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Après de nombreux rebondissements, le contrôle technique pour deux-roues sera mis en place sûrement dès 2023. Le gouvernement a finalement acté cette mesure, alors que la FFMC (Fédération Française des Motards en Colère) s’y était formellement opposée, avec notamment une mobilisation en avril dernier, pour dénoncer un contrôle trop simpliste, que les motards peuvent réaliser par eux-mêmes.

Jusqu’à présent exemptés de contrôle technique, et après de nombreux rebondissements, les deux et trois-roues motorisés seront bientôt logés à la même enseigne que les voitures. Malgré la baisse des accidents mortels, le Parlement Européen veut à tout prix réduire le nombre de morts sur les routes et imposer cette mesure dès le 1er juillet 2022 en France et dans les pays voisins. Mais c’était sans compter sur la pandémie, d’une part, mais également sur l’opposition de la FFMC, association qui représente les motards.

Les efforts de la FFMC, qui essaie tant bien que mal de lutter contre ce contrôle technique obligatoire, jugé comme étant une « taxe supplémentaire sans intérêt pour la sécurité », semblent vains. Même si, selon l’association, moins de 1% des accidents de motos sont dus à des problèmes techniques, la Direction Générale de l’Energie et du Climat, qui dépend du Ministère des Transports, prépare un décret « visant à établir la date et la progressivité de mise en place d’un contrôle technique moto ». Sa mise en vigueur devrait prendre place en 2023, officiellement le temps de déposer le décret auprès du Conseil d’État, mais surtout après les présidentielles qui auront lieu en 2022.

Le contrôle technique devrait ainsi coûter aux alentours de 50 €, pour une opération jugée trop légère par la FFMC. Cette dernière est en effet divisée en trois étapes. Il s’agira en premier lieu d’effectuer un contrôle visuel des freins, pneus et éclairage, ce que chaque motard réalise quotidiennement, argue la FFMC. Ensuite, il faudra se plier à un contrôle sonore et un contrôle de pollution, afin de se conformer aux normes imposées par la Commission Européenne.

 

 

C’est par ailleurs le principal reproche de la FFMC face à cette mesure, qui déclare que « la mise en place d’un contrôle technique moto est donc conduite majoritairement par la pression de l’Europe, et l’intime conviction, qui n’est étayée par aucune étude coût-bénéfice, de la DGEC ». Toujours selon la FFMC, ce contrôle technique obligatoire pour les deux-roues est une mesure inutile, puisqu’il est prouvé que les problèmes purement techniques influent de façon extrêmement minime sur l’accidentalité des deux-roues.

La FFMC a également mis en lumière un souci de rentabilité de cette mesure. Pour eux, l’investissement des centres de contrôle technique dans du matériel adapté ne serait pas rentabilisé avant longtemps, à moins de faire payer les contrôles au prix fort. De plus certains motards pourraient être obligés de parcourir des dizaines de kilomètres pour passer ces contrôles si tous les centres ne s’équipent pas avec le matériel adapté.

Le contrôle technique devra probablement être effectué tous les deux ans, et devrait également être obligatoire lors de la revente d’un deux-roues, trois-roues ou d’un quad. Le train juridique est en marche, et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne devienne obligatoire.