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Pirelli

Entre le tracé de Phillip Island et les pneus, c’est une histoire compliquée qui a amené à revoir la physionomie des compétitions. Le MotoGP a dû, dès 2013, mettre en place un changement de gomme en pleine course, du temps de Bridgestone. Pour ce week-end, qui marque en Australie le lancement de la saison des Superbike et Supersport, c’est Pirelli qui impose un passage par le box dans une course qui sera qui plus est amputée de deux tours. Explication.

Il faut le savoir, lorsque l’on est un pneu, on redoute plus que tout d’aller à Phillip Island… Des courbes rapides, un asphalte abrasif et à l’occasion des températures élevées torturent la gomme à l’excès. Or, c’est exactement ce à quoi va devoir faite face Pirelli, fournisseur unique du paddock, dès ce week-end en Australie.

Une difficulté que le manufacturier italien veut d’autant moins aborder de front qu’il l’aborde avec de nouveaux pneus. Le directeur de course de Pirelli Giorgio Barbier explique la situation sur Speedweek : « notre pneu [Supersport] est un nouveau développement, je ne veux pas prendre de risques dans la première course », a déclaré l’Italien. « Il y a beaucoup de nouveaux pilotes et des pilotes sur d’autres motos. Je sais que les meilleurs peuvent gérer les pneus, mais pas tous. Les deux jours d’essais sur Phillip Island ne suffisent pas pour tout savoir sur les nouveaux slicks. Je ne fais pas confiance aux connaissances précédentes et préfère envoyer tous les pneus au laboratoire avec plus de dix tours et les faire examiner en détail. Ensuite, nous obtiendrons une image précise des développements futurs. »

Pirelli a convenu avec le promoteur Dorna et la FIM que, dans la course de dimanche, chaque pilote devra respecter un arrêt au stand et un changement de pneu arrière. La distance de course sera également réduite de 18 à 16 tours.

Chaque pilote devra se présenter au box au plus tard lors du dixième tour. En cas de course sous la pluie, aucun changement de pneu ne sera requis. Une situation qui n’est cependant pas inédite. On rappellera en effet que cette règle est en place pour la troisième année consécutive. Les pilotes qui ne la respecteront seront disqualifiés en recevant un drapeau noir.

On se souviendra que Bridgestone a également dû faire l’expérience de ce type d’aménagement comme manufacturier unique du MotoGP en 2013. Les pneus ne tenant pas la distance de course, un arrêt au stand obligatoire avec changement de pneu avait été ordonné lors du Grand Prix d’Australie. Une procédure qui s’est prolongée en 2014 et 2015.

Dunlop, qui a le monopole dans les championnats du monde Moto3 et Moto2 n’a jamais eu de problème, et l’actuel fournisseur de pneus MotoGP Michelin n’a pas plus de souci. Pourtant, une machine MotoGP a beaucoup plus de puissance moteur qu’une Superbike et bien plus qu’une moto Supersport. Mais en Grand Prix, les pneus sont autant des prototypes que les engins qu’ils équipent. En WSBK et en WSS, en revanche, les pneus sont basés sur des modèles de série, et les dimensions sont également figées. Les Italiens ne peuvent donc pas fabriquer des pneus adaptés aux besoins spéciaux de Phillip Island.