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Honda

Honda est au plus mal. Le constructeur japonais, sans doute le plus grand que nous ayons connu en Grands Prix motos, n’y arrive plus. Le bilan comptable est simple : l’équipe Repsol Honda, véritable institution, figure bonne dernière du classement équipes, avec quatre entrées dans les points en seize départs. La majorité des pilotes sont blessés, et on a même vu, en Argentine par exemple, aucune RC213V orange, rouge et blanche au départ de la course principale, fait rarissime. Une analyse s’impose.

 

LCR Honda au niveau de son package

 

Il y a quelques jours, nous avons pu avoir des informations intéressantes concernant les problèmes liés à la marque, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

Nous allons davantage nous concentrer sur le constat et sur une piste de travail, qui semble pourtant négligée par la firme ailée. De manière générale, il est très difficile d’analyser avec précision les dynamiques à l’intérieur d’une équipe, mais en revanche, nous pouvons tirer des enseignements liés aux résultats, et surtout, aux déclarations des pilotes.

Oui, la moto est lente, le moteur n’est pas meilleur que le châssis selon Álex Rins. Mais étrangement, là n’est pas le principal problème. Pour preuve, l’Espagnol s’est imposé aux USA avec la manière, tandis que Takaaki Nakagami, toujours chez LCR, enchaîne les résultats corrects dans la discrétion la plus totale, et n’est pas moins performant que l’an dernier.

 

Honda

Première victoire pour un pilote Honda autre que Márquez depuis le Grand Prix d’Argentine 2018 et la percée de Cal Crutchlow. Pas si mal pour une équipe en crise. Photo : Michelin Motorsport

 

LCR Honda pointe à la 8e place du championnat équipes, à seulement 13 points de Gresini Ducati, ce qui n’est pas si mal. Non, le vrai problème touche surtout l’équipe officielle, et c’est pourquoi il faut faire le distinguo entre les deux. Dans les faits, LCR n’est pas moins bien que l’année précédente.

 

Honda Repsol, le cœur du problème

 

En revanche, rien ne va plus au sein du Repsol Honda Team. C’est terrible, catastrophique, et pour le coup, les raisons sont nombreuses. Marc Márquez tenait l’équipe à bout de bras depuis 2019, et, depuis, ses coéquipiers n’ont jamais réussi à faire fonctionner la moto, ou, très peu.

Mais maintenant qu’il s’est absenté, la formation s’est perdue. Contrairement à Yamaha, l’engin n’est pas seulement lent, mais aussi et surtout, traître. Il met en danger ceux qui le chevauchent, ce qui est relativement rare à l’échelle de l’histoire. Nous avons eu des déclarations de Stefan Bradl, un pilote MotoGP, soit l’un des meilleurs du monde, qui disait simplement ramener la moto au box à Assen, sans pousser, de peur de se blesser – pour le coup chez LCR Honda mais l’Allemand fait le pont entre les deux équipes. Prenons quelques mètres de recul pour appréhender cette situation, n’est-ce pas là ridicule ?

 

Honda

À Assen, Stefan Bradl était en grande détresse, complètement démotivé. Photo : Michelin Motorsport

 

Honda doit absolument redonner confiance à ses pilotes, à commencer par l’équipe d’usine, celle qui donne le ton. À vrai dire, la firme japonaise devrait totalement oublier l’aspect performance pour proposer une moto fiable, sur laquelle nos héros pourraient s’exprimer sans avoir à s’énerver, à chuter trois fois par session comme Marc Márquez lors des qualifications en Allemagne.

Avoir un piège induit une séparation avec ses pilotes, une sorte d’opposition entre ceux qui conçoivent et ceux qui font marcher. Le problème, c’est qu’on ne voit que ceux qui roulent, et cela donne lieu à de graves humiliations comme ce doigt d’honneur de Márquez au Sachsenring.

Ainsi, Repsol Honda Team perd de sa superbe. De nos jours, son image est déjà largement écornée mais cette perte de confiance du personnel – par le fait – est la pire chose qu’il peut leur arriver. Il faut absolument retrouver ce lien entre le box et la piste pour espérer faire quoi que ce soit, un pilote de confiance comme Stefan Bradl ne devrait pas pouvoir dire qu’il est parfois désespéré, sans solutions, ou même, psychologiquement atteint en pilotant une Honda. Et ce n’est pas le seul ; Álex Márquez disait sensiblement la même chose avant de passer chez Gresini.

Selon nous, Honda devrait sacrifier la deuxième partie de saison afin de retrouver la confiance de ses pilotes, en fiabilisant sa monture, en la rendant plus abordable. Cela devrait être la première marche, avant de se pencher sur la question du recrutement, très peu inspiré depuis plusieurs années. Ensuite, seulement, ils pourraient se consacrer pleinement à la recherche de performance, sur une base saine.

Qu’en pensez-vous ? Honda vont-ils consacrer ces six prochains moins à essayer de performer quitte à se retrouver avec un effectif à l’infirmerie ? Dites-le nous en commentaires !

 

Cela pourrait donner des envies de départ à la star de l’équipe. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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