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Après que Michelin avait annoncé fin mars, à Clermont-Ferrand, la prolongation de la fermeture de plusieurs de ses sites en France, Espagne et Italie, ses usines fonctionnent en Asie (sauf en Inde) et en Amérique du Sud. Elles sont pour la plupart à l’arrêt ou en production très limitée en Europe, aux États-Unis et au Canada.

Florent Menegaux, le Président du groupe depuis un peu moins d’un an, explique comment il envisage les conditions d’un redémarrage.

Quand envisagez-vous de reprendre en France ?

« Dès maintenant. Lundi 30 mars, j’ai lancé, dans une vidéo adressée à tout le groupe, le signal de la reprise des activités en France et en Europe. L’usine de Troyes a commencé à cuire son premier pneu mercredi 1er avril au matin. C’est un pneu agricole, parce que le monde agricole, lui, continue à fonctionner fortement et a besoin de nos pneumatiques. »

« Il est important de comprendre que le redémarrage d’activités industrielles comme celles de Michelin prend du temps. Nous montons graduellement en cadence les capacités de production. La semaine dernière [du 30 mars au 3 avril], nous nous sommes concentrés sur les activités répondant aux besoins essentiels de la population : l’agriculture à Troyes, le génie civil au Puy-en-Velay. Avec, à partir de la semaine prochaine, les sites qui produisent des matériaux de base pour nos pneus : le mélangeage à Montceau-les-Mines [Saône-et-Loire], les câbles métalliques à Golbey [Vosges]. Et nous sommes en train de nous synchroniser avec les constructeurs automobiles pour pouvoir les servir quand leurs chaînes redémarreront. »

Les employés des ventes poursuivent leur tâche, à l’exclusion des visites aux clients situés dans les zones les plus exposées.

Pour la production, au-delà des mesures barrières qui obligent les employés présentant des symptômes à rester chez eux durant la période de quarantaine, l’activité se poursuit normalement.

La direction indique ne pas rencontrer de problèmes d’approvisionnement pour l’instant, mais les sites augmentent leurs stocks et une réflexion visant à homologuer de nouveaux fournisseurs a été engagée afin de pouvoir faire face si la situation devait s’aggraver.

La création d’un masque réutilisable

Certains industriels ont fait de gros efforts pour venir en aide à la population. Par exemple Repsol, sponsor titre de l’équipe Honda MotoGP, produit du gel pour les hôpitaux.

Voici la présentation de l’action entreprise par Michelin avec d’autres entreprises :

« Depuis le 16 mars dernier, date de sa création sous l’impulsion et la coordination du collectif grenoblois VOC-COV, un écosystème collaboratif travaille à la conception et au déploiement à grande échelle d’un masque réutilisable. »

Appelé « OCOV® », entièrement développé et produit dans la région Auvergne-Rhône-Alpes en un temps record, ce masque est économique, durable et peut être fabriqué en grande quantité. »

« A la différence d’un filtre de type FF (Face Filter) P1 ou P2 constitué uniquement d’une matière filtrante, « OCOV® » est un masque de type FM (Face Mask) P1 ou P2 qui comprend une pièce faciale souple qui recouvre le nez, la bouche et le menton, ainsi que des filtres remplaçables et réutilisables. Le taux de fuite requis par la norme FM est 5 fois inférieur à la norme FF (<2% pour FM et <8% pour les filtres FF). La pièce faciale souple épouse la forme du visage et minimise donc le taux de fuite par rapport aux filtres FFP1 ou FFP2 ou d’autres masques lavables. Il assure une bonne étanchéité entre l’atmosphère ambiante et le visage du porteur (que sa peau soit sèche ou humide et lorsqu’il bouge la tête). Il apporte également un excellent confort dans la durée. Réutilisable jusqu’à 100 fois grâce à ses cinq filtres lavables et interchangeables, son coût de revient est très compétitif. »

« Une pré-série de 5 000 unités de cette première version est aujourd’hui en cours de fabrication. L’objectif de capacité de production est d’ 1 million de masques par semaine courant mai, soit une production dépassant 5 millions d’ici fin juin (l’équivalent de 500 millions de masques jetables actuels). 130 000 masques sont déjà aujourd’hui réservés. Michelin offrira une partie des masques commandés aux Agences Régionales de Santé. »

 

 

Chaque masque est livré avec 5 filtres utilisables environ 20 fois chacun.