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Joan Mir MotoGP

Joan Mir, Champion du monde MotoGP. Le plus haut niveau motocycliste possible, il n’y a rien au dessus. Même si l’on peut débattre de la nature de son sacre, il a bel et bien remporté un titre en catégorie reine, il y a de cela trois ans à peine. En 2023, il enregistre ce qui ressemble à la pire saison d’un pilote officiel de toute l’histoire des Grands Prix motos, « battant » même l’exercice 2022 de Franco Morbidelli. Dès lors, de graves questions se soulèvent, presque d’elles-mêmes. Dont celle posée par le titre de cet article : n’est-il pas en train de passer à côté de sa carrière en MotoGP ?

 

La situation est catastrophique

 

Il faut bien comprendre que c’est du jamais vu. Pourtant, depuis 2002 et l’introduction des quatre-temps en Grands Prix, on a vu pas mal de pilotes d’usine patauger. On pense à une difficile année 2006 de Sete Gibernau chez Ducati, ou même, plus récemment, à ce qu’avait proposé Jorge Lorenzo au HRC en 2019. Allez, pour les plus sages d’entre vous, la comparaison tient avec l’exercice 2003 d’Andrew Pitt sur Kawasaki… Mais au moins, lui terminait les courses.

 

Joan Mir MotoGP

A-t-on déjà vu un champion du monde connaître une descente aux enfers aussi brutale en seulement trois ans ? Photo : Michelin Motorsport

 

La situation n’est pas seulement cauchemardesque, mais aussi inédite. C’est sans commune mesure. Rien ne va, il n’y pas une seule onde positive qui émane de cette signature. Déjà, il faut rappeler qu’elle n’était pas des plus inspirées. Après sa saison 2021 (sans doute sa meilleure en catégorie reine), Mir rétrograda considérablement dans la hiérarchie dès que Suzuki annonça son retrait au tiers de la saison 2022. Nul doute que sa lourde blessure de l’an passé joue encore contre lui, mais cela fait partie du sport. Avant celle-ci, il cumulait déjà six abandons en à peine treize courses, ce qui n’est pas négligeable.

Vint le début d’année et la première chute, lors du Sprint au Portugal. En course, cependant, il termina 11e, sa seule arrivée le dimanche en 2023 ! Cela remonte à plus de quatre mois. Blessé pendant le Sprint argentin, il s’absenta, puis revint pour trois Grands Prix consécutifs, et se blessa de nouveau au Mugello. Silverstone marquait son grand retour aux affaires, dans l’indifférence la plus totale. Il n’a marqué aucun point depuis Portimão, et en compte cinq en dix départs. Il pointe bon dernier du classement général si l’on compte uniquement les pilotes titulaires, mais figure aussi derrière des remplaçants et autres wildcards, notamment Lorenzo Savadori, Danilo Petrucci et Jonas Folger. Pol Espargaró, lui aussi de retour à Silverstone, a déjà enregistré quatre points. Son meilleur résultat en qualifications est une 13e position, acquise aux USA.

Vous l’aurez compris, l’heure est grave.

 

Que faut-il faire ?

 

Partir le plus vite possible. C’est la première fois, en déjà pas mal d’années de Grands Prix, que nous sommes face à une telle situation, où la seule issue viable semble être la fuite. De toute évidence, Honda est au fond du trou, et on ne peut pas omettre ce paramètre quand l’on aborde le cas de Joan Mir. Les autres galèrent aussi, à commencer par Marc Márquez. Cependant, on ne peut s’empêcher de se remémorer les quelques bonnes performances d’Álex Rins, sans même parler de sa victoire à Austin.

 

 

Joan Mir n’a que 25 ans, et que peut-il espérer de plus chez Honda ? Que la RC213V redevienne une machine compétitive, capable de déranger Ducati et KTM ? Cela prendra des années, et profitera d’abord à Marc Márquez tant qu’il sera là. Même s’il est talentueux, Mir n’est pas celui qui pourra faire passer la marque ailée dans une autre dimension, il ne l’avait pas réussi avec Suzuki.

Doit-il continuer à gâcher sa jeunesse au guidon d’une moto lente, et qui plus est, très dangereuse ? Rappelons que notre larron est assez souvent blessé depuis son arrivée en MotoGP. Dès 2019, il dut manquer des courses, situation qu’il connut de nouveau courant 2022. Cette saison, il s’absenta à deux reprises, et sa confiance se désagrège au fil des départs, c’est une certitude.

Si l’on se fie à ses propos, il est sans solutions, totalement perdu au guidon. Joan subit sa mécanique, et son niveau en pâtit nécessairement pendant que les autres progressent. S’il veut perdurer en MotoGP pendant de longues années encore, il doit absolument partir, le plus vite possible, exactement comme son ancien coéquipier.

 

Joan Mir MotoGP

La vie est un miroir dans lequel l’homme n’est jamais que le reflet de lui-même. Michelin Motorsport

 

A ce stade, rester chez Honda, c’est s’enterrer. De l’autre côté du spectre, nous pensons que Joan Mir n’est pas celui qui peut relancer la machine non plus, clairement. L’Espagnol a l’air assez abattu alors qu’il n’a disputé, finalement, que cinq weekends à son bord. Normalement, au moins un guidon devrait se libérer chez Gresini Ducati, ce qui serait une aubaine parfaite pour se relancer, encore faut-il qu’il soit assez bon au vu de la concurrence. Ou alors, il peut d’ores et déjà regarder du côté du WSBK.

Vous l’aurez compris, nous sommes très pessimistes concernant son avenir. Nous espérons de tout cœur nous tromper, sincèrement, mais c’est bien la première fois que nous ne voyons pas comment un pilote pourrait remonter la pente. Franco Morbidelli donnait un peu cette impression mais la situation était initialement moins désolée. Ici, il n’y a rien à quoi se raccrocher, pas un fait d’arme, pas un tour marquant, pas une image à ressortir. Se relever sera très difficile, et espérons que Joan soit assez fort pour faire face au plus gros challenge de sa carrière, et peut-être de sa vie.

Qu’en pensez-vous ? Voyez-vous la moindre lueur d’espoir concernant le champion du monde MotoGP 2020 ? Dites-le nous en commentaires !

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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