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C’est avec moins de vingt secondes (19.819) à l’issue de 860 tours que le Team GMT94 Yamaha s’est imposé avec Mike et ses coéquipiers  David Checa et Niccolò Canepa, au terme d’une superbe bagarre avec l’autre R1 du Yamaha Austria Racing Team (YART) avec Broc Parkes, Marvin Fritz et Kohta Nozane.

Di Meglio a prouvé tout au long de ces 24 Heures que la vitesse qui lui permit de remporter le titre de Champion du Monde en 125 en 2008 est toujours là et ses relais ont été impressionnants. Tout en respectant ses coéquipiers, on peut estimer que Mike a permis à son team de faire la différence.

Tout d’abord, comment se sont déroulés les essais ? Etais-tu inquiet de la vitesse de la R1 du YART ?

« Les essais préliminaires du mardi précédant les 24 Heures se sont très bien passés pour nous. En termes de vitesse, on a été à peu près similaires à eux. A partir de jeudi et de vendredi, pour les qualifications, on était proches d’eux. On ne savait alors pas exactement combien il allait nous manquer, mais on voyait qu’on n’était vraiment pas très loin.

Quand dimanche matin tu as doublé à 11h30 Kohta Nozane, as-tu ressenti que vous preniez la course en mains à votre compte ?

« Oui, parce que déjà pendant la nuit on voyait qu’on arrivait à revenir. Niccolo (Canepa) a été malade et il ne parvenait pas à finir ses relais. On arrivait à gagner 15 à 20 secondes pendant un relais David et moi, puis on reperdait tout avec Niccolo. A partir de 9h dimanche matin on a pris la décision de continuer à deux. A compter de ce moment-là, on n’a fait que gagner du temps avec David. On est passés en tête, puis avons creusé un écart qu’on n’a plus eu ensuite qu’à gérer normalement.

Le nouveau revêtement du circuit vous a-t-il incité à modifier certains réglages pendant la course ? A-t-il compliqué à certains relais votre choix de pneumatiques ?

« Non, parce que lors des essais pré-Mans, on avait vu qu’il fallait rouler avec le pneu le plus dur. Les techniciens de l’équipe ont bien travaillé en amont à l’atelier pour trouver des solutions afin de bien faire travailler ce pneu. Quand je suis arrivé le mardi, j’ai roulé immédiatement dans les mêmes chronos que lors des essais pré-Mans. C’était très positif.

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Dans ta remontée, quand tu as touché Osamu Deguchi, que s’est-il passé ? Et ensuite quelle a été la réaction de son team, extraordinaire de sportivité ?

« Pendant la course, j’ai fait très attention à ne pas prendre de risque en doublant les gens sur les freins. J’essayais d’anticiper sur les freins, puis de les doubler avec la vitesse de passage en courbe. Je passais en fait beaucoup de monde dans le virage de la Chapelle, parce que les gens avaient souvent tendance à y élargir. J’en profitais pour me faufiler à l’intérieur.

« En fait, c’est ce qui s’est passé lors de l’incident, j’ai fait comme d’habitude. Ça ne se voit pas sur la vidéo, mais il est large, à deux à trois mètres de la corde. Quand je suis revenu à l’intérieur pour le doubler, j’ai vu qu’en fait il ne m’avait pas vu. J’ai relevé la moto pour rouler sur le vibreur intérieur pour éviter la chute, mais il m’a quand même tapé dedans. Je ne pensais pas qu’il était tombé, c’est pour ça que j’ai levé la main.

« Quand je suis rentré au stand, j’ai demandé s’il avait chuté. J’étais vraiment désolé pour lui et son équipe. La première chose que j’ai faite après le podium, ça a été d’aller m’excuser auprès du pilote et de son team. Ce qui m’a surpris, c’est qu’ils m’ont dit qu’à ma place, ils auraient fait la même chose. J’ai insisté sur le fait que c’était involontaire et ils l’ont très bien compris. Ils m’ont dit qu’il n’y avait aucun souci et que c’était la course. J’étais vraiment très désolé, et content pour eux qu’ils aient pu repartir malgré que leur ai fait perdre du temps.

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As-tu l’impression après le MotoGP, qui est un sport individuel, d’être passé avec l’endurance à un sport par équipe ?

« Bien sûr, déjà par rapport à tous les bénévoles qui sont là, toute l’équipe en général, et mes coéquipiers. On travaille tous ensemble, c’est autre chose. Et puis après, même l’ambiance du paddock est différente. Il y a plus que respect entre les pilotes. C’est un peu plus calme, même si à la fin on veut tous gagner. C’est différent. »

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Photos © Yamaha

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