Le Grand Prix de Grande-Bretagne se profile, et avec lui, ses incertitudes. Aujourd’hui, passons en revue les différents éléments à surveiller à Silverstone, et il y en a pas mal ; notamment un pilote MotoGP, qui, je le crois, peut encore vous étonner.
Ne lâchez pas les tribunes des yeux
Le premier point sur lequel je vais me pencher ce week-end sera la foule. Après deux manches disputées devant un très large public, je veux savoir si le changement de date et la réorganisation des courses dimanche attireront davantage de spectateurs. C’est un peu une énigme, mais Silverstone peine à réunir les fans anglais, un pays porteur d’une grande histoire motocycliste. Nul doute que DORNA et Liberty Media voient ce trou dans les caisses d’un très mauvais œil, car la Grande-Bretagne reste un très gros marché, comme la France, l’Allemagne ou les États-Unis. Je pense que c’est l’une des dernières chances pour Silverstone, dont le contrat avec le MotoGP arriverait à terme en 2026.

La folie « Marquez brothers » peut-elle s’emparer des tribunes de Silverstone ? Photo : Michelin Motorsport
Le favori ? Toujours le même
Pour la faire courte, Marc Marquez est encore le favori. Ça, on sait, c’est partout pareil. Mais, historiquement, Silverstone n’est pas un tracé qui lui réussit particulièrement. Il y a déjà perdu trois courses de manière spectaculaire contre Scott Redding, Jorge Lorenzo et Alex Rins. Mais cette saison, je ne vois pas trop qui peut lui résister : Alex Marquez est fort également, comme il l’avait prouvé en 2023 avec sa première victoire en Sprint… mais, hormis cela, son bilan y est maigre. Le tracé a déjà réussi une fois à Pecco Bagnaia en MotoGP et il y est plutôt à l’aise, mais Silverstone n’est pas l’une de ses pistes préférées non plus. En l’absence de clair favori, je pense que la capacité d’adaptation de Marc Marquez en fait donc le principal prétendant – entre autres points forts.
Une Yamaha… et peut-être pas celle qu’on attend ?
Yamaha est porté par une spirale positive en ce moment. Fabio Quartararo a réalisé deux poles consécutives, mais, malheureusement, je ne le vois pas réitérer à Silverstone, où il ne m’a jamais franchement impressionné même lorsqu’il s’y est imposé en 2021. Cependant, la météo annonce un temps assez illisible, avec des chances de pluie le samedi comme le dimanche. On sait que le GP de Grande-Bretagne est souvent marqué par les intempéries, qui avaient conduit à l’annulation de la course en 2018.
C’est pour cette raison que je vous incite à regarder du côté du box Pramac ce week-end. D’abord pour surveiller Jack Miller, bien sûr, mais aussi et surtout Miguel Oliveira. Il n’est sans doute plus aussi fort qu’en 2022, mais le Portugais reste le dernier rainmaster en date, et avait une réelle chance de faire un bon résultat au Mans. De plus, c’est ici qu’il a fait sa dernière grande performance en 2023, alors avec Aprilia RNF. Si le temps se gâte et que la YZR-M1 s’avère compétitive, alors attention à lui.

Oui, je suis peut-être un peu biaisé. Photo : Michelin Motorsport
La grosse surprise
J’aime beaucoup faire des prédictions. Parfois, elles s’avèrent fausses, mais ce sont les arguments qui comptent. Bien sûr, je préfère avoir raison, mais se tromper fait partie du jeu ; cet été, je ferai peut-être un article sur mes meilleurs (et mes pires!) pronostics. Beaucoup m’ont rendu fier au fil des ans, mais je crois que l’un de mes préférés concerne le pilote dont je voulais vous parler : Aleix Espargaro. En effet, en 2023 comme en 2024, je vous avais conseillé de le surveiller, car ce tracé correspondait parfaitement à son style de pilotage et à celui de l’Aprilia, entre autres. Résultat : une victoire en GP, une pole et un podium en Sprint sur les deux ans, alors qu’à chaque fois, il n’était qu’un outsider que personne ne voyait venir. Son succès daté de 2023 était juste dingue, un vrai récital parachevé par un dépassement sublime sur Pecco Bagnaia. Du grand art. Et c’est pourquoi, aujourd’hui, je pense qu’il peut encore vous étonner !
J’ai conscience que c’est encore plus risqué qu’en 2023 et 2024, car, cette fois, il est wildcard. Comme l’a dit Lorenzo Savadori, il est quasiment impossible d’aller vite quand on teste de nouvelles pièces, mais d’autres l’ont fait avant lui ; je pense notamment à Dani Pedrosa pour KTM. Aleix sera là pour le compte de Honda, qui ne fait que progresser, notamment en raison des avantages dont la marque bénéficie. Outre la victoire de Zarco au Mans, assez circonstancielle il faut l’avouer, le HRC pousse dans le bon sens, comme le montrent les autres résultats du Français ou ceux de Luca Marini, qui est assurément l’une de mes belles surprises de ce début de saison.
Espargaro est un monstre sur ce tracé, où il était déjà monté sur le podium avec l’Aprilia RS-GP en 2021, quand elle était encore très récalcitrante. Je crois que, malgré son âge avancé pour un pilote de Grands Prix, Aleix peut encore sortir quelque chose de son chapeau, peut-être le samedi, par exemple, lors des qualifications. Il n’est pas raisonnable de s’attendre à une victoire ou un podium, d’autant que son Grand Prix d’Espagne était assez difficile, et ce, bien avant la relégation pour pressions non conformes. Mais j’arrive assez facilement à imaginer un Aleix Espargaro en deuxième ligne, devant les autres pilotes Honda.
Suis-je totalement fou ? Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

Je n’en ai pas parlé, mais Zarco aussi aurait mérité son paragraphe car il a souvent été rapide à Silverstone. C’est ici qu’il a pris sa dernière pole en date, en 2022. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Michelin Motorsport