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La crise du coronavirus et ses conséquences, dont le confinement de la population a été un effet majeur, a chamboulé les règles et perspectives d’un paddock MotoGP tout entier mis au chômage technique. Ce qui était vrai avant, ne l’est plus aujourd’hui et la situation économique des parties en lice a été bouleversée. Les relations entre les teams et les pilotes dans la discussion de leurs accords ont pris une nouvelle trajectoire marquée par une incertitude du lendemain qui va pousser à la rigueur. Chacun devra faire un pas vers l’autre dans le nouveau monde qui nous est annoncé. Malheur à ceux qui n’ont pas encore signé. Quant aux autres, Hervé Poncharal, le patron de l’IRTA et de Tech3 a son idée…

Le coronavirus est une crise sanitaire majeure dont les effets économiques et sociaux ne vont pas tarder à résonner et sans doute pendant un moment. Pour le paddock des Grands Prix, l’impact sur les teams sera violent ce qui fera du marché des transferts un dégât collatéral. Le patron de Dorna, Carmelo Ezpeleta l’a admis aux micros de Radioestadio à Onda Cero : « je pense que tout le monde négociera vers le bas, pas seulement ceux qui n’ont pas encore renouvelé. Les pilotes peuvent avoir un contrat, mais les accords sont toujours signés dans une situation normale. En cas de force majeure c’est différent et je pense que ce ne sera pas un problème. Tout le monde comprend que vous gagnez légitimement lorsque vous faites votre travail, mais que c’est une autre chose lorsque vous êtes à la maison à vivre une situation à laquelle personne ne peut échapper. »

Carmelo Ezpeleta sous-entend ainsi que même les contrats déjà signés peuvent donc être revus à l’aune de cette nouvelle conjoncture. Maverick Vinales, Fabio Quartararo et Marc Márquez, par exemple, n’auraient pas l’assurance des conditions déjà validées. On rappellera que Tito Rabat a son contrat encours depuis l’an passé tandis qu’Álex Rins vient de signer le sien avec Suzuki, et donc sous l’ère de cette crise.

Mais quid pour les trois autres précités ? Et plus précisément, la position du patron de Dorna apporte-t-elle du poids à l’argument de Razlan Razali, à la tête du team Petronas Yamaha, qui a déclaré que sans saison 2020, il pourrait garder Fabio Quartararo chez lui en 2021, année où le Français doit rejoindre le team usine Yamaha en lieu et place de Valentino Rossi ?

 

 

 

Une réponse nous vient d’Hervé Poncharal, qui connait bien le milieu. Le patron de l’IRTA et de Tech3 précise ainsi sur Speedweek.com au travers de Simon Patterson : « peut-être qu’il y aura des discussions entre les managers et les constructeurs sur les contrats signés. Mais ils ont des accords validés des deux côtés, qui sont des documents contraignants et valides » commence le Français.

Puis il s’arrête sur le cas de son brillant compatriote à présent âgé de 21 ans : « Fabio a signé un contrat pour rejoindre l’équipe d’usine. C’est quelque chose dont il rêvait et c’est un accord scellé. Je ne lui ai pas parlé, mais je suis sûr qu’il veut y aller. Je peux comprendre la frustration de Razlan parce qu’il a investi dans une moto d’usine complète pour 2020, et je suis sûr qu’il a le sentiment qu’il est prêt pour une saison incroyable. Peut-être gagner des courses et peut-être même le titre. Tout était possible sur papier. Maintenant, il risque de perdre ces ingrédients et de faire face à une incertitude en 2021, car il n’a peut-être plus le budget pour une moto d’usine et ne sait pas quel pilote y sera assis dessus », a ajouté Poncharal.

« Un contrat est un contrat et Fabio sera pilote officiel pour Yamaha en 2021. Cependant, je comprends Razlan et je reconnais le travail incroyable qu’il a accompli au fil des ans pour construire l’équipe et avoir eu une saison 2019 incroyable avec Fabio et Franco. Malheureusement, cela fait partie de la vie et personne en MotoGP n’en est responsable, mais tout le monde en souffre. »

Hervé Poncharal préférerait réguler le marché des transferts ultérieurement. Semblable à ce qui s’est déjà produit avec les spécifications du moteur et le package aérodynamique, il propose une solution : « je voudrais aussi que le marché des pilotes soit gelé. Mais bien sûr ma position est différente de celle de Razlan car mon pilote n’a pas encore signé pour un autre. Je ne sais pas si Ducati, Suzuki, Honda ou toute autre équipe approchera mes pilotes et essaiera de les signer. Pour le moment, c’est ce que j’aimerais faire. Mais cela n’est pas encore urgent, nous avons d’autres choses dont nous devons nous occuper en premier. » Dont celle, essentielle, de faire une saison 2020.

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