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Le deuxième test privé WorldSBK Superbike à Jerez, après celui initié par Kawasaki en début de mois, peut se résumer à deux facteurs : Pluvieux et à huis-clos. Deux éléments qui ne favorisent guère son analyse, même si quelques informations ont quand même pu s’échapper du circuit andalou… 

Le circuit de Jerez de la Frontera a été loué par Honda du 13 au 15 décembre pour procéder à des essais Superbike avec Iker Lecuona et Xavi Vierge, et MotoGP avec Stefan Bradl. Comme c’est souvent le cas, le HRC a partagé les frais avec d’autres équipes mais a cette fois imposé une interdiction aux journalistes et une omerta des chronos. On ne juge pas, car c’est entièrement leur droit, même si cela ne favorise pas notre travail. Les mauvaises langues diront quand même que le ciel ne les a finalement pas récompensés, en déversant ce qui est connu localement sous l’appellation de « rivière aérienne Efraín » tout au long de ces trois jours sur l’asphalte espagnol…

 

 

Au côté de Honda, Pata Yamaha avec Toprak Razgatlioğlu et Andrea Locatelli, Bonovo BMW avec Garrett Gerloff et Loris Baz, GYTR GRT Yamaha avec Dominique Aegerter et Remy Gardner, MIE Honda avec Eric Granado et Hafizh Syahrin, ainsi que, en MotoGP, le test team KTM avec Dani Pedrosa étaient attendus. On trouvait également Nicolò Canepa, en mission spéciale pour un travail spécifique sur la Yamaha R1.

Tout le monde a été globalement unanime, ce test sur le mouillé n’a guère été productif, même s’il a quand même permis de faire quelques tours sur le mouillé. En l’absence de live timing et du moindre communiqué officiel, nous reportons ici les éléments diffusés ici et là, à commencer par les quelques propos rapportés sur le site officiel de Dorna Sports par ceux qui avaient le droit de parler, contrairement aux pilotes encore sous contrat avec leur ancien team jusqu’au 31 décembre…

Honda HRC :
Leon Camier, team manager : « Nous devons de toute façon progresser sur le mouillé, donc nous allons essayer de comprendre les éléments que nous avons sur le mouillé. Nous avons des spécifications moteur légèrement différentes, une évolution du bras oscillant et nous devons travailler sur la géométrie, mais ce n’est pas une bonne chose à faire dans ces conditions. Nous avons quelques améliorations électroniques, mais juste les choses normales que l’on tente de peaufiner à cette époque de l’année. Le bras oscillant est une évolution de ce que nous avions déjà, il s’agit juste de faire un pas de plus pour essayer de trouver un peu plus de grip sur l’angle. Les spécifications du moteur sont davantage axées sur la puissance en bas, l’accélération et le frein moteur, car nous cherchons à développer le couple. Il y a quelques légères différences au niveau des rapports de vitesse et d’autres choses comme ça, pour essayer de comprendre la configuration optimale dont nous avons besoin maintenant que nous avons un peu d’expérience avec cette moto. Pour faire varier le couple, il faut compenser avec les braquets, donc c’est juste l’optimisation normale pour chaque circuit.
Nissin travaille toujours pour progresser, donc c’est sûr qu’ils ont quelques petites améliorations à essayer, mais je ne sais pas si nous les testerons ou non dans ces conditions, car il sera difficile de comprendre quoi que ce soit. Les températures sur le sec sont un monde complètement différent, et ils sont plus concentrés là-dessus. C’est le développement normal de Nissin, mais rien de révolutionnaire d’après ce que j’ai compris. La performance de nos freins a été vraiment bonne, donc c’est juste une mise à niveau normale pour déterminer l’étape suivante et la manière d’améliorer l’ensemble. Nous avons reçu quelques modifications de Showa, mais tant que nous ne les avons pas testées, nous ne savons pas encore si c’est ce dont nous avons besoin ou non. Avec ces conditions, il est normal que tout le monde essaie de s’améliorer et propose différents produits, mais jusqu’à ce que nous les essayions, nous ne savons pas si c’est bon ou pas. »

Iker Lecuona : « Franchement, je me sens très bien. Les deux ou trois premiers tours, je me sentais un peu bizarre, et je ne me sentais pas très bien au niveau du dos, mais après quelques boucles supplémentaires, une fois que mon corps s’est bien échauffé, je n’ai plus eu de douleur et j’ai pu rouler correctement. Je suis très heureux d’être ici à Jerez et je pense qu’en général, j’ai bien travaillé aujourd’hui, même avec le vent et les conditions difficiles. Je me sens bien, même si mon dos et mes muscles sont un peu fatigués. Je dois parler avec l’équipe en toute honnêteté car si la piste est toujours comme ça, alors peut-être que nous ne ferons qu’une demi-journée pour économiser une demi-journée. Ce qui est clair, c’est que nous devons améliorer la moto, car sur le mouillé, il y a un gros écart. Malheureusement, il a plu tous les jours. Malgré cela, nous avons profité au maximum du temps de roulage et nous avons essayé de nouveaux éléments. Nous nous sommes évidemment concentrés sur le mouillé, car nous n’avons pas autant de temps cette année et nos sensations sur le mouillé n’étaient pas particulièrement bonnes. C’était une bonne occasion pour nous de nous concentrer sur l’amélioration de ce ressenti et nous avons fait quelques pas en avant. J’en suis heureux. »

 

Xavi Vierge : « Lors des dernières courses, nous avons eu l’occasion de peaufiner un peu plus les réglages du châssis. À Mandalika et en Australie, les conditions ne nous ont pas aidés, mais aussi lors d’un week-end de course, c’est difficile parce que vous n’avez pas autant de temps sur la piste. Nous avons essayé de comprendre cela ici, même si les conditions ne sont pas les meilleures. Nous avons également eu quelques nouveaux éléments dans les spécifications du moteur pour nous aider un peu. Je suis content parce qu’au Japon, ça travaille très dur. La seule chose, c’est qu’en raison de la météo, nous n’avons pas pu faire un bon test. Nous constatons quelques points positifs et nous espérons que lors du prochain test, prévu pour les dernières semaines de janvier, nous aurons le temps de faire un bon roulage. Nous nous sommes battus avec le grip arrière, en particulier l’adhérence arrière en entrée de virage, et c’est une chose difficile parce que lorsque vous n’avez pas un bon feeling avec l’avant, ou avec l’arrière en accélérant, vous pouvez compenser, mais quand vous entrez dans le virage et que l’arrière n’a pas de contact, il n’y a pas grand-chose que vous puissiez faire. Nous nous sommes concentrés sur ce point. Nous avons beaucoup amélioré le feeling pour pouvoir aller plus vite et avoir un meilleur feeling sur le mouillé, ce sera très important pour notre saison. Nous nous rendons dans des endroits où il y a de fortes chances de pluie, nous devons donc nous préparer à toutes les conditions. »

 

 

Pata Yamaha with Brixx WorldSBK Team :
Paul Denning : « Il y avait pas mal de matériel et de développements que Yamaha avait besoin de tester, et idéalement des décisions à prendre pour la saison 2023. Même si les conditions humides ne nous ont pas permis de les évaluer pleinement, nous avons tout de même parcouru des kilomètres très précieux et découvert des directions intéressantes tant au niveau du matériel, avec pour objectif principal de chercher à augmenter l’adhérence arrière et l’accélération, qu’au niveau des réglages électroniques et de l’évolution de la plateforme software.
Un point très positif a été de confirmer le développement de la vitesse de Toprak dans les conditions humides. C’était son point faible dans le passé, mais il s’est beaucoup amélioré au cours des deux dernières années et le premier jour du test a confirmé à nouveau cette position. Il a effectué de nombreux tours et chaque tour avait un très bon rythme et était considérablement plus rapide que les autres pilotes présents au test. C’est un point positif à retenir et, pour Locatelli, qui a roulé le dernier jour du test, Loka a fait des choses intéressantes, notamment en travaillant sur le mouillé avec quelques développements de stratégie électronique et, encore une fois, en confirmant la direction en termes de recherche d’adhérence à l’arrière avec le développement du matériel. Toprak est parti en vacances un peu plus tôt et est parti après un jour et demi. »

Toprak Razgatlioğlu
: « Il y a eu trop de pluie et il aurait été bon d’avoir une piste sèche, au moins pendant un certain temps. C’était quand même amusant. Dans la dernière partie de la saison dernière, nous nous sommes améliorés sur le mouillé et je me suis senti à l’aise à Jerez aussi. Une bonne façon de terminer l’année. »

Le pilote turc a repris son numéro 54 et a débuté une collaboration avec Davide Gentile, un ingénieur expérimenté qui s’occupait en particulier du moteur et de l’électronique de la Ninja de Jonathan Rea depuis quelques années. Un joli coup pour Yamaha qui sera développé à 12h30…

 

 

GYTR GRT Yamaha WorldSBK Team:
Dominique Aegerter : « Nous avons terminé la première journée de test dans des conditions humides et nous n’avons fait qu’une demi-journée. Je pense que nous avons bouclé environ 47 tours, tous sur le mouillé et avec beaucoup de vent. Il ne faisait pas trop froid, mais c’était dans des conditions étranges. Il est difficile d’avoir un premier feeling sur ce type de moto par un temps pareil, alors disons que c’était un peu difficile de trouver le feeling et les réglages. Nous avons changé la position de la selle et nous nous sommes habitués à l’électronique et aux commandes. C’était bien de voir l’équipe pour la première fois et de travailler avec eux, de voir comment ils travaillent et comment je réagis aux changements, tout cela était prévu. Le programme du jour était de vérifier que tout fonctionne et de faire de petits changements, de donner un certain feed-back. Bien sûr, nous aurions aimé rouler sur le sec, mais ça ne se profile pas si bien pour demain. Sur le mouillé, j’ai besoin de plus de vitesse de passage en courbe et d’angle, mais cela viendra avec plus de tours et quand j’aurai plus confiance en la moto. Nous allons également modifier les pièces électroniques et les réglages. »

 

MIE Honda :
Eric Granado : « C’est très sympa d’être de retour. Je suis très heureux de l’opportunité que MIE Racing Honda m’a donnée. Nous avons travaillé sur ce projet avec Honda pendant de nombreuses années, alors ça faisait du bien d’être de retour sur la moto. Malheureusement, la météo était très mauvaise, et je n’ai pas bouclé beaucoup de tours, et aucun tour sur le sec. C’est bien de connaître l’équipe et toutes les personnes qui vont travailler avec moi et de s’habituer à la nouvelle moto. C’est très différent de celle que j’ai pilotée ces dernières années, j’étais sur une moto de série. La Superbike est très différente. C’était bien et j’attends avec impatience le prochain test. Nous avons travaillé en particulier sur l’électronique. C’est nouveau pour moi. Les options pour le WorldSBK sont très différentes de celles de la moto de série, donc je dois m’y habituer . Le traction control fonctionne différemment. J’ai aussi testé de nouvelles choses sur l’arrière de la moto pour m’aider à avoir plus de grip sur le mouillé. Nous ne disposions que de deux jours. C’était le plan de l’équipe, nous avions prévu de ne faire que deux jours. Nous attendons maintenant la nouvelle mise à jour de la moto pour l’année prochaine qui sera, à coup sûr, meilleure et plus compétitive. »

 

 

BMW Bonovo Action :
Loris Baz
: « C’était humide et frustrant, mais nous avions aussi du travail à faire avec la pluie ! 2022 est fini ! C’est la saison 🧀🍾 maintenant 🥳.
Merci à toute la @bmwmotorradmotorsport et @bonovo.action_mgm pour cette saison ! C’était une année d’apprentissage ! J’ai hâte d’être en 2023 !  »

 

 

En raison de son contrat avec Yamaha, Garrett Gerloff n’est autorisé à parler de BMW qu’à partir du 1er janvier 2023.

 

 

Et c’est à peu près tout !

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