Cette année, Michelin a présenté de nouveaux pneus spectaculaires pour le MotoE, visuellement d’un aspect très différent des gommes utilisée habituellement, et dès leur apparition les pilotes MotoGP ont fait part au manufacturier français de leur souhait d’avoir la même chose dans la catégorie reine des Grands Prix…

De quoi s’agit-il ? Voici quelques éléments de réponse.

L’an dernier, Michelin a utilisé en MotoE des pneus contenant une belle proportion de plus de matériaux renouvelables et recyclés: 52 % à l’avant et 34 % à l’arrière. Michelin considère comme matériaux renouvelables et recyclés des éléments biosourcés ou recyclés, neutres pour l’environnement. On citera par exemple le latex, les écorces d’orange et de citron, l’huile de tournesol, la résine de pin, ainsi que la gomme et le métal recyclé qui entrent dans la composition de ces pneumatiques. La recherche ne se limite pas à la catégorie MotoE, puisque par exemple Michelin sait transformer l’écorce de riz en silice pour les Hypercars qui participent aux 24 Heures du Mans, et que le prototype électrique-hydrogène – la LMPH2G MissionH24 Green GT utilise des gommes à plus de 63% renouvelables et recyclés.

A l’instar de l’ensemble des championnats dans lesquels il est engagé, Michelin utilise la MotoE comme un laboratoire de test pour ses futures technologies. L’objectif est de pouvoir les intégrer partiellement ou intégralement dans les prochaines générations de pneus de compétition ou de grande série. Michelin entend ainsi développer des pneus de plus en plus durables pour tous, sans oublier le côté spectaculaire et avant-gardiste des technologies mises à la piste.

Cette démarche écologique des hommes de Clermont-Ferrand n’a toutefois pas eu l’écho médiatique qu’elle mérite, perdue parmi les résultats sportifs et les actualités des autres catégories.

Bidendum a donc décidé de prendre le couteau entre les dents, ou plutôt le poinçon dans le moule, pour modifier l’aspect visuel de ses pneus afin de faire savoir son savoir-faire ! Plusieurs solutions ont sans doute été envisagées pour attirer l’attention sur cette démarche, y compris d’abandonner l’emblématique couleur noire des pneus (Michelin sait le faire), mais c’est finalement sur un design « à l’aspect velours » rappelant les cellules organiques que s’est porté le choix.

Et c’est un succès: l’œil est attiré par les motifs agréables, le doigt aussi…

Soyons honnêtes, de velours les motifs n’ont que le nom, et non pas la douceur, mais effectivement le touché est différent, légèrement plus granuleux. Mais l’important n’est pas là: l’opération de communication est une réussite, et suscite déjà bien des envieux en MotoGP.

En 2024, les pneus MotoE contiennent cette année 53% de matériaux renouvelables et recyclés à l’arrière, et 49 % à l’avant. En 2022, les proportions étaient de 40% à l’arrière, et 33 % à l’avant.
L’objectif est d’atteindre 100% en 2050. « On y arrivera » nous a déclaré au Mans Piero Taramasso, manager de la compétition deux-roues de Michelin.

Combien de temps dure le design quand les pneus roulent ? 
« Deux tours » fut la réponse obtenue dans la Sarthe.

Voilà de quoi calmer l’ardeur de ceux qui auraient voulu équiper leur moto de route de telles gommes. A moins que Michelin ne transforme ces gommes slicks au design éphémère en pneus de route avec des mêmes rainures dessinées de la même façon…