WSBK, Catalogne J1 : c’est la guerre entre Bassani et Rinaldi et il n’y a pas de quartier

Axel Bassani et Michaël Ruben Rinaldi sont deux Italiens et deux pilotes Ducati dans un WSBK où l’on a appris depuis bien plus longtemps que le MotoGP que le sport-moto était aussi un sport de contact. Mais lorsque l’inimité s’en mêle, on passe à autre chose et lorsque le premier lorgne sur le guidon usine du second qui sait que pour garder sa place il doit faire de meilleurs résultats, là, ça tourne à la guerre ouverte. En Catalogne, les deux se sont retrouvés en duel lors de la première partie de la Course 1. Et ça s’est mal fini. Voici la version des deux, avec celle d’un témoin qui a tout vu depuis sa Kawasaki, soit Jonathan Rea…

Bassani et Rinaldi ont égayé le samedi après-midi du WSBK en Catalogne mais leur relation tourne à ce point à l’aigre sur la piste qu’il faudra les surveiller de près pour que cela ne se finisse pas avec un drame. Lorsque Bassani a passé Rinaldi en entame d’épreuve, ce dernier lui a rendu la pareille quelques virages plus loin en l’écartant sans ménagement de la trajectoire. Furieux, le pilote de la Ducati privée a fait un geste qui ne laissait aucun doute sur la volonté de rattraper la Panigale officielle pour lui donner un cinglante réplique. Ce qui est arrivé. Et c’est Rinaldi qui a fini les quatre fers en l’air, Bassani se prenant une pénalité après de fait d’armes…

Voici la version des pilotes. D’abord celle de Rinaldi, habitée par une colère froide et regrettant une main chiffonnée : « nous avions tous les atouts pour conquérir la deuxième place. Nous avons très bien commencé le week-end dès le EL1 et le sentiment d’aujourd’hui était vraiment bon. Malheureusement, j’ai été heurté par Bassani : une manœuvre insensée aussi parce que jusqu’à présent il avait montré qu’il n’avait pas le rythme pour être parmi les premiers, comme cela s’est d’ailleurs produit vers la fin de la course. Mais vous ne pouvez faire quelque chose comme ça que si vous voulez que l’autre personne tombe… C’est vraiment dommage, j’espère que la douleur dans ma main me permettra de le refaire demain ».

« Entre Bassani et Rinaldi c’était amusant jusqu’au crash, puis ça a cessé d’être drôle et c’est devenu sérieux »

Puis celle de Bassani : « c’était une situation de course tout à fait normale. Il m’a dépassé et m’a touché. Après cela, je l’ai dépassé pour être à nouveau deuxième. Nous nous sommes touchés, c’était un accident de course normal. Cela arrive parfois. J’ai vu une opportunité de dépasser et j’ai pris l’intérieur. J’étais complètement à gauche de la moto, il m’était impossible de voir Michael. Il a essayé de fermer la porte pour défendre sa position et un contact s’est produit. J’ai fait le long lap que j’ai eu en pénalité et j’ai terminé septième. C’est fini pour moi ». Il ajoute cependant : « je n’ai aucun problème avec Michael. S’il en a un avec moi, il devrait venir dans ma loge et nous parlerons ».

Jonathan Rea qui a tout vu depuis la bulle de son Ninja ajoute : « je savais qu’il y aurait un contact. Quand Rinaldi a dépassé Bassani, on a tout de suite vu sa réaction. Il n’y avait pas assez d’espace pour passer. Michael ne pouvait pas le voir non plus ». Il ajoute ceci : « au fur et à mesure que les choses se passent entre ces deux-là, on note qu’ils ont une relation étrange, ou plutôt une rivalité. Avant l’accident, j’ai ri et j’ai pensé qu’il ne devrait pas dépasser là-bas. Puis il s’est appuyé sur lui. C’était amusant jusqu’au crash, puis ça a cessé d’être drôle et c’est devenu sérieux. Les deux sont pleins de testostérone et d’excitation ». Ducati va-t-il intervenir pour calmer ses deux compatriotes qui pilotent une Panigale V4R .