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De April Gomez Casares / Motosan.es

Beatriz Neila analyse sa première saison et les reconnaissances sportives obtenues en 2019 en Supersport 300, après avoir annoncé qu’elle devait quitter la compétition par manque de soutien économique. «»

Beatriz Neila (15 avril 2002, Arganda del Rey, Madrid). La pilote madrilène a fait le saut en Supersport 300 après son passage en Red Bull Rookies Cup. De plus,  à plusieurs reprises, Yamaha a reconnu la carrière de Beatriz Neila. Celle-ci a par exemple été invitée à la Yamaha Masterclass en Italie avec les meilleurs pilotes de la marque en SSP300 d’Italie, de France, de Grande-Bretagne et d’Espagne.

En se basant sur ses résultats, des progrès ont été réalisés. Tel a été le cas pour la pilote madrilène qui obtint l’une des six places pour disputer la saison 2019 au sein du projet Yamaha bLU CRu en SSP300. Après cette première saison, elle a pu terminer l’année en étant la première femme à participer aux « 100KM dei Campioni » organisés par Valentino Rossi.

Cependant, malgré les bons résultats obtenus en 2019, sa carrière au sein du SSP 300 s’arrête là. Beatriz Neila n’a pas obtenu le soutien économique nécessaire pour pouvoir continuer à courir cette saison.

Interview…


Qu’avez-vous appris de 2019 et qu’allez-vous mettre en pratique en 2020 ?

Beatriz Neila : « Cette saison a été très riche en termes d’apprentissage. J’ai appris à gérer la pression du Mondial et certaines situations sur la piste. En particulier, le contrôle lors des essais chronométrés, savoir comment agir. »

Quels sont les objectifs pour 2020 ?

« Cette saison, je ne participerai pas au Mondial SSP300, mais je continuerai à travailler et à m’entraîner aussi fort que possible au cas où un projet se présenterait. »

Vous avez souvent fait des déclarations sur un plafond de verre en ce qui concerne les sponsors. Pourquoi les sponsors n’investissent-ils pas sur les pilotes si ce sont des filles ?

« Pour tout motocycliste, il est très difficile de trouver un sponsor dans le monde du motocyclisme, et que ce soit un garçon ou une fille, cela n’a pas d’importance. Je parle d’après mon expérience, et c’est très difficile pour moi, sans compter qu’il est presque impossible pour les sponsors de parier sur moi, surtout dans le monde des moteurs. »

Qu’est-ce que cela signifie pour vous de ne pas avoir les sponsors nécessaires ?

« Pour moi, cela signifie ne pas pouvoir participer dans ce cas présent au Mondial SSP300. Mais dans n’importe quel championnat, ne pas obtenir de sponsors engendre la même chose. S’il n’y a pas de soutien financier pour parrainer, il n’y a rien à faire, du moins dans mon cas, car c’est un coût qui doit être supporté par ma famille, et ce n’est plus possible. »

Vous avez eu la force de surmonter l’accident et votre blessure au fémur en 2017, en plus des multiples opérations de la clavicule. De l’extérieur, on dirait que vous, les pilotes, êtes faits de quelque chose de différent. Comment gérez-vous les blessures ?

« Lorsque vous êtes blessé, beaucoup de choses vous passent par la tête, mais vos pensées reviennent immédiatement et vous vous demandez combien de temps durera votre convalescence, car tout ce que vous voulez, c’est être de retour sur la moto le plus vite possible. L’année 2017 a été difficile, non seulement à cause de l’accident et des blessures, mais aussi à cause de tout ce qui s’est passé par la suite. Cette année-là, je suis devenue très forte, et j’aime la cicatrice que j’ai parce qu’elle est très spéciale. »

Première femme sélectionnée pour le Yamaha VR46 Master Camp. Comment était l’expérience ?

« Incroyable, c’était une très belle expérience où j’ai pu rencontrer des gens extraordinaires et travailler avec des professionnels formidables, et partager une semaine avec des collègues formidables. Une expérience que je n’oublierai jamais et dont je serai toujours reconnaissante à Yamaha. »

Vous étiez l’une des invités au Ranch de Valentino Rossi pour les « 100KM Campioni ». Comment vous souvenez-vous de ce week-end ?

« Ce fut le plus beau week-end de ma vie, dès que j’ai reçu l’appel. Imaginez à quel point cela était fort de partager la grille avec Valentino Rossi. D’être entouré de pilotes de qualité. Des champions du monde et de vrais professionnels qui m’ont traité comme l’une des leurs et m’ont donné des conseils. Des gens incroyables, vraiment, un week-end que je n’oublierai jamais. Cela reste dans mon cœur, quel plaisir ! J’ai appris de chacun des pilotes qui étaient là. »

Comment définiriez-vous Ana Carrasco et Maria Herrera ?

« Sur la piste, nous sommes rivales, mais à l’extérieur, il y a une amitié cordiale. Maria Herrera et Ana Carrasco sont deux grandes pilotes et surtout de belles personnes. »

Enfin, quels conseils donneriez-vous aux filles qui débutent dans le monde de la moto ?

« Avant tout qu’elles s’amusent en faisant ce qu’elles aiment. Qu’elles se battent pour tout ce qu’elles veulent et surtout, qu’elles envoient du gros gaz ! »

 

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Texte et photo :  April Gomez Casares