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Livio Suppo

L’ancien team manager de Ducati, Honda et enfin Suzuki en MotoGP qu’est Livio Suppo a donné son avis sur le nouveau format des Grands Prix. Il fait partie de ceux qui n’y sont pas favorables affirmant notamment que le regain d’intérêt pour la discipline qui était recherché et qui a été constaté au Portugal est un dangereux trompe l’œil qu’il sera difficile de maintenir dans la durée. La voie prise l’inquiète plus qu’il ne le rassure sur un avenir qui pourrait se passer des constructeurs japonais.

Livio Suppo plombe l’ambiance dès l’entame d’une saison en MotoGP qui doit être un succès pour envisager sereinement l’avenir. L’enjeu est essentiel et le promoteur Dorna a choisi un nouveau format pour en être à la hauteur. Les premiers travaux pratiques ont été accomplis au Portugal, qui a effectivement révélé un meeting pour le moins mouvementé dont l’écho a porté jusqu’à l’Argentine qui sera la seconde des 21 batailles aux 42 joutes inscrites au calendrier de l’année.

Sur GPOne, l’Italien se prête au jeu de l’évaluation de la nouvelle donne en commençant ainsi son propos : « il était évident que le sprint allait être spectaculaire et, de ce point de vue, il a répondu aux attentes ». Cependant, il ne réjouit pas de cette première impression : « le problème, c’est que le format actuel est excessif, car il place les pilotes dans la position de ne penser que peu à la course et beaucoup à la qualification dès le vendredi, ce qui implique de prendre beaucoup de risques ». Il précise : « en pratique, ils ont 3 séances qualificatives, 4 pour ceux qui passent par la Q1, ce qui veut dire faire 8 tours sans perte de temps dès la première séance. Ils sont obligés de prendre des risques fous sans avoir encore la moto en place ».

Livio Suppo

Livio Suppo : « pourquoi les constructeurs japonais devraient-ils dépenser de l’argent et passer aussi pour des imbéciles ? »

Livio Suppo fait alors cette remarque : « c’est comme offrir un jouet dangereux aux enfants. Ils ont du mal à le comprendre. Qu’il y ait d’autres blessures ou non, ils seront épuisés à la fin de la saison. Cela semble trop lourd, surtout si l’on considère que le dimanche est l’événement le plus important du week-end, qui donne le plus de points. Le samedi est une journée au format excessif du point de vue psychologique et physique des pilotes. Essayez de penser d’un point de vue psycho-physique ce que seront les deux derniers mois ».

Sur la physionomie de la course Sprint que Fabio Quartararo a qualifié de « jungle », l’Italien déclare : « lors du premier sprint, ils étaient tous chauds. J’espère qu’au fur et à mesure des courses, les pilotes se rendront compte qu’il faudra s’économiser, ne pas avoir d’accidents et donc qu’ils se calment tous ». Mais il les connait bien… « Cependant, espérer que les pilotes se freineront eux-mêmes me semble difficile. Peut-être comprendront-ils qu’en se donnant à fond, ils ne pourront pas aller jusqu’au bout de la saison ».

Et du coup comment voit-il la suite ? « Le risque est que dans les 3 prochaines années, les choses pourraient encore empirer. Si l’intérêt pour le championnat du monde ne subit pas d’inversion de tendance, certains constructeurs, notamment japonais, pourraient décider de partir. Pourquoi devraient-ils dépenser de l’argent et passer aussi pour des imbéciles ? ». Une question qui soulève le sujet de la future réglementation après 2026 dont les discussions ont déjà commencé.

 

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