pub

Parmi les nombreux métiers que l’on peut exercer dans le paddock, il en est un plutôt méconnu mais pourtant d’une grande importance afin que les week-ends de course se passent bien, celui d’hospitality manager. Pierre Gimenez, qui occupe ce poste au sein du team Tech 3 en MotoGP, a gentiment accepté de nous en dévoiler les coulisses.

Peux-tu te présenter rapidement et expliquer ton rôle dans l’équipe ?

« Je m’appelle Pierre Gimenez, j’ai 26 ans, je suis originaire de Lorraine et je vis entre Strasbourg et le Sud de la France. J’ai rejoint Tech 3 lors du Grand Prix de France 2018 et je suis actuellement hospitality manager. »

Comment se passe un week-end de course type pour toi ?

« On part de Bormes-les-Mimosas le mardi matin en direction des différents circuits européens pour arriver dans le paddock le mardi en fin d’après-midi environ. Nos collègues chauffeurs et monteurs de l’hospitality arrivent le dimanche soir sur place et commencent à monter l’hospitality à partir du lundi matin, donc quand on arrive le mardi, l’essentiel de la structure est déjà monté et je les aide à terminer le montage et à installer le mobilier le mercredi. Tout doit être en place le jeudi matin pour l’arrivée des premiers invités et partenaires qui, selon les Grands Prix, mangent dans l’hospitality. Les conférences de presse débutent également le jeudi, il faut donc que tout soit réglé. »

« Quand les motos démarrent le vendredi matin, tout s’accélère en même temps. On a tous les autres invités qui commencent à arriver sur le circuit. A ce moment-là je suis en charge de les accueillir, de les renseigner et de les servir, du premier café jusqu’au dîner. Je dois également les renseigner par rapport à leur pass afin qu’ils sachent à quoi ils ont accès exactement. »

« Le samedi est généralement la journée la plus chargée du week-end et donc l’une des plus plaisantes. Le reste des invités arrive pour la fin des séances d’essais libres et des qualifications. J’assure l’accueil des nouveaux tout en continuant de m’occuper des personnes déjà là depuis le jeudi et le vendredi. Il faut être présent du petit-déjeuner jusqu’au dîner, il est donc indispensable d’organiser les différents services pour que leur accueil se déroule parfaitement bien. Je communique beaucoup avec Hervé et Mathilde [Poncharal] pour être disponible et prêt pour les différents rendez-vous que les personnes du team, les invités ou les pilotes peuvent avoir entre les séances de dédicace, les interviews, les conférences de presse avec les journalistes, etc. »

« Le dimanche, notre journée est tout aussi intense et chargée que celles des pilotes car tous les invités sont là au plus tôt afin de profiter au maximum de leur dernier jour. L’atmosphère du dimanche est vraiment particulière car il y a un mélange de stress et d’excitation. Ça se calme un peu au moment des courses, sinon les allers et venues des invités n’arrêtent pas. Une fois que les courses sont terminées, il y a des interviews et des conférences de presse dans l’hospitality, Hervé répond également à beaucoup de questions. »

« On commence à ranger à partir de 17h pour terminer aux alentours de 2h du matin. »

 

 

 

Que fais-tu entre les Grands Prix ? As-tu des missions particulières ?

« L’intervalle entre les Grands Prix est pour moi assez calme, je reste en contact avec Mathilde et Hervé pour régler les derniers détails pour les Grands Prix qui arrivent et passer les commandes auprès des différents fournisseurs pour ne manquer de rien, notamment lorsque plusieurs GP s’enchaînent, et être au courant du nombre d’invités à gérer. »

Comment es-tu arrivé dans le paddock ? Avais-tu orienté tes études dans ce sens ?

« J’ai réalisé des études d’hôtellerie-restauration pendant cinq ans, et durant ces années j’ai eu des expériences aussi bien en cuisine qu’en salle, mais aussi dans la gestion d’une structure de restauration. Mes études n’étaient pas directement orientées pour le MotoGP car je pensais que c’était un milieu vraiment inaccessible. Je suis passionné de moto et de compétition moto depuis que je suis tout petit, et plus particulièrement du MotoGP. Après mon cursus, je suis passé commercial dans la moto, et c’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il était peut-être possible de concilier ma passion pour la cuisine à celle de la moto. J’ai voulu postuler dans la plus haute compétition possible, donc le MotoGP. Même si je pensais ça impossible, Hervé m’a rappelé et j’ai eu mon premier entretien au Sachsenring en 2017. En restant en contact avec lui et Mathilde, j’ai pu effectuer mon premier Grand Prix au Mans avec Tech3 en 2018. »

Selon toi, quelles qualités faut-il avoir pour gérer une hospitality ?

« Il faut avant tout être passionné, aussi bien de la moto que du contact avec les gens. Ça rend le travail beaucoup plus facile. Il faut aussi avoir un bon sens de l’organisation, être rigoureux et savoir communiquer en plusieurs langues, en anglais principalement mais aussi en quelques autres langues pour pouvoir communiquer les choses les plus simples aux clients. Il faut être sociable, souriant et savoir manager une équipe. »

Quelle partie de ton travail préfères-tu ?

« Il n’y a pas une partie que je préfère en particulier, c’est toujours un rêve pour moi de travailler en MotoGP et en plus dans une équipe française. Ce qui est plaisant, c’est le relationnel avec l’équipe et les pilotes. Et puis quand le week-end de course commence, c’est très intéressant de rencontrer les invités car ce sont généralement des passionnés de moto, le contact est donc facile, et même avec les VIP et les sponsors ça reste très sympa. Pour ma part ça me permet de concilier ma passion et mon travail aux voyages car on bouge quand même dans toute l’Europe. C’est donc parfait. »

Tous les articles sur les Teams : Red Bull KTM Tech3