Si l’enfer avait une section design futuriste, elle pourrait ressembler à ça. Imanuel Prakoso, boss de Treasure Garage et maestro du custom indonésien, revient avec une création sur base de Ducati Diavel qui ne laisse aucune place à la timidité : Evangelion. Une machine prête à dévorer l’asphalte… et les conventions.
Une Ducati Diavel 2013 est le point de départ. Une base déjà brutale. Mais ici, tout a été déconstruit, repensé d’abord en pixels avec l’aide du designer Radite Octavanka, puis recréé à la main. Le process ? Dépouiller. Reproportionner. Redonner naissance avec des gabarits métalliques destinés à accueillir une carrosserie extraterrestre.
La face avant relève de l’intimidation maximale. Oublié le style Ducati. Ici, c’est un manga japonais qui charge. Carénage avant menaçant, caches de fourche massifs, phare custom à la lumière froide, presque agressive. On ne parle plus d’une moto, mais d’un personnage.
Le réservoir devient une œuvre d’ingénierie, ses flancs glissant jusqu’au sabot moteur. Les clignotants LED sont cachés dans des panneaux acryliques, comme si la lumière venait de l’intérieur de la bête.
À l’arrière, on est aussi servi : coque effilée façon lame futuriste, feux LED sous la carrosserie, garde-boue solo sur le bras oscillant. Le sabot moteur multi-pièces ajoute une complexité mécanique assumée — rien n’est lisse, tout est travaillé.
Une Ducati Diavel cyberpunk, une fusion d’italien rebelle et d’anime apocalyptique
Le poste de pilotage oscille entre fonction et attitude. Les commandes restent proches de l’origine, mais tout a été réorchestré : instrumentation déplacée devant le guidon, bouchon de réservoir usiné repositionné, selle modelée sur mesure, repose-pieds CNC et freinage Brembo « à l’italienne ».
L’échappement vertical Termignoni, partiellement dissimulé, devient un élément clé du design. Un souffle mécanique, dirigé vers le ciel.
Avec ce style tranchant et un soupçon de néon on identifie l’univers Evangelion comme une sculpture prête à bondir. La Ducati Diavel est transformée en arme cybernétique, une cohérence esthétique bluffante asymptote d’une présence scénique à faire pâlir les galeries d’art.
Treasure Garage ne customise pas une moto : il crée un mythe roulant. Et celui-ci pourrait bien avoir été conçu pour sauver le monde… ou l’anéantir.
