus rapides que moi sur la fin, car je commençais à vraiment souffrir avec l’avant. Et puis, dans le dernier tour, je me suis dit : “OK, c’est pour un podium. un podium, c’est un podium !” (rires). »

🎤 Marc, vous avez dit que le premier train de pneus vous avait donné de très bonnes sensations, mais que le second s’est révélé critique. Avez-vous une explication à cela ?

Marc Márquez : « Oui, mais entre la première et la deuxième course, je ne veux pas dire que cela venait des pneus, je ne veux pas dire que cela venait de la moto, et je ne veux pas dire que cela venait de moi. Il faut avant tout qu’on analyse. Dans la première course, je me sentais super bien, mais pour la deuxième, nous avons changé de moto, changé de pneus, et je venais d’une chute. Donc peut-être que j’étais un peu plus raide physiquement, et que la moto tournait moins bien à cause de cela. Il faut que j’analyse tout cela en détail pour mieux comprendre.
Mais c’est vrai que, malgré des sensations très mauvaises, on termine sur le podium. Donc en termes de course, je suis satisfait. Mais au final, je ne suis pas content de la journée, car il reste encore beaucoup de travail à faire. »

🎤 Quand vous avez chuté, on vous a vu glisser assez longtemps au sol avec la moto, et on a l’impression que vous avez heurté les protections en mousse avec la tête. On aurait dit que vous l’aviez vu venir et que vous vous y étiez préparé. Est-ce que vous vous en souvenez ?

Marc Márquez : « Oui, oui (rires). Même deux minutes avant cette question, j’y pensais encore. C’est un peu comme un parc aquatique quand vous êtes comme ça, vous voyez ? J’étais en train de glisser et j’ai vu un mur arriver, mais je savais qu’il était mou. Donc au moment où j’ai compris que j’allais percuter, il fallait juste être solide et y aller contre. Ce n’est évidemment pas agréable, puisque c’est après une chute, mais à ce moment-là ce n’est pas effrayant. On sait simplement qu’on va s’arrêter. Et oui, comme je l’ai dit, la moto était encore en état de continuer, à part la bulle avant. Mais avec ce drapeau rouge, j’ai été le pilote le plus chanceux aujourd’hui, car il m’a offert une seconde chance. Mais je dois éviter ce genre d’erreurs, car dans cette première course, les premiers tours étaient vraiment très bons en termes de sensations. »

Chute de Marc Márquez en tête ! 🤯

🚩 Drapeau rouge sur le circuit, Marc Márquez pourra reprendre la course depuis la dernière place#BritishGP | #MotoGP pic.twitter.com/nkyuoEXC3j

— CANAL+ MotoGP™ (@CanalplusMotoGP) May 25, 2025

🎤 On a vu Fabio Quartararo perdre la victoire à cause du ride-height device, on a vu Alex chuter au départ en essayant d’enclencher ce système. Au Mans, il est très difficile de les activer, ici aussi. Quel est votre avis sur les ride-height devices ? Sont-ils dangereux ou simplement inutiles ?

Marc Márquez : « Pour moi, ces dispositifs rendent une MotoGP plus facile à piloter. Sans eux, c’est bien plus difficile. Dire s’ils sont sûrs ou non, c’est une autre question. Par exemple, pour certains départs comme celui du Mans — ou peut-être ici —, le premier virage peut être un peu dangereux, car les pilotes freinent de manière inhabituelle. Comme on l’a vu ici, je ne sais pas si tu étais là ou non (s’adressant à Marco Bezzecchi), mais un pilote a percuté un autre parce que nous freinions de manière étrange.
Mais d’un autre côté, aujourd’hui, avec le dispositif arrière, vu le vent très fort, la moto était plus stable.
Ce qui est certain, en revanche, c’est que cela rend le pilotage en MotoGP plus facile… mais aussi moins technique. »

🎤 Nous avons encore assisté à de superbes courses aujourd’hui à Silverstone. Est-ce que vous considérez ce circuit comme favorable au spectacle ? Il semble difficile pour vous, avec de nombreuses erreurs et beaucoup d’action. Quelle est votre évaluation ?

Marc Márquez : « Cela dépend des conditions, car comme nous l’avons vu l’année dernière, la course s’était résumée à une domination totale des Ducati en tête. Mais aujourd’hui, avec ce vent fort, ces températures froides, et les choix de pneus – le pneu avant tendre était trop tendre, et le médium ne fonctionnait pas parfaitement, peut-être justement à cause du vent – c’est ce mélange de conditions qui vous empêche de piloter à la limite.
Et c’est ce qui a permis de voir de nombreux constructeurs différents aux avant-postes. Le circuit est magnifique, l’un des plus exigeants, mais aujourd’hui, c’était agréable de voir une telle variété de marques.
Au final, ils tirent aussi profit des concessions, de ces avantages permis par le règlement, qui leur permettent de continuer à progresser. Cela rend le championnat plus intéressant pour l’avenir. »

🎤 Alex s’est montré assez critique quant à la sécurité du virage 1. Il a dit qu’il avait eu très peur et que sa chute avait été assez impressionnante. Il a ajouté que si cela ne s’était pas produit au premier tour après le départ, avec une vitesse plus élevée, cela aurait pu être aussi dangereux qu’à Portimão. Il a même évoqué le crash de Carlos Tatay. Qu’en pensez-vous ?

Marc Márquez : « Parce que le mur est trop proche. Ils doivent mettre du gravier à cet endroit, je l’ai vu, car sinon, vous vous retrouvez derrière la moto tout le temps et si la moto vient heurter le mur…
Cela a du sens, et c’est tout à fait vrai. »

🎤 Pouvez-vous comparer l’erreur que vous avez commise aujourd’hui avec celles d’Austin et de Jerez ?
Et après la chute, n’avez-vous jamais envisagé de repartir avec un pneu avant tendre, étant donné que cela semblait représenter un avantage dans les premiers tours pour ceux qui l’avaient choisi ?

Marc Márquez : « Non, c’était une erreur complètement différente aujourd’hui, car il y avait une raison : le vent. Je n’ai rien fait de particulier, mais j’ai simplement été fortement touché par une bourrasque. Et peut-être que je n’ai pas pris en compte correctement ce vent et ce pneu avant médium, avec lequel j’avais déjà chuté vendredi, et cela ne me donnait pas une bonne sensation. Et je n’ai donc pas envisagé de repartir avec le pneu avant tendre, car avec mon style de pilotage et la configuration actuelle de la moto, je n’aurais pas pu terminer la course. »