La saison MotoGP 2025 vient de s’achever, il est temps de passer au bilan. Et, croyez-moi, je ne suis pas ravi de faire ces articles, car j’ai très peu de points positifs à soulever. Ceci me donne l’impression que cette année a marqué un tournant, et qu’il faudra très vite réagir.
Ce qui ne va pas en MotoGP
Cette rétrospective, qui se poursuivra également demain, va recenser les plus gros problèmes auxquels fait face le MotoGP actuellement. Bien sûr, il ne s’agit là que de mon avis, mais je sais qu’il est partagé par de nombreux spectateurs.
Clairement, cette saison, il a manqué de spectacle, à tous les niveaux. Premièrement, l’intérêt décroissant porté pour le championnat n’a pas aidé, car il était de plus en plus difficile de s’attacher à ses acteurs. Sur ce point précis, j’ai déjà fait un article dont je vous recommande chaudement la lecture. Il vous aidera à comprendre ce que j’entends par là, car c’est une notion assez complexe.

La victoire d’Aldeguer en Indonésie, avec près de huit secondes d’avance à l’entame du dernier tour. Photo : Michelin Motorsport
Deuxièmement, le spectacle en piste, le sujet du jour. Personnellement, je ne m’étais jamais autant ennuyé devant du MotoGP depuis que je suis ce sport. Il s’agissait de la première saison sans bataille dans le dernier tour depuis 2008, rendez-vous compte. Pas une fois, nous n’avons eu droit à un duel intense le dimanche. Pas une fois avons-nous tremblé, avons-nous vibré en raison de dépassements pour la tête à quelques boucles de la présentation du drapeau à damier. Franchement, c’était triste. Ce manque de spectacle pourrait bien impacter le MotoGP à long terme, et c’est pourquoi j’ai hâte que les nouvelles réglementations entrent en jeu. Vous ne partagez pas cet avis ? Regardons les courses d’un peu plus près.
Rien à se mettre sous la dent
Chaque fin de saison, je rédige un article consacré à la course que j’ai le plus appréciée. Cette année, j’hésite à faire de même, car je n’ai honnêtement pas un seul bon exemple en tête. Nous avons vu des bagarres durer quelques tours à peine, avant d’être totalement pliées. Je pense ici au Mugello, ou à la Tchéquie. Quand on la compare aux saisons précédentes, c’est maigre. Si l’on mélange le samedi et le dimanche, le Sprint au Portugal était sans doute le plus beau alors qu’il n’y a pas eu de retournement de situation incroyable ou d’éléments exceptionnels à proprement parler : c’est dire de quoi on a dû se contenter.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’était pas que de la faute de Marc Marquez. Certes, il a dominé outrageusement, mais derrière, ce n’était pas serré, grande différence, également, avec les exercices précédents. À de trop nombreuses reprises, le troisième était relégué à plusieurs secondes du deuxième, qui, lui-même, était totalement largué par Marquez. De plus, le fait que celui qui pouvait, parfois, rivaliser avec la vitesse du nonuple champion du monde n’était autre qu’Alex, son frère, ne rendait pas la chose plus intéressante, bien au contraire. On sent, entre eux, un respect qui dépasse le simple cadre de la piste – et c’est bien normal –, si bien que je reste convaincu qu’Alex aurait parfois pu faire plus derrière son frangin. Il ne pilotait pas avec l’intensité qui le caractérise habituellement lorsqu’il était parfois en position d’attaquer.
Pour quelles raisons
Selon moi, trois raisons ont causé cet ennui général, et deux sont liées. Premièrement, celle que je n’évoquerai pas aujourd’hui, mais demain : la longueur du calendrier, qui réduit, proportionnellement, l’intensité de notre ressenti et la forme des pilotes. Il s’agit, pour moi, du plus gros problème que connaît le MotoGP actuellement. Deuxièmement, les dépassements, l’aérodynamique et la pression des pneus, qui sont deux paramètres liés par la température.
En 2022 et 2023, je réfutais totalement cette théorie, car le réel montrait qu’elle était fausse. Oui, à l’époque, il y avait encore de belles courses. J’ai encore en mémoire le Grand Prix de Saint-Marin 2022, le Grand Prix d’Allemagne 2023 et le Grand Prix de Thaïlande 2023, alors que je peine à me souvenir de ce qu’il s’est passé il y a quatre mois cette année. Cependant, l’aéro n’a fait que se développer depuis, les appendices sont devenus de plus en plus gros, et les pilotes ont maintenant bien du mal à se suivre.

Les protagonistes n’ont pas réellement aidé au spectacle cette année. Alex Marquez est un excellent pilote, mais il est loin d’avoir le charisme de son frère ou de Marco Bezzecchi. Photo : Michelin Motorsport
Nous avions déjà eu les prémices de cette malheureuse situation en 2024, car aucune course n’avait réellement été acharnée. Mais nous étions maintenus en éveil par la bataille pour le titre. Cette année, sans championnat disputé, l’abysse n’en fut que plus profond. Il est devenu presque impossible de suivre un concurrent pendant plus de cinq tours. On l’a encore vu à Valence lors du Sprint avec Pedro Acosta, et à de trop nombreuses occasions cette saison. Même à Phillip Island, piste réputée pour ses joutes magnifiques et où il est possible de courir sans ailerons, le spectacle n’a pas été au rendez-vous. En plus, ils doivent constamment surveiller la pression des pneus pour rester dans la bonne fenêtre : toute infraction ponctuelle peut mener de véritables mascarades, comme c’était le cas en Thaïlande pour Marc Marquez ou à Brno pour les deux officiels Ducati.
Conclusion
Notre sport s’est toujours différencié par sa simplicité. En MotoGP, il n’y a pas ou presque pas de stratégie, que de l’attaque pendant 45 minutes, et le premier qui passe la ligne a gagné. Mais aujourd’hui, cette essence si pure n’est plus compatible avec les règles en vigueur, ce qui dénature, de fait, la discipline autrefois caractérisée par ses batailles folles. En résulte une saison morne, dénuée de spectacle et d’intérêt, mais dont Liberty Media et la DORNA osent se féliciter en s’excusant de ridiculiser les autres sports mécaniques. Plus c’est gros, plus ça passe.
Demain, nous reviendrons sur la longueur du calendrier afin que je vous démontre que ce paramètre n’est pas étranger à notre ennui.
Qu’avez-vous pensé du spectacle en piste cette saison ? Dites-le-nous en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

Non, désolé, je n’étais pas hypé par une bataille Bezzecchi-Raul Fernandez. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Michelin Motorsport




























