pub

Riba est aux petits soins avec son pilote Rea ...

Le Britannique Jonathan Rea a mis sous sa coupe et avec la complicité de sa Kawasaki une catégorie WSBK que l’on dit moins huppée que le MotoGP. Dans l’absolu, ce n’est sans doute pas faux, même si, comparer ce qui est différent relève toujours de la gageure. Mais lorsque l’on arrive à aligner six titres de rang et que l’on revendique 99 victoires au compteur, on sort de l’ordinaire. Le chef mécanicien de l’Irlandais du Nord Pere Riba dit ce qu’il pense de son pilote et ne peut cacher un sentiment d’injustice…

Jonathan Rea écrase de sa domination le WSBK et pourtant, il semble toujours souffrir d’un manque de légitimité parmi le gratin mondial des pilotes. La faute à une pige en 2012 sur la Honda Repsol laissée momentanément par Casey Stoner. Une escapade parmi l’élite des Grands Prix qui s’est pourtant très honorablement passée, avec deux résultats dans le top 8 au terme d’une découverte totale. De la machine prototype, aux freins et aux pneus, tout relevait de la terre inconnue. Et on rappellera que le même Rea sautait alors de la RC213V à sa CBR de WSBK d’un week-end à l’autre…

Mais Rea n’a pas convaincu au HRC et il est parti chez Kawasaki, qui ne s’en plaint certainement pas ! « Les gens parlent souvent de la façon dont il a été dans les deux courses qu’il a disputées en MotoGP. Il n’a pas chuté alors, malgré la pression de Honda. C’était mouillé aux essais, mais il a quand même obtenu d’excellents résultats », commente Pere Riba.

« Bien sûr, il n’a pas gagné. Les gens qui s’attendaient à cela sont stupides et ne comprennent pas le sport », a déclaré le chef d’équipe du champion du monde de Superbike dans une interview accordée à Motorsport-Total.com. « Il a obtenu d’excellents résultats. En MotoGP, il est difficile de tirer le meilleur parti du package ».

« Il faut plus de temps. Les pneus sont plus spéciaux et c’est un prototype où il faut tout assembler, ce qui est vraiment difficile. Cela prend du temps », rappelle Riba. Comme Rea n’a jamais eu une bonne offre du paddock MotoGP, il a décidé de poursuivre sa carrière dans le championnat du monde Superbike.

Riba : « Rea a un capteur très sensible »

La question de ce que Rea aurait réalisé en MotoGP ne trouvera jamais de réponse. Mais Riba a son idée sur la question : « si Jonathan était passé en MotoGP il y a deux ou trois ans, avait eu un bon contrat avec une bonne équipe, il aurait été à l’avant aussi. Je le sais. En ce qui concerne les petits détails, Jonathan est impressionnant » commente l’Espagnol. « C’est clair dans le premier tour d’une séance », note Riba et explique : « il a un capteur très sensible qui, avec ses compétences, le fait rouler à des temps au tour fous dans le premier tour ».

« Dans des conditions difficiles, il est trois ou quatre secondes plus rapides que tous les autres pilotes. Il est vraiment difficile de bien faire les choses. Mais dans de telles situations, les compétences du pilote se montrent », explique le chef d’équipe Kawasaki.

« Johnny communique maintenant avec sa moto comme avec un ami. C’est une relation très étroite. Il comprend tout très vite. C’est le premier point. Le deuxième point sont ses capacités naturelles. Ses capacités sont absolument impressionnantes. Jonathan est à mes yeux l’un des cinq meilleurs pilotes du monde, même si vous comptez le MotoGP » assure Pere Riba qui remettra ça avec Rea en 2021 pour engranger un septième titre consécutif …