pub

L’édition 2023 du Yamaha bLU cRU CAMP s’est déroulée du 26 au 29 juillet sur le Pôle Mécanique de la Clef des Champs à Clastres, près de Saint-Quentin (02).

Que ce soit dans l’humain ou dans le matériel, Yamaha n’hésite pas à mettre gros moyens dans ce stage de quatre jours destiné à faire progresser 38 pilotes de 10 à 18 ans qui participent déjà à un championnat de motocross ou de vitesse sur une Yamaha. Après l’emblématique Fabio Quartararo en 2021, qui a eu un empêchement cette année, le double champion du monde Maxime Renaux et le triple vainqueur de l’Enduropale du Touquet, Milko Potisek, en cross, ainsi que Jules Cluzel et Alexis Masbou en vitesse, étaient là pour prodiguer leurs conseils avisés de pilotes professionnels à de jeunes espoirs placés dans d’excellentes conditions : Circuit de cross et de vitesse, camp de tipis très confortables, hospitality de type MotoGP, salle de débriefing, atelier et mécaniciens aux petits oignons, sanitaires impeccables, organisation Yamaha/H2S efficace, M1, R1 et motos des champions en décoration, bref, de l’essentiel aux petits détails, tout était fait pour prendre du plaisir et, surtout, progresser !

Éric de Seynes, l’homme derrière cette initiative était là en personne, le mercredi matin, pour accueillir les privilégiés pilotes sélectionnés. Inutile de dire que, des pilotes, il en a vu passer des centaines, voire des milliers, tout au long de sa carrière à la tête de Yamaha France puis Yamaha Europe. En tant que passionné de compétitions mécaniques, il en a aidé des centaines, voire des milliers, mais il en a également vu se perdre sur des chemins dispendieux dans une mauvaise stratégie à long terme.

Aussi, quand il nous partage la raison de l’existence même du Yamaha bLU cRU CAMP, tous les jeunes pilotes, leurs parent et les autres devraient prendre quelques minutes pour prendre conscience de sa vision avisée !

Le bLU cRU, c’est fondamental

Éric de Seynes : « Le bLU cRU, c’est fondamental, ça veut dire que Yamaha est une marque qui, dans l’ensemble de ses activités, développe des produits et développe des programmes pour ses clients. Après, dans l’univers de la compétition, il faut évidemment qu’on soit sûr de développer les meilleures motos et pour ça, on a besoin des meilleurs pilotes et des meilleurs championnats. C’est pour ça qu’on est engagé dans quasiment l’intégralité des championnats du monde, que ça soit en motocross, en endurance, en vitesse Superbike, Supersport, et en MotoGP. Parce que l’exigence impose aux constructeurs de développer ce qu’il y a de meilleur, et si on veut satisfaire nos clients, notamment dans la compétition, il faut être à haut niveau pour espérer leur donner des motos qui marchent le mieux possible. Donc nous, sur l’aspect industriel, on est attaché au sport de haut niveau. »

 

 

« Maintenant en termes de marque, dans notre ADN, notre ambition c’est toujours de faire des motos qui procurent de l’émotion à nos clients. On a une définition qui est un mot japonais qui s’appelle le Kando, et le Kando, c’est susciter l’émotion. Donc on essaie de faire des motos qui sont toujours des motos qui sont plaisantes à piloter. Vous n’aurez jamais une Yamaha, y compris la plus exclusive en vitesse, qui sera une moto qui pourra mettre le client dans une situation d’inconfort ou de non contrôle de sa moto. Sa grande vertu, c’est qu’elle vous mettra toujours en confiance, elle se retournera jamais contre vous, et donc on a cet ADN, cette volonté d’apporter de l’émotion, de faire vivre à nos clients une expérience chouette. »

 

On s’occupe de Maxime Renaux depuis qu’il a 12 ans

« Donc quand on se projette dans la compétition, on ne peut pas faire des motos de compétition en laissant les pilotes en pâture et en disant “Bon bah, amusez vous bien et bonne chance!”. Certains de nos concurrents le font sans aucun état d’âme, mais ce n’est pas notre truc, donc nous on essaie vraiment d’être dans cette notion de partage. Et le problème de la compétition, dans son ensemble des sports mécaniques, c’est que c’est quand même coûteux, et notamment quand on se projette sur les jeunes, parce qu’une marque, elle est là en permanence pour construire l’avenir. Je veux dire, on peut pas s’endormir sur nos lauriers et on ne peut pas uniquement s’amuser à aller acheter les gars qui sont champions du monde, se payer les meilleurs pilotes, on brille un peu et puis ça ira bien: ce n’est pas du tout notre truc, pas du tout ! Et d’ailleurs, si vous regardez même nos pilotes de haut niveau, on est la marque qui fait monter les jeunes. Fabio Quartararo, il est arrivé en MotoGP à 19 ans ! On lui a fait confiance ! Maxime Renaux, qui aujourd’hui est en MXGP au sommet du sport du motocross, on s’en occupe depuis qu’il a 12 ans ! Il roule avec nous depuis qu’il a 12 ans et on a passé ensemble toutes les étapes, et il était le plus jeune pilote de MXGP l’an passé en pilote Factory. Ce n’est pas un hasard: ça veut dire que nous on s’intéresse à faire évoluer et vraiment faire grandir des pilotes qui nous ont fait confiance, plutôt que de courir après des millions de dollars pour acheter le meilleur. Et c’est à nous de le former, le meilleur. Enfin, en tout cas, c’est ce qu’on se donne comme objectif, et donc si on veut avoir les meilleurs en championnats du monde, il faut avoir les meilleurs en championnats d’Europe, et du coup, il faut avoir les meilleurs dans les championnats nationaux, et il faut avoir les meilleurs dans les formules de promotion, et faut les détecter. »

« Pour faire ça, on a cette politique qu’on appelle bLU cRU, qui commence par la base, c’est-à-dire identifier les jeunes. A un moment, il faut bien qu’un jeune, un pilote, s’il veut être champion du monde, il faut bien qu’il démarre un jour par être un débutant. Donc on reconnaît les catégories d’accès, donc en motocross, en 65, en 85 puis en 125, et en vitesse, c’est principalement la R 3 qui nous sert de valeur étalon, et on suit les jeunes et on leur propose, une fois qu’ils sont sortis des niveaux régionaux, voire nationaux.
En France, on a des choses qui sont très bien faites, comme les Promosport faites par la Fédération. Ce sont des formules ou les motos sont de série, d’origine, ça ne coûte pas trop cher, mais nous en général, on essaie de mettre en place un trophée qui nous permet d’identifier les pilotes en Yamaha et de donner une carotte. Ça veut dire que ceux qui s’illustrent, ils peuvent être invités ici au bLU cRU. »

 

 

« Pendant 4 jours, ils vont être coachés par nos meilleurs pilotes, et on demande à nos pilotes qui sont en championnat du monde de savoir donner du temps pour les autres: ça fait partie de l’esprit de la marque. Et donc c’est comme ça qu’on a ici toute une brochette de pilotes, que ça soit en motocross ou en vitesse. Alors certains, contenu de leur planning, ne viennent qu’une journée, 2 journées, et cetera. Mais pour nous, c’est très important qu’il y ait ce brassage, cette responsabilité collective et ce soutien réciproque ! Quand on fait confiance à Yamaha, on se fait confiance entre nous, et on essaie de se soutenir. »

 

Ça, c’est détestable !

 

Et la vertu qu’il y a derrière, c’est que la marche qui est la plus compliquée quand vous voulez progresser dans les sports mécaniques, c’est quand vous devez attaquer l’International, et là, malheureusement, il y a beaucoup de teams qui ne vivent qu’à travers le financement des pilotes qu’ils ont par leurs parents, et ça coûte beaucoup d’argent. Et moi, j’ai toujours été un peu effrayé, pour pas dire scandalisé parfois, par des teams sans trop de scrupules qui proposent aux parents « Si, si, vous allez voir, je vais en faire un champion. Donnez-moi 150 000€ et je lui fais faire sa saison”, et cetera. Et ça c’est détestable ! Et en tout cas, moi, j’estime qu’en tant que marque, c’est notre responsabilité de donner une alternative à cette voie commune aux autres, et de proposer autre chose.

Plus de 900 pilotes qui participent. On sait si potentiellement ça pourra faire un champion ou pas

« Donc nous aujourd’hui, par exemple, quand on fait la Cup européenne en vitesse, avec la R3, ça coûte 30 000 ou 35 000€ pour toute la saison. Les parents n’ont pas à acheter la moto, la moto est tirée au sort entre les pilotes, donc elle est équitable. On prend en charge les motos et les motos spare, donc les motos de secours si jamais le jeune chute et que sa moto est endommagée, il a immédiatement une moto de remplacement. Donc tous les pilotes sont à armes égales, on a plus de 12 nationalités différentes sur le plateau; on a des Brésiliens, des Thaïlandais, donc on est vraiment dans un niveau international. On court en ouverture du Championnat du monde Superbike et Supersport, donc sur des grands circuits, des circuits du championnat du monde, et pour 35 000€, vous pouvez vous faire une saison. Et ce que je crois très important, c’est que ça permet aux parents et aux jeunes de s’évaluer réellement !
Parce que que des parents investissent 50 000, 80 000, 100 000€, ce qui est énormément d’argent, mais que le jeune le mérite et qu’il va être identifié et qu’il peut grandir, à posteriori, ça peut peut-être se justifier, mais s’il est bon, mais pas extrêmement bon, c’est beaucoup d’argent mis par la fenêtre ! Et donc il y a bien d’autres manières de se faire plaisir en compétition dans d’autres championnats, donc il faut pouvoir conseiller. Et nous avec la filière bLU cRU, au niveau européen c’est plus de 900 pilotes qui participent, on est vraiment la première académie quasiment en Europe en termes de sport mécanique, parce que même dans l’automobile il n’y a pas ça, et dans notre responsabilité on essaye aussi de conseiller les parents sur l’orientation future de leur enfant, parce que nous on sait si potentiellement ça pourra faire un champion ou pas. »

 

Ils sont tous passés par nous !

« Et moi je suis très heureux parce que, par exemple, y a des disciplines comme l’endurance, où auparavant il y avait plutôt des pilotes de 35 ans et plus. Et aujourd’hui, grâce à notre filière, on a des pilotes qui sont montés au niveau Championnat de France en 600, honorables, qui ont essayé des trucs à l’International mais ça passait pas la marche, et qui aujourd’hui amène un sang neuf en endurance. Et en endurance aujourd’hui, vous voyez les pilotes de 22, de 23, de 24 ans, moi je les connais tous ! Ils sont tous passés par nous ! Mais c’est super sympa parce qu’ils font un bien fou à l’endurance et, avec les vertus de l’endurance, leur niveau est au niveau du Championnat du monde. Donc, ça permet d’orienter et de faire en sorte que ce bagage que représente la compétition, ce n’est pas perdu: soit en continuant pour se faire plaisir, soit en continuant en semi-amateur, soit en arrêtant et en ayant gardé cette expérience comme une expérience de vie qui est extrêmement enrichissante dans sa vie future, qu’elle soit personnelle ou professionnelle. Donc on est vraiment, nous, très motivés par ce sens-là. C’est ça qui nous anime, c’est ça qui nous fait plaisir et c’est pour ça qu’on est heureux d’être là ! »

 

 

Notre reportage sur le Yamaha bLU cRU CAMP 2023 est loin d’être terminé et continuera après le Grand Prix à Silverstone…

Tous les articles sur les Pilotes : Alexis Masbou, Jules Cluzel