La Sprint Race du Grand Prix d’Aragon a révélé deux visages chez Ducati : celui, triomphant, de Marc Marquez, intouchable une fois encore, et celui, bien plus sombre, de Pecco Bagnaia, qui sombre dans une crise technique et mentale sans précédent.
La 12e place de Bagnaia, sans le moindre point au Sprint, sonne comme une alarme chez Ducati. Le champion italien est méconnaissable. Dépassé, impuissant, il termine à 14 secondes de son coéquipier victorieux. Ce n’est plus un simple passage à vide : c’est une plongée dans les abysses.
Au sein de l’usine de Borgo Panigale, les doutes autour de la Desmosedici GP25 deviennent difficilement ignorables. La moto, censée être le joyau du département course, ne convainc que Marc Marquez — un génie de l’adaptation que peu peuvent imiter. Les autres pilotes, Bagnaia en tête, peinent à trouver le feeling avec cette machine ultra-technique et verrouillée pour 2026.
Dans un geste désespéré, Bagnaia aurait même proposé de confier sa GP25 à un pilote roulant sur GP24, comme Alex Marquez, afin d’obtenir un feedback extérieur. Un aveu de faiblesse rarissime pour un double champion du monde.
Pendant ce temps, Marc Marquez règne sans partage. Parti mal, mais revenu fort, l’Espagnol a avalé le peloton pour décrocher sa 7e victoire en Sprint cette saison. Il est désormais le favori assumé du dimanche, tant son rythme et son aisance sur les virages gauches – notamment le mythique virage « Marc Marquez » – restent inégalés.
A Sprint to forget for @PeccoBagnaia down in 12th ❌#AragonGP 🏁 pic.twitter.com/5jL2ZEv6Xv
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) June 7, 2025
Pecco Bagnaia au fond du gouffre : l’échec de la GP25 ?
« Il a su construire sa course avec intelligence, sans forcer dans les premiers tours », a souligné Gigi Dall’Igna, patron technique de Ducati. « Ce n’est jamais facile de dépasser ici, mais il l’a fait proprement. Une course courte peut être très longue… »
Marquez, en pleine ascension, pourrait bien se diriger vers un nouveau sacre mondial, reléguant Bagnaia au rang de figurant dans une saison pourtant censée être la sienne. La GP25 n’est plus un atout, elle devient un fardeau.
La réponse de Dall’Igna au sujet de Pecco est glaciale : « je vais parler à Pecco immédiatement. » Mais derrière cette formule se cache un aveu : Ducati n’a pas de solution immédiate pour sortir son champion du tunnel.
À Aragon, Marc Marquez confirme qu’il est le chef de meute, tandis que Pecco Bagnaia semble au bord du décrochage. Ducati, malgré les victoires, vit une situation schizophrénique : gagner avec une moto que la majorité de ses pilotes n’arrive pas à dompter. Et la saison 2026 de MotoGP, figée par le règlement, risque de prolonger cette crise si aucune réponse technique n’est trouvée.