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Il y a 20 ans, le 19 septembre 1999, Régis remportait le GP de Valence en 500 cm3, devant Kenny Roberts Junior, Garry McCoy, Tadayuki Okada, Carlos Checa (en photo ci-dessus avec Laconi dans le stand Ducati ce weekend), Norifumi Abe, Max Biaggi, John Kocinski, Sete Gibernau et Alex Barros.

Nous avons demandé à Régis comment il a vécu son weekend à Valence

Félicitations :

« Mes félicitations vont à notre cher Fabio qui a fait, pour moi, un super beau Grand Prix. Il a pris un bon départ et a réussi à être vite dans le vif du sujet. C’était une des petites lacunes qu’il a eu parfois dans le passé, donc il a prouvé là qu’il avait bien engrangé toute cette expérience dont il peut avoir besoin. Avec son jeune âge il ne peut pas être très expérimenté en MotoGP, d’autant plus que c’est sa première année dans cette catégorie. »

« Pour moi, il a fait un très beau Grand Prix. Certains diront certes, mais il n’a pas gagné. En tout cas, c’est un des Grands Prix où il a été le plus performant, avec celui de Misano. Ce sont les deux courses qui resteront pour moi les plus belles qu’il ait faites cette année au niveau du pilotage et de la performance. »

Tableau d’honneur :

« Jack Miller a fait un super Grand Prix. Dans le dernier virage, la Ducati avait beaucoup de mal à revenir vers le point de corde. C’était le cas pour toutes les Ducati, dont les pilotes étaient obligés de rentrer extrêmement tôt, avec moins de vitesse de passage, et automatiquement ça faisait une différence en dixièmes. »

« Sur tout le restant de la piste, Miller s’est vraiment bien battu. C’est un guerrier sur la moto, il se bat dans tous les sens. Sa troisième place prouve que même si à certains endroits la Ducati n’est pas très bien, il y a moyen de s’en sortir parce que Dovi ne termine pas loin non plus derrière. Elle reste une très bonne moto aujourd’hui ».

Encouragements :

« Ce sera pour Márquez parce qu’il est très beau à voir en entrée de virage, avec à chaque fois une petite dérive avec le frein arrière pour faire tourner la moto, dont dans ce fameux virage dont je viens de parler où n’était pas bien la Ducati. Il arrive à faire tourner la moto avec une précision extraordinaire, dans chaque virage et à tous les tours, quasiment sans jamais faire d’erreur. »

« Il y a même des moments où il me fait peur parce que quand il est en train de la mettre sur l’angle maxi, il y a cette petite dérive de l’arrière. J’ai toujours la crainte du high side. Pas du high side à l’accélération, mais du high side au frein moteur. Il le gère au frein arrière. Un high side à l’accél ça ne fait pas du bien, mais l’autre au frein moteur en entrée de virage, c’est encore pire. »

« La manière dont il contrôle ainsi sa moto est hallucinante. C’est vraiment très beau à voir et moi ça me touche en tant que « vieux » pilote. C’est magnifique. »

Le fait marquant :

« C’est la chute dans le même virage de Danilo Petrucci, Johann Zarco et Iker Lecuona. Petrucci c’est un peu plus loin dans le virage, mais Johann et Lecuona, c’est exactement au même endroit. J’ai craint que cela ne provienne de l’huile perdue par le moteur cassé en Moto3, parce que c’était dans cette courbe. Trois pilotes qui tombent au même endroit, pendant le même tour, ce n’est pas normal. »

« La moto qui vient frapper Zarco m’a fait peur. J’ai connu ça en me faisant shooter à Valence par une moto, en Superbike dans le premier virage. J’avais eu une rupture du ligament externe. Donc j’ai eu peur pour lui parce que j’ai revu l’image. Ça fait vraiment une explosion, on ne comprend pas ce qui se passe. Il n’a pas été blessé et c’est tant mieux. »

La bonne surprise :

« Je vais revenir sur Fabio Quartararo, qui est très bien parti, et moi franchement je le voyais gagner. J’ai comparé avec moi il y a 20 ans, et il a fait la pole, j’avais fait la pole. Pour moi, c’est le premier Grand Prix où il est aussi réactif au niveau du départ, avec une mise en route hyper rapide. »

« Il m’a même fait un peu peur parce que j’étais sur place, il faisait frais, et j’ai redouté pendant les trois premiers tours les virages à droite. Par exemple le Virage 10 où est tombé Crutchlow. Ensuite dans ma tête j’étais serein et tranquille pour lui. »

« Ça a été beau de voir ça parce que je pense qu’il a encore engrangé un petit step d’expérience pour sa future victoire, qui arrivera c’est sûr et certain. Après qu’il a fait la pole, je lui ai dit dans le parc fermé de ne pas s’inquiéter, que s’il ne gagnait pas celle-ci ce serait une prochaine. J’ai dit ce que pensait mon cœur et ma passion pour ce sport moto, avec le plaisir d’être sur place (comme tu m’y avais incité). »

La note globale du Grand Prix :

« Ce n’était pas un super Grand Prix, mais vu que Fabio nous a encore fait quelque chose de beau, pour lui je mettrais quand même un 15 sur 20. Pas pour le GP lui-même, mais pour le plaisir que m’a apporté Fabio à le voir piloter et à accumuler encore de cette expérience qui va le mener vers la victoire. »

Photos © Ducati, et Circuito Ricardo Tormo