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L’actualité de ce week-end étant assez légère en ce qui concerne les Grands Prix, nous vous proposons de plonger avec plaisir dans le passé. En l’occurrence, celui du Grand Prix de France 1982 à Nogaro, qui fut mémorable à bien des égards. Une piste trop bosselée ainsi qu’ un paddock trop petit et très mal équipé ont en effet amené tous les pilotes d’usine, Roberts, Sheene, Mamola et autres, à refuser de prendre le départ.

Tout au long de ses 6 minutes, ce remarquable document nous explique le fait sans précédent qui s’y est déroulé (après un Grand Prix d’Autriche sous la neige…), tout en nous faisant prendre conscience du chemin parcouru depuis 35 ans, même si Franco Uncini représente toujours aujourd’hui le point de vue des pilotes, aux côtés de Loris Capirossi.

Vous noterez avec amusement ou tristesse, c’est selon, les phrases comme « ils n’étaient que 23 à prendre le départ » ou « le monde de la moto rejoint maintenant peu à peu le monde de la Formule 1 ».

 

 

Les commentaires (Moto Revue n° 2558) de Jacques Bolle et du regretté Alain Chevallier apportent également leur éclairage intéressant sur ce bien triste épisode de l’histoire des Grands Prix…

Jacques Bolle: « je pense que tout ceci n’est pas bien, ni pour la moto, ni pour les gens qui se sont déplacés ; les pilotes qui boycottent ont des raisons valables de le faire et je suis d’accord avec eux. Mais il y a d’autres raisons derrière et c’est là-dessus que je ne suis pas d’accord. Car il est vrai que le parc ou la piste sont autant de raisons de ne pas courir et que l’organisateur se fiche de nous. Mais est-ce que l’organisateur d’Autriche ne s’est pas lui aussi fichu de nous en organisant le GP sous la neige ?  »

Alain Chevallier : « je pense que c’est lamentable parce que le circuit est tel que nous le connaissions il y a un mois et qu’à partir de ce moment-là, il ne fallait pas venir. Puisque nous avons demandé que la piste soit refaite et que nous savions que rien n’avait été fait, on ne peut pas dire à tous ces types qui sont là et qui ont payé leur voyage : allez vous faire voir. En fait, on s’aperçoit que tout est faussé parce que cela fait l’affaire de certaines usines : Luchinelli est blessé et on s’est aperçu que les cadres en aluminium des Suzuki cassaient sur le circuit bosselé. Si les usines veulent faire des cadres en chewing-gum, c’est leur problème mais une moto de course doit être capable de prendre des bosses. Je ne vois pas pourquoi un GP se déroulerait forcément sur un billard. Si c’était un grand problème de bottes de paille ou de sécurité, je marcherais. Mais nous savions tous ce que nous allions trouver.  »

Les « frondeurs » ont reçu une amende de 10 000 francs suisses, Angel Nieto écopant même de 20 000 francs (26 000 euros d’aujourd’hui) et 4 mois de suspension de licence avec sursis !

Alors, si vous êtes spectateur du prochain Grand Prix de France au Mans et si vous profitez du spectacle parfaitement réglé qui s’offre à vous, ayez juste une petite pensée pour ceux qui se sont déplacés à Nogaro en 1982…