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Vietti Celestino

Durant un week-end MotoGP, il se passe un certain nombre de choses. Parfois, on en oublie de relever les petits exploits, qui ne concernent pas seulement la catégorie reine. Des belles histoires, qu’il est important de souligner. Celestino Vietti, véritable revenant en Moto2, s’est imposé devant Pedro Acosta. Nous tenions à rendre hommage à ce pilote qui nous bluffe de par sa résilience depuis le début de saison.

 

Des sommets au néant

 

Notre conte remonte à début 2022. Au sein du team Moto2 Mooney VR46, Celestino Vietti est assurément l’un des prétendants au titre. L’Italien gagne dès la manche d’ouverture, et enchaîne avec une deuxième place en Indonésie puis une nouvelle victoire en Argentine. Face à Ai Ogura et Augusto Fernández, il a toutes ses chances d’être titré au sein de la formation italienne, exactement comme Pecco Bagnaia en 2018. Puis vient le Grand Prix de Catalogne, où il triomphe d’Arón Canet pour moins d’un centième de seconde, après s’être élancé depuis la pole position. Vietti est sur le toit du monde, 16 points devant Ai Ogura au général.

 

 Vietti Celestino

Photo : Fantic Racing

 

Arrive l’Allemagne, où il chute. Aux Pays-Bas, il est l’homme le plus rapide en piste mais ne parvient pas à monter sur le podium. Entre Catalunya et le Sachsenring, tout a changé. Celestino n’a plus le feu sacré. La deuxième partie de saison lui échappe totalement ; peut-être était-ce la pression du titre, la même qui avait saisi Scott Redding en 2013 face à Pol Espargaró. Le dernier enfant de la VR46 Academy n’y arrive plus. Il tombe encore en Autriche, à Misano, devant son public et non loin de son terrain d’entraînement alors qu’il partait de la pole, puis au Japon, ainsi qu’en Malaisie, et finalement, à Valence. Jeu, set et match. Il conclut l’année en septième position, à 106,5 points du champion. Soit l’une des plus grosses contre-performances de tous les temps.

Comme si cela ne suffisait pas, la VR46 annonça son départ de la catégorie à mi-saison. Dès lors, il fallait trouver une solution. Finalement, une marque mythique, Fantic, reprit l’écurie en partenariat avec l’académie italienne ; mais le prestige n’est pas le même.

 

Se relancer

 

En comparaison avec les exploits de Pecco Bagnaia, Marco Bezzecchi et Luca Marini dans une moindre mesure, Celestino Vietti était devenu la cinquième roue du carrosse de la VR46, le dernier de la lignée pour qui tout avenir semblait flou.

Le début de saison 2023 confirme les attentes ; Fantic Racing profite du même matériel, le châssis Kalex et le moteur Triumph, mais l’image renvoyée n’est pas la même. Pourtant, dès les USA, Vietti renaît avec une pole position. Serait-ce le retour ? Pas vraiment ; sa course s’achève au neuvième rang. Puis, une quatrième place au Mans, suivie par un bon résultat au Mugello. Pendant que son coéquipier rookie Borja Gómez n’arrive pas à rentrer dans les points (ce qui est toujours d’actualité à l’heure où ces lignes sont écrites), lui performe, et semble avoir réglé ce problème de régularité dans la performance qui lui a tant coûté en 2022. Malgré tout, il enchaîne trois courses moyennes avant d’arriver en Autriche.

 

 Vietti Celestino

Rédemption. Photo : Fantic Racing

 

La renaissance de Celestino Vietti

 

Il faut rappeler que la grille Moto2 2023 est assurément l’une des mieux garnies depuis la création du championnat en 2010. Les futurs talents pullulent, et c’est pourquoi il est difficile de se faire une place notamment quand on ne pilote pas pour un top team comme Ajo, MarcVDS, Pons ou Boscoscuro.

Parti troisième, Celestino Vietti est déjà loin du leader Pedro Acosta en début de course. Le prodige espagnol surnage ces derniers temps. Alors qu’on lui prête l’avenir le plus fameux, lui ne pense qu’à enfoncer le clou, d’autant plus que son rival Tony Arbolino est en grande difficulté sur l’asphalte autrichien. Et pourtant. Alors qu’il accusait plus d’une seconde de retard, Celestino parvient à rentrer sur le génie. Reste à le dépasser, pas facile à Spielberg. Pourtant, il nous gratifie d’une somptueuse manœuvre dans le virage n°6 Würth, sans doute l’un des plus difficiles du calendrier. Il ne lui restait plus qu’à prendre, à son tour, plus d’une seconde à son vis-à-vis, avant de triompher.

Factuellement, cela ressemble à une belle victoire comme une autre, en tout cas pas nécessairement plus impressionnante que celle de Fermín Aldeguer à Silverstone. Mais rendez-vous compte. Un jeune homme de 22 ans, virtuellement sans équipe il y a un an pile, qui réalise cet exploit en passant ce pilote et pas un autre. Cela requiert une force mentale remarquable, et c’est ce pour quoi nous voulions le féliciter aujourd’hui.

Qu’il aurait été facile de craquer totalement après une demi-saison aussi mauvaise. Et pourtant, Celestino n’a pas laissé le doute l’envahir, même s’il était moins considéré dans la hiérarchie VR46, et même si son guidon était moins prestigieux. Venir gagner, chasser tout ces démons 441 jours après sa dernière victoire est un exploit dont il se rappellera toute sa carrière durant.

Qu’avez-vous pensé de sa course, et surtout, de son retour parmi l’élite de la catégorie ? Dites-le nous en commentaires !

 

Assurément l’une des plus belles décorations de casque toutes catégories confondues. Photo : Fantic Racing

 

Photo de couverture : Fantic Racing

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