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Comme tout véhicule, les composants des prototypes MotoGP ont une plage de température optimale de fonctionnement. Cela ne vous surprendra pas d’entendre qu’avec toute la puissance générée par un moteur de compétition, ces températures ont tendance à être très élevées !

Dans des conditions idéales, chaque pièce aurait sa propre plage de températures pour fonctionner le plus efficacement. Mais, comme pour toute mécanique, l’équilibre entre performance et usure est très délicat. Les pièces des MotoGP sont conçues pour résister à des températures élevées et pour fonctionner dans une marge idéale, mais même dans ce cas, elles subissent une usure. Il suffit de regarder les pneus qui ont une température de fonctionnement d’environ 100°C pour avoir une adhérence optimale : lorsqu’ils sont sur de l’asphalte pouvant atteindre une température supérieure à 50°C, ils s’usent progressivement.

La température des pneus est élevée, mais ce n’est rien comparé à ce que les plaquettes de frein en carbone atteignent. Alors que les étriers peuvent atteindre 200°C, la plage de fonctionnement optimale pour les disques et les plaquettes se situe entre 200 et 800°C. C’est chaud, non ?

La suspension n’est pas aussi chaude, en particulier la fourche, qui est normalement à une température légèrement au-dessus de la température ambiante. A cause de la proximité de l’échappement et du peu de ventilation, la suspension arrière peut devenir beaucoup plus chaude, atteignant 70°C. Il est très important de prendre des mesures de la température ambiante lors du réglage de la suspension, car la viscosité de l’huile à l’intérieur varie en fonction de la chaleur du jour.

Le carburant ne peut, selon la réglementation, être inférieur de plus de 15°C à la température ambiante. À 15° C, 1 litre de carburant pèse 0,75 kg, tandis qu’à 25° C, le même poids correspond à 1,01 litre, de sorte que plus la journée est chaude, moins vous pouvez mettre de carburant dans le réservoir (les liquides se dilatent avec la chaleur et se contractent avec le froid). La Dorna mesure la température ambiante une heure avant la course pour définir quelle température le carburant doit avoir lors de la course. On voit régulièrement sur la grille de départ des protections isolantes sur les réservoirs, ceci afin de pouvoir les remplir au maximum (et éviter la panne sèche !).

Le pilote, comme tout être humain, doit rester aux alentours de 37°C tout au plus, surtout si l’on veut qu’il termine la course en bonne santé ! Pendant les courses les plus chaudes, des systèmes de refroidissement peuvent être utilisés à l’intérieur de la combinaison, comme ceux utilisés par les astronautes (on se souvient de Valentino Rossi qui mettait sa combinaison au frigo lors des essais de Sepang 2015. Plus rudimentaire, mais tout aussi efficace !).

 

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Évidemment, le composant qui atteint les températures les plus élevées est le moteur, où le front de flamme atteint normalement 1800° C et peut aller jusqu’à 2500° C. Ces températures ne sont atteintes qu’au point d’allumage mais elles sont suffisantes pour chauffer la tête des pistons à plus de 250°C et les parois des cylindres à plus de 200° C. Les soupapes d’admission atteignent 250° C mais les soupapes d’échappement dépassent 600° C, car les gaz d’échappement atteignent facilement 700° C.

Les prototypes MotoGP sont munis de nombreux capteurs afin de mesurer et contrôler leur température, permettant au moteur de fonctionner correctement !