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Le festival en plein air Motor Valley, qui s’est déroulé en Émilie-Romagne, a eu lieu du 26 au 29 mai 2022. Au cours de cette convention qui s’est déroulée dans une des zones géographiques les plus dynamiques du monde, avec la plus forte concentration de grands constructeurs automobiles et de motos, de circuits, de musées et de collectionneurs, il a également été question de durabilité. Non seulement concernant les voitures hybrides et électriques qui sont désormais de plus en plus présentes sur nos routes, mais aussi au sujet des motos électriques. Claudio Domenicali, PDG de Ducati, a exprimé ses pensées à ce sujet et a présenté les orientations de son entreprise.

Pour l’arrivée de la première Ducati électrique, l’entreprise de Borgo Panigale – un quartier de Bologne – a dû créer une nouvelle division, précisément appelée e-Ducati. Le chemin est long, mais une première étape a déjà été mise en place. Il est désormais bien connu que Ducati sera le fournisseur de Moto-E à partir de 2023. « Je ne pense pas que nos superbikes perdront le facteur émotionnel en devenant électriques. Il y a tellement de potentiel à exploiter et je ne m’inquiète pas du tout de la perte d’émotions. J’ai testé notre Moto-E il y a deux semaines au Mugello et je peux vous assurer que c’est un outil vraiment amusant et excitant », commentait Claudio Domenicali.

 

 

Le PDG de Ducati s’est alors concentré sur les batteries, véritable point clé du tournant vers les nouvelles mobilités : « La Motor Valley a besoin de batteries particulières : plus chères mais plus légères, ou plus volumineuses pour un même poids. La densité de la batterie est la clé ». Cela laisse alors entendre que la future Ducati électrique sera une moto de niche, qui vise la performance et non l’autonomie.

Bien que Ducati ait en fait constitué une nouvelle division, l’usine de Bologne laisse une fenêtre ouverte aux plus nostalgiques en évoquant les e-carburants : « Nous vivons à une époque où tout est noir ou blanc. » Une référence claire aux ajournements politiques continus. Puis en ajoutant « mais il y a de la place pour le gris et peut-être que dans 10 ans l’essentiel de la mobilité sera certainement électrique pour une efficacité de conversion, mais pour le monde des supercars et des motos il y a de l’espoir avec les e-carburants. »

 

 

L’arrêt de la vente de véhicules neufs à moteur thermique est programmé pour 2035 dans l’Union Européenne. Une échéance qui a fait l’effet d’une véritable décharge électrique sur la filière automobile transalpine, qui a déjà demandé à reporter cette mesure à 2040. Elle représente 5,6 % du PIB de la péninsule, avec 5.156 entreprises (majoritairement des PME) qui emploient plus de 268.000 personnes pour un chiffre d’affaires total de 93 milliards d’euros en 2019. Elle craint désormais pour son avenir et en particulier celui des équipementiers déjà en surtension à cause de la pénurie de semi-conducteurs et de l’explosion de la facture énergétique.

Il y a vingt-cinq ans, l’Italie produisait annuellement près de 2 millions de véhicules. Ils n’étaient que 700.000 en 2021, dont à peine 500.000 voitures. La fabrication d’un moteur électrique requiert 60 % de main-d’oeuvre en moins qu’un diesel et 40 % en moins qu’un moteur à essence.

L’air de la Motor Valley cherche à être plus pur en visant la mobilité durable avec des PDG qui tendent de plus en plus vers un côté de la balance, du moins dans les déclarations. Les faits sont très différents. Parce que si Ducati crée une division appelée e-Ducati, les constructeurs d’hypercars, tels que Ferrari ou Lamborghini, ont déjà droit à des dérogations concernant la fabrication de véhicules thermiques – à minima hybrides, mais sur une hypercar, le moteur thermique est relativement puissant – après 2035.