MotoGP, Silverstone J3, Débriefing Marco Bezzecchi (Aprilia/1) : « C’était cool de ne pas voir six Ducati aux avant-postes », etc. (Intégralité)

Cette conférence de presse du Grand Prix du Royaume-Uni MotoGP 2025, qui a réuni à Silverstone Marco Bezzecchi, Johann Zarco et Marc Marquez pour leur débriefing, est sans nul doute une des moins attendues de la saison jusqu’à présent !

609 jours après sa dernière victoire remontant à l’Inde en 2023, Marco Bezzecchi a remporté sa quatrième victoire en MotoGP, et sa première avec Aprilia.

Comme à notre habitude, nous reportons ici en intégralité les paroles de ce dernier, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.

🎤 Bienvenue à la conférence de presse d’après-course ici au Grand Prix de Grande-Bretagne Tissot 2025.
Une journée particulièrement mouvementée pour la plupart d’entre vous, et pour d’autres qui ne sont pas présents ici, mais au final, nous avons assisté à des statistiques incroyables : 11 vainqueurs différents à Silverstone, et un cinquième vainqueur différent d’affilée cette saison.
Aujourd’hui, c’est Marco Bezzecchi qui s’impose avec Aprilia Racing, signant sa première victoire avec l’équipe d’usine.
En deuxième position, Johann Zarco, qui devient le premier pilote Honda à signer deux podiums consécutifs depuis 2021, à l’époque avec Marc.
Et enfin Marc Márquez, qui monte aussi sur le podium après une course encore pleine de rebondissements, mais une belle remontée pour décrocher la troisième place et des points importants pour Ducati Lenovo.

🎤 Marco, on commence avec vous. La question la plus simple : qu’est-ce que cela fait d’être de retour au sommet ?

Marco Bezzecchi : « Eh bien, je me sens vraiment bien. J’ai traversé des périodes difficiles, c’est sûr… La saison dernière a été compliquée, et le début de cette année aussi. Mais quand j’ai pris la décision de tout changer en rejoignant Aprilia, ils m’ont immédiatement accordé leur confiance. Nous avons énormément travaillé, alors revenir sur le podium, et le faire avec une victoire, c’est encore plus spécial. »

🎤 On a vu votre célébration aussi ! On aurait dit un mélange de soulagement et d’incrédulité… Vous êtes même tombé par terre, la seule chute du jour pour vous, donc pas trop de dégâts ! Avec Aprilia, il y a beaucoup d’attention médiatique en ce moment. C’est presque un chapitre incroyable dans cette histoire : la moto est de retour au sommet. Vous avez rejoint l’équipe cette saison, avec une énorme charge de travail sur les tests et le développement. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus de votre point de vue ? C’est un vrai nouveau rôle pour vous, celui de leader du projet…

When that winning feeling kicks in 🕺#BritishGP 🇬🇧 pic.twitter.com/kVbQj6U22Z

— MotoGP™🏁 (@MotoGP) May 25, 2025

Marco Bezzecchi : « Oui, pour la célébration… disons que c’était une bêtise (rires). Avec Matteo Baiocco, on avait vu une vidéo très drôle d’un gars qui dansait comme ça, alors j’ai voulu refaire ce mouvement… Mais bon, c’est comme ça !
Plus sérieusement, Aprilia a énormément travaillé. Tout le monde sait que cet hiver n’a pas été simple, ni pour Jorge, ni pour moi.
Mener le développement de la moto, c’était totalement nouveau pour moi. C’est la première fois en MotoGP que je testais de nouvelles pièces, que je devais donner mon avis, essayer d’être aussi précis que possible. Ce n’était pas évident du tout pendant la pré-saison, mais nous avons trouvé notre voie. Bien sûr, les premières courses ont été dures, mais on a vu que la vitesse était là, par moments. Il reste encore des choses à améliorer dans mon pilotage, mais aujourd’hui, tout s’est bien passé. »

🎤 Marco, lorsque vous avez décidé de quitter l’équipe VR46 pour rejoindre Aprilia, est-ce que vous avez totalement réinitialisé votre état d’esprit, comme pour commencer un nouveau chapitre ? Et est-ce que le résultat d’aujourd’hui correspond à ce que vous imaginiez au moment de prendre cette décision ?

Marco Bezzecchi : « Tout d’abord, ça a été une décision difficile, bien sûr. Mais je pense que c’était le bon moment pour moi de chercher de nouveaux défis. Je voulais vraiment devenir pilote d’usine, c’était très important pour moi.
Donc, quand Aprilia m’a offert cette opportunité, j’ai décidé d’ouvrir ce nouveau chapitre.
Mais je n’ai pas vraiment changé mon état d’esprit ni mes objectifs. Je savais simplement que cela allait demander du temps et beaucoup de travail. J’ai essayé de ne jamais abandonner, de garder le cap, même dans les moments difficiles, et il y en a eu, on a traversé des journées assez sombres. Mais en travaillant sans relâche, petit à petit, on a commencé à obtenir de bons résultats. Et ce qu’on vit aujourd’hui, c’est justement le fruit de tout ce travail. »

🎤 Marco, vous avez répété tout le week-end à quel point vous étiez fier d’être un pilote Aprilia. À quel point êtes-vous fier aujourd’hui de prouver que les clauses de performance ne veulent pas toujours dire grand-chose ?

Marco Bezzecchi : « Bien sûr, je suis fier, et heureux. Mais je pense que c’est toute l’équipe, toute l’usine, qui peut être fière aujourd’hui. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, cela n’a pas été une période facile pour eux, notamment avec la blessure de Jorge, qui était, disons, leur pilote principal — je ne veux pas dire numéro un, mais presque, car il est le champion du monde en titre.
Donc oui, le début de saison a été compliqué. De mon côté, j’ai simplement essayé de travailler autant que possible pour leur apporter ce qu’ils méritent. »

🎤 Après la course, vous avez déclaré vouloir remercier ceux qui vous ont soutenu. Y a-t-il eu des personnes qui ont commencé à douter de vous ? Et comment l’avez-vous vécu ?

Marco Bezzecchi : « Vous savez, dans le sport, je suis certain que les pilotes à côté de moi savent de quoi je parle : lorsqu’on traverse des périodes difficiles, il y a toujours beaucoup de gens qui commencent à douter.
Le plus important, c’est de rester entouré de personnes qui savent ce dont vous êtes capable. Mais parfois, même si on essaie de ne pas le faire, on finit aussi par douter de soi-même, quand rien ne va.
Ça n’a pas été facile, c’est vrai. Mais heureusement, j’ai autour de moi beaucoup de bonnes personnes — à commencer par mon équipe, bien sûr, mais aussi toute l’équipe de l’Académie, Vale et tout le staff de la VR46.
Et puis il y a mes amis proches. Au fond, je suis juste un jeune homme de 26 ans, et avec mes amis, je peux parler de tout. Les vrais amis, c’est quelque chose de très précieux. Alors oui, je tiens vraiment à les remercier. »

🎤 On a vu Fabio Quartararo perdre la victoire à cause du ride-height device, on a vu Alex chuter au départ en essayant d’enclencher ce système. Au Mans, il est très difficile de les activer, ici aussi. Quel est votre avis sur les ride-height devices ? Sont-ils dangereux ou simplement inutiles ?

Marco Bezzecchi : « En ce qui concerne Alex, honnêtement, je ne sais pas s’il est tombé à cause du système avant. Il est toujours possible de chuter dans le premier virage après le départ. Pour être franc, seul Alex peut vraiment répondre à cette question. En ce qui me concerne, je trouve que ces dispositifs sont intéressants. J’ai débuté en MotoGP à une époque où ils étaient déjà en place, donc pour moi, cela ne pose pas de problème. »

🎤 Nous avons encore assisté à de superbes courses aujourd’hui à Silverstone. Est-ce que vous considérez ce circuit comme favorable au spectacle ? Il semble difficile pour vous, avec de nombreuses erreurs et beaucoup d’action. Quelle est votre évaluation ?

Marco Bezzecchi : « C’est une piste très belle, ça c’est certain. Ce qui était vraiment appréciable aujourd’hui, c’est que le niveau était très serré entre tous les pilotes, malgré la longueur du circuit, et cela entre de nombreux constructeurs. Donc c’était cool de ne pas voir – et je suis désolé pour eux – six Ducati aux avant-postes. Bien sûr, les pilotes les plus forts comme Marc, Alex ou Pecco sont toujours là, mais il y avait un peu plus de variété. Évidemment, toutes les Ducati étaient performantes, mais on a aussi vu Honda, Aprilia, Yamaha – comme Fabio – donc c’était vraiment sympa. »

🎤 Alex s’est montré assez critique quant à la sécurité du virage 1. Il a dit qu’il avait eu très peur et que sa chute avait été assez impressionnante. Il a ajouté que si cela ne s’était pas produit au premier tour après le départ, avec une vitesse plus élevée, cela aurait pu être aussi dangereux qu’à Portimão. Il a même évoqué le crash de Carlos Tatay. Qu’en pensez-vous ?

Marco Bezzecchi : « Je n’ai pas très bien vu la chute, mais je fais confiance à ce que dit Marc (Márquez). »