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Ce jeudi 11 novembre 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit Ricardo Tormo à Cheste (Valence), en prélude au Grand Prix de la Communauté Valencienne.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui vient de remporter au Portugal le titre de premier pilote indépendant 2021 et occupe la 5e place du championnat.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).


Johann Zarco : « Que dire ? Je suis prêt pour Valence ! Je suis heureux pour le Portugal où j’ai fait un bon weekend, un weekend fort avec une bonne confirmation durant la course. J’espère donc faire de même ici et terminer avec le meilleur résultat possible pour apprécier un bon hiver. Mais quoi qu’il en soit c’est bien de retrouver un bon feeling pour l’exploiter et continuer à progresser. Tout va bien, nous verrons la météo car elle est très belle aujourd’hui mais je ne sais pas si nous aurons un peu de pluie ou pas. Je dois aussi vérifier s’il ne fera pas trop froid car cela peut toujours être délicat à Valence, mais pour le moment il fait encore plus chaud qu’au Portugal, ce qui est bien pour Valence. »

Votre saison répond-elle à vos attentes ?

« Oui ! Plutôt bien ! Je suis cinquième au championnat et j’ai la chance de me battre pour la quatrième position. J’ai même eu la chance de pouvoir penser au titre durant l’année et c’était quelque chose que nous ne pouvions pas envisager mais dont je rêve toujours, donc je suis heureux d’avoir été dans cette position. Mais quand vous pensez au titre, vous ratez alors quelques courses et vous avez le sentiment que vous avez complètement raté votre saison, mais ensuite vous analysez bien et vous pouvez retirer du positif de beaucoup de choses. Et pour le moment, il reste que c’est quand même une bonne saison jusqu’à présent, et c’est parfois bien de se souvenir de quel point vous avez débuté votre carrière, de quel point je suis parti avec Ducati, puis qu’il y a eu un moment où j’étais celui qui menait les Ducati pour le titre. Puis le travail de Pecco a progressé en fin de saison, mais oui, la saison a été bonne et même meilleure que cela quoi je pouvais m’attendre. Il ne faut pas oublier que les quelques mauvaises courses que j’ai eues ne signifie pas que j’ai fait une mauvaise saison. »

Il y aura les tests à Jerez après ce weekend. À quel point sont-ils importants pour vous et savez-vous déjà ce que vous allez essayé ?

« Actuellement, je ne pense pas au test car l’important est cette dernière course. Le dernier test que nous avons eu était à Misano et j’ai seulement fait une petite journée avant de rentrer en France pour subir l’opération chirurgicale. Donc oui, ce test à Jerez sera très bien pour essayer de nouvelles choses. Je ne sais pas ce qu’il y aura de nouveau, mais oui, ce sera un très bon test car je pense que maintenant le constructeur a plus de marge pour développer la moto puisqu’il y aura moins de limitations réglementaires. Donc pour moi, c’est quasiment deux années de développement que nous allons essayer, et cela pourrait être intéressant. »

Ce weekend, ce sera aussi la dernière course pour Thomas Lüthi, avec lequel vous vous êtes battu…

« Pour moi, Tom Lüthi a été un pilote qui, je ne dirais pas qu’il était mon idole, mais quand j’ai commencé à courir en moto il courait déjà dans le championnat. Il a été champion du monde en 2005 avec une moto qui n’était pas la plus rapide selon moi, donc il avait très bien débuté puis il s’est battu pendant de nombreuses années en Moto2. Il a également été un exemple pour moi en Moto2 et j’ai été fier d’atteindre son niveau et de le battre. Il a un comportement de gentleman, de Suisse, et c’est dommage qu’il ne se soit pas senti à l’aise en MotoGP, mais quand il est revenu en Moto2 il s’est senti beaucoup mieux de nouveau. Simplement pour lui, cela était bien de pouvoir sentir qu’il était un bon pilote et qu’il avait un feeling correct, car parfois vous pouvez perdre cela en MotoGP et vous commencez à douter. Mais clairement, j’ai un grand respect et je l’apprécie car il est très bien éduqué, et depuis tant d’années qu’il est ici, il peut être très rapide et battre énormément de pilotes très rapides dans les petites catégories. »

Que penses-tu de l’absence de Marc Márquez ?

« C’est choquant ! Parce que cela veut dire qu’il a vraiment encore eu un gros coup, et pour moi, cela fait encore plus le signe du guerrier qui revient, qui gagne, qui se refait mal. Cela ne doit pas être simple à vivre mais c’est vraiment signe d’un caractère de tueur : Qu’est-ce qu’il est fort au niveau caractère pour encaisser encore ça ! Et il va revenir. Mais c’est assez assez choquant : Au moment où il remonte et il regagne deux courses d’affilée, il reprend un coup ! Ça fait mal au cœur ! Pour tous les adversaires, ça fait un adversaire de moins, et pas des moindres, mais bon, en tant qu’humain c’est chiant ! »

Tu penses vraiment qu’il ne va pas finir par se lasser ? C’est quoi la limite ?

« Ça dépend du caractère. Avec le bras, peut-être que la limite aurait été là pour beaucoup, mais quand tu reviens et tu regagnes… Je ne sais pas. C’est grâce au caractère que tu repousses tes limites, mais je ne sais pas te dire où se situe la limite car il a ce caractère qui est très fort. Il est encore limité dans les virages à droite et il a progressé à gauche ! C’est là qu’il est fantastique ! Tu vois ses virages à gauche à Misano, il ne va plus vite qu’avant ! En fait, il a perdu 40 % à droite donc il a récupéré 30 % à gauche, alors qu’avant, à gauche, il était déjà plus vite que tout le monde. Donc c’est là où il est incroyable, et à mon avis il va tenter de revenir, mais ces longues pauses te donnent encore plus envie et parfois tu peux reprendre une grosse chute, donc c’est ça qui est difficile à gérer. Même s’il n’a plus rien à prouver, c’est juste en lui qu’il a besoin de ça. C’est sa drogue, c’est le haut niveau ! »

Est-ce que toi tu as eu un moment où tu as dit ” là c’est trop, j’arrête ! “ ?

« Non. Je n’ai pas passé ça et, touchons du bois, c’est vrai qu’au niveau corporel j’ai eu et j’ai pour l’instant moins de pépins. Donc non, je n’ai pas passé ça et pas rencontré ça. Les difficultés que j’ai eues étaient différentes, et ce rêve de titre, de performance, de pouvoir dominer catégorie, je ne l’ai pas eu sur cette catégorie reine, donc au fond de moi il y a quelque chose, pas d’inachevé mais qu’il faut aller chercher. Ce n’est pas un sentiment d’inachevé, c’est plus qu’il y a encore quelque chose qu’il faut aller chercher. »

Peut-on dire que ce weekend tu n’as qu’un seul adversaire, en rouge et qui s’est très bien battu lors de la dernière édition à Valence ?

« Oui et non, parce que tout le monde est vraiment costaud et va très vite. Après, conscient ou inconscient, oui, je le surveillerai davantage et l’objectif est d’être devant lui, parce que 3 points d’écart, ça se joue presque dans le podium, car si je termine septième et lui huitième, ça ne fait pas d’écart. Il faut vraiment jouer les places de devant ! »

 

 

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