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Supersport

Dans le Championnat du Monde Supersport 2023, il y aura encore des concessions au règlement pour Triumph et Ducati qui pourront adapter la boîte de vitesses. La domination de Yamaha est-elle sur le point de prendre fin ?

Par Paolo Gozzi de Corsedimoto

Yamaha a remporté le championnat du monde Supersport pendant six ans, mais la suprématie technique de la YZF-R1 pourrait vivre ses derniers moments. La saison dernière, Triumph, MV Agusta et Ducati ont payé leur dû à des limitations réglementaires très strictes, adoptées pour équilibrer les performances entre des motos de cylindrées différentes. Mais des trois constructeurs « plus de 600 cm3 », seul l’italien a raté la victoire. A partir de la mi-Championnat du Monde, les contraintes réglementaires portant notamment sur les degrés d’ouverture des gaz ont été assouplies. Yamaha a néanmoins maintenu son leadership grâce au talent de Dominique Aegerter. Cependant, la tendance veut qu’en 2023 le challenge technique sera plus posé que jamais. Aussi parce que les challengers viennent de recevoir une aide très conséquente….

Avant d’entrer dans le fond du sujet, une prémisse nécessaire. Le Supersport a adopté la formule Next Generation, destiné à relancer une Coupe du monde qui souffrait de désintérêt. Cela signifie que des motos aux caractéristiques techniques très différentes peuvent courir : des 600 à quatre cylindres de Yamaha, Kawasaki et à partir de 2023 également Honda, contre les trois cylindres MV Agusta (800 cc) et Triumph (765 cc) ainsi que la Ducati V2 955 cm3. Pour homogénéiser les performances, les commissaires FIM interviennent sur une série de paramètres. Les principaux sont précisément l’ouverture du papillon des gaz et la limitation du régime moteur, via l’unité de commande électronique, uniquement dans certaines plages de vitesse. Dans l’histoire du motocyclisme, la capacité du moteur a toujours été le principal facteur déterminant la possibilité de courir dans une catégorie donnée. C’est donc une révolution qui a scandalisé les puristes. Mais il faut admettre que ça marche.

Marcel Schrötter passe au Championnat du Monde Supersport

WSS Supersport : « les concessions continuelles accordées, se font toujours dans le plus grand secret« 

Mais il y a un énorme trou noir : les règles, c’est-à-dire la détermination des concessions, sont modifiées presque en secret. Tout est entre les mains de Scott Smart, l’ancien pilote qui, au nom de la FIM (et Dorna…) décide si et quand augmenter les performances d’une marque spécifique. Le problème est que personne ne le sait. Il n’y a pas de communiqué de presse officiel et les équipes remarquent les changements lorsque leurs pilotes respectifs se rendent compte que leurs adversaires en piste ont fait le saut en qualité. Absurde. Espérons qu’en 2023 la donne change, c’est-à-dire qu’à chaque fois que les paramètres changent, tout le monde le sache : les adversaires et même nous les passionnés.

Mais revenons au point de départ. Les marques Next Generation (c’est-à-dire Triumph, MV Agusta et Ducati) pourront modifier les rapports de démultiplication internes, homologuant une configuration unique utilisable pendant la saison mais parfaitement adaptée au régime moteur autorisé par la réglementation. C’est une concession très importante, potentiellement capable de changer radicalement les cartes sur la table. La saison dernière, les trois concurrents de Yamaha se sont retrouvés à courir avec la mauvaise boîte de vitesses pendant une bonne partie du Championnat du Monde. En fait, ils avaient approuvé les rapports de vitesse en tenant compte de la vitesse maximale autorisée, mais ensuite les goulots d’étranglement réglementaires sont arrivés. D’où une réduction substantielle de la puissance qui obligeait notamment les pilotes Ducati et Triumph à courir toutes les courses avec des rapports trop longs.

En attendant de connaître le potentiel de la Honda CBR-RR, il est aisé d’imaginer que les performances de Ducati et Triumph vont s’envoler. Depuis la mi-saison, la marque anglaise roulait avec les gaz à 100%, donc une fois que toutes les puissances possibles étaient de retour, le changement de « déphasage » était devenu la plus grande limitation pour Stefano Manzi. MV Agusta, pour sa part, avait déjà réalisé de belles performances lors des dernières courses et était devenu un adversaire de plus en plus insidieux pour les Yamaha, en vertu de concessions continuelles accordées, toujours dans le plus grand secret… Bref, même s’il y a des aspects à corriger et à rendre plus clair et plus « lisible », nul doute que Supersport saura nous divertir.

Triomphe, Supersport

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