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L’étape argentine a été mouvementée pour un plateau WSBK qui s’est caractérisé par la grogne des pilotes. La faute à un tracé de San Juan à l’enrobé sujet à caution et de toute façon indigne d’un tel rendez-vous international. Alors les gladiateurs qui entrent dans l’arène ont fait entendre leur voix. Mais il n’y a pas eu de Spartacus tandis que les rumeurs de pression sur les pilotes ont couru. Le Champion du Monde Jonathan Rea et le directeur d’équipe Yamaha, Paul Denning, donnent leur version…

L’Argentine laissera des traces dans le paddock du WSBK. Et l’année prochaine, il vaudrait mieux que le circuit de San Juan soit irréprochable. Ce qui serait une première, puisque les deux dernières visites ont été marquées par des soucis avec la piste. Mais cette fois, c’est monté d’un cran, à tel point que la première manche a été menacée par une grève des pilotes. Finalement, la joute a eu lieu, mais six combattants sont restés l’arme au pied dans les stands. Le début d’une autre polémique voulant que des pressions avaient été exercées pour que le spectacle ait lieu…

Une accusation grave car il s’agirait alors de sacrifier la sécurité des pilotes aux intérêts économiques. Que peut-on en dire ? Jonathan Rea, Champion du Monde, commente : « il y a eu définitivement trop de discussions durant ce week-end », a déclaré l’officiel Kawasaki à Speedweek. « Je ne voulais pas trop m’impliquer. Une chose est sûre, nous avons roulé dans des conditions difficiles car ce circuit n’est guère utilisé. Il y avait trop peu de gomme sur la piste, en plus des températures élevées, et c’était difficile à gérer. Les températures plus basses ont contribué à améliorer la piste dimanche. Il y avait déjà une étroite trajectoire idéale le vendredi soir. À la fin, les meilleures conditions du dimanche étaient une combinaison de température plus basse et plus de gomme sur la piste. »

« Ce n’était pas idéal, mais vous pouviez faire la course » assure Rea qui se ferme cependant sur le sujet des pressions dans le paddock : « c’est personnel, je ne veux pas parler de ça. »  Alors il faut demander à un directeur d’équipe et c’est en l’occurrence Paul Denning, de chez Yamaha qui répond : « personne n’a été contraint de faire quoi que ce soit » a déclaré l’Anglais. « Qu’une course soit écourtée, annulée ou reportée revient aux organisateurs FIM et Dorna, et non aux équipes, constructeurs ou pilotes. Les inquiétudes des pilotes ont conduit à l’annulation de la course à Assen à cause de la neige et de la course sous la pluie à Imola. Je soutiens pleinement le fait que les pilotes expriment leur point de vue, mais je ne suis pas certain que la façon dont cela a été fait en Argentine ait contribué à désamorcer la situation. »

« La FIM et Dorna ont déclaré aux équipes qu’elles respectaient les opinions des pilotes », a ajouté Denning. « Nous avons discuté des faits et il a été clairement établi que la sécurité passe avant tout. Il a également été dit que les objectifs commerciaux ne viennent qu’en deuxième. Les équipes ont été invitées à donner leur avis. Il y avait des équipes dans lesquelles un pilote voulait commencer et l’autre pas. Ces équipes n’avaient finalement aucune opinion. »

Denning conclut : « je pense que nous pouvons apprendre beaucoup des incidents en ce qui concerne la communication et la manière de procéder en cas d’urgence. Plus important encore, la FIM doit s’assurer que la sécurité du pilote est garantie : six mois avant la course, trois mois avant, un mois avant, et non pas jeudi soir avant la course. C’était la plus grosse erreur que l’on pourrait signaler. »