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Jules Cluzel est actuellement deuxième du Championnat du Monde Supersport à 5 points du leader Sandro Cortese. Il a remporté trois courses à Assen, Imola et Brno sur une Yamaha R6 de l’équipe NRT, dont le propriétaire serait d’après Speedweek en cessation de paiement depuis avril. Bien sûr, cela complique la situation de Jules Cluzel, alors qu’il reste quatre courses. Christophe Guyot et son GMT94 pourront-ils sauver Jules ? Nous avons interrogé le team manager français pour faire le point avec lui.

Christophe, tout d’abord le GMT94 arrête l’endurance. Pourquoi ?

« Je n’ai pas trop la sensation d’arrêter l’endurance, mais plutôt d’aller vers la vitesse qui me tient à cœur depuis mes débuts. Ça fait partie de l’ADN de mon équipe. Il n’y a pas une saison depuis 1989 pendant laquelle nous n’avons pas été impliqués en vitesse. Nous avons remporté trois titres nationaux en Superbike. Les tentatives que j’ai effectuées en vitesse mondiale n’ont pas été couronnées de succès jusqu’à aujourd’hui.

« Quand on est partis du Superbike en 2009, on est revenus en endurance. En 2014, Dorna a promulgué un règlement en Supersport qu’on a estimé être fait pour nous. L’idée a germé de revenir en mondial Supersport. Avec l’arrivée de la nouvelle R1, nous avons continué en endurance en terminant vice-Champion du Monde les deux années suivantes. Dès qu’on a été Champion du Monde en 2017, on a su qu’on partait en mondial de vitesse.

« J’imaginais à ce moment-là qu’on ferait encore parallèlement Le Mans et le Bol. Mais en 2018, dans la première fois de l’histoire du mondial d’endurance, toutes les courses ont été en concordance de dates avec le mondial Superbike, sauf Suzuka. Cette situation n’est évidemment pas viable et nous ne faisons qu’honorer nos engagements pris en 2017 en nous consacrant à fond sur la vitesse mondiale.

C’est notre ambition depuis longtemps et le moment est venu de nous y consacrer complètement. »

Mike di Meglio a couru les deux premières manches du mondial Supersport en Australie et en Thaïlande, puis Corentin Perolari a pris le relais à partir de Donington (15e), puis ensuite à Misano (12e). Comment s’est passé cette première partie de la saison ?

« On s’est retrouvés loin au chrono avec Mike en début de saison et on ne s’y attendait pas. On ne comprenait pas pourquoi on était à 3 secondes au tour. En Australie ça a été la catastrophe, on était quasiment dernier, et en Thaïlande aussi.

« Mike a décidé d’arrêter, et à la suggestion de mon fils Rémi, j’ai engagé Corentin Pérolari, dont le talent m’a été confirmé par Hervé Poncharal et Adrien Morillas. On n’avait rien à perdre à accueillir un jeune. On lui offrait un rêve. Sans pression, avec Corentin on a fait des progrès considérables. A sa première course, il avait 8 motos derrière lui, soit mieux qu’avant avec Mike. On a amélioré pas mal de choses, aidés par Niccolo Canepa qui a découvert au Mans d’étonnants problèmes de dribble dans la fourche pourtant équipée d’un kit Ohlins standard. Corentin a confirmé et on est passés à 1.5 seconde de retard.

« En Angleterre, Corentin a fait un tour à 0.7 de Sandro Cortese en course. A Misano, il a malheureusement raté la qualification, mais a réussi le 11e temps du warm up, et il a terminé 12e en course à 1 seconde du 8e, et surtout dans la roue d’Ayrton Badovini. Pour nous la saison commence maintenant. On va faire des essais à Portimao et à Magny-Cours. Tout le monde y croit. »

Jules Cluzel n’a pas la certitude de pouvoir compter sur son équipe pour les quatre courses qui restent. Le GMT94 peut-il lui venir en aide ?

« La réponse est oui. En tout cas, on pourrait l’accueillir si la situation ne s’améliorait pas au sein de son équipe actuelle, malgré les efforts intenses de son manager Eric Mahé. Nous avons tout ce qu’il faut pour accueillir Jules.

« Nous n’avons pas encore d’informations précises à ce sujet mais on ne peut que souhaiter que la situation s’arrange et qu’il continue la saison dans son team, ce qui serait le plus logique et le plus normal.

« Dans le cas contraire, nous avons simplement répondu présent car on se sent tout à fait capables d’accueillir Jules en cas de besoin. »

Corentin Pérolari

Ci-dessus : Eric de Seynes (Directeur de Yamaha Europe) et Corentin Perolari

Photos © worldsbk.com / GMT94 / Jules Cluzel perso

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