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Depuis quelques saisons, comme évoqué précédemment, Aprilia a souffert de problèmes de fiabilité de chaîne en MotoGP, avec notamment des incidents spectaculaires comme à Jerez l’an passé, lorsque la chaîne s’est détachée au dernier tour alors que Maverick Viñales était en lutte pour la victoire. Aleix Espargaró avait également connu son lot de déboires et Noale a décidé de réagir cette année…

Face à ce point faible quelque peu basique, l’équipe d’Aprilia a donc introduit un guide‑chaîne, une pièce rare en MotoGP mais considérée comme essentielle à Noale.
Il faut dire que la chaîne n’a pas une vie facile dans la catégorie reine des Grands Prix, avec d’une part un empattement pignon de sortie de boîte / axe de roue arrière qui a tendance à s’allonger pour contrer le cabrage et qui est dorénavant compris entre 760 et 780 mm, et d’autre part des ride height devices qui font énormément varier cette distance entre les accélérations de sortie de virage et les freinages la roue arrière en l’air…

Chez la plupart des constructeurs, on combat les conséquences de ce phénomène avec des guides sur le bras oscillant possédant les propriétés du téflon, mais chez Aprilia on a été amené à aller plus loin en introduisant un guide à l’endroit où la chaîne doit s’engrener dans la couronne.

De ce que l’on peut voir dans nos documents et la formidable collection de photos Michelin (celle-la, on va la regretter en 2027…), c’est lors du retour en Europe que les premiers essais de ce dispositif ont eu lieu, avec un premier modèle décliné en deux versions testé par Lorenzo Savadori. Car soyons clairs dès le début, aucun pilote Trackhouse n’a essayé et ne dispose à ce jour de ce système : c’est exclusivement une affaire de pilotes d’usine.

Lors des Grands Prix suivants, Marco Bezzecchi ne l’a pas souvent essayé, y compris au Mans où le tracé très on/off met la chaîné à rude épreuve.
Au Mugello (voir la photo de couverture), toutes les RS-GP étaient cependant équipées de ces guides, puis aux Pays-Bas est apparu un deuxième modèle plus petit, toujours sur la machine de Lorenzo Savadori.

Celui-ci est, comme le premier, constitué d’une partie en aluminium qui sert de support et d’une partie apparemment en carbone qui limite les éventuels débattement de la chaîne. Il semble toutefois agir un peu plus loin sur la couronne et dispose d’une contre-platine en aluminium.

Lors du dernier Grand Prix, à Brno, Jorge Martin disposait du premier modèle (voir ci-dessous), Marco Bezzecchi du second.

Faute de voir un plus grand débattement de la suspension arrière de la RS-GP ou de connaître sa géométrie pignon de sortie e boîte – axe de bras oscillant – axe de roue arrière, nous sommes bien incapables de dire pourquoi seule l’Aprilia est sujette à ces problèmes. Peu, importe, les hommes de Noale ont réagi, avec deux modèles de guide, et l’avenir nous dira lequel sera retenu.

En somme, le guide‑chaîne Aprilia en MotoGP n’est ni une révolution ni un concept à sensation, mais une simple solution matérielle qui a éliminé un problème récurrent et permis à la RS‑GP de gagner en fiabilité. Et dans une discipline où chaque détail compte, ce type de progrès compte double.

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