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Cette conférence de presse tenue à l’issue du Grand Prix de Thaïlande réunissait Marc Márquez (voir ici), Andrea Dovizioso et Maverick Vinales.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Marc Márquez, sans la moindre interprétation journalistique.


Marc, une course fantastique et, dans le dernier virage, une revanche sur ce qui s’est déjà passé plusieurs fois avec Andrea…

Marc Márquez : « oui (rires), au final, nous avons pris notre revanche après les 3 fois. À la 4e, nous avons un peu changé de style, mais pour parler franchement, j’avais une autre stratégie qui était d’essayer d’attaquer quand il restait plus ou moins 8 ou 10 tours. Mais j’ai vu que le rythme de Dovi était bon. J’étais peut-être capable d’aller légèrement plus vite mais je n’étais pas en mesure de le doubler car mon pneu avant était comme surchauffé et ensuite je ne pouvais pas freiner la moto correctement au point de freinage. C’est pour cette raison que j’ai essayé d’attaquer avant le dernier tour, pour essayer de refroidir un peu pneu avant, mais Dovi a été très intelligent et m’a redoublé très rapidement à chaque fois. Alors je me suis dit « OK » et que nous verrions durant le dernier tour. J’ai essayé de tout donner, j’ai oublié le championnat et toutes ces choses, et j’ai juste donné tout ce que j’avais, et oui, mon but était d’arriver dans le dernier virage en tête. Car quand il ne restait que 3 tours, j’étais derrière et j’ai essayé de le doubler là, mais je n’ai pas pu bien freiner et il m’a repassé. Donc on a changé de carte d’identité : j’ai fait du « Dovi style » et lui du « Marc style », et oui, au final cela s’est bien terminé pour nous ».

Yamaha ont bien performé aujourd’hui. Vous attendiez-vous à ce rythme de Valentino et Maverick ?

« Oui, la course s’est déroulée exactement comme je m’y attendais. J’ai essayé d’attaquer pendant les 4 ou 5 premiers tours, mais avec le réservoir plein et toutes ces choses, j’ai vu que le feeling n’était pas parfait. J’ai donc préféré être derrière eux mais j’ai alors commencé à surchauffer le pneu avant, et je ne l’ai jamais récupéré. Je perdais l’avant tout le temps. Mais oui, toutes les Yamaha ont été très fortes sur ce circuit, mais le plus fort était Dovizioso. Il méritait cette victoire et au final le dernier virage et les 5 derniers tours ont été très très bien pour les fans thaïlandais ».

Maintenant, vous allez vous rendre à Motegi avec une très grande chance d’y remporter le championnat. Mais gagner ici en Thaïlande est presque pareil car vous y avez un énorme soutien…

« Oui. Vous savez, durant le week-end, j’ai senti que le personnel japonais avait une motivation particulière pour avoir une première balle de match devant notre big boss. J’ai donc beaucoup attaqué et ils ont fait pareil durant le week-end. Même si nous voulons avoir une chance de remporter le championnat à Motegi, nous devons améliorer 2 ou 3 points car Ducati y sera très fort. J’ai fait beaucoup de tours derrière Dovi et j’ai vu quelques points où il était très très fort. Donc si on veut le battre à Motegi, nous devons améliorer ces points pour être plus rapides, car sinon, ce ne sera pas possible ».

Cette année, vous avez bénéficié de la bataille entre Dovizioso et Lorenzo. Pensez-vous que ce sera plus difficile l’année prochaine avec Lorenzo dans votre box, contre Dovi ?

« Mmmm… non ! Non parce que Dovi a fait un très bon championnat. Il fait un très bon travail avec tous les gars de Ducati car ils continuent à progresser à chaque fois. Et comme il l’a dit durant la première partie de la saison, il se sentait et était déjà plus rapide que l’année dernière dès les premières courses, mais il y a fait quelques erreurs. Mais à part cela, il pilote d’une très bonne manière et il est rapide sur toutes les pistes. Maintenant, Ducati, conjointement à Dovi, est très rapide dans tous les virages. Bien sûr, ils ont quelques points faibles mais ils ont aussi quelques points très positifs. Oui, notre objectif est d’améliorer notre moto pour être plus rapide et avoir une chance de pouvoir créer un écart durant les courses. C’est notre objectif principal, mais nous savons que Ducati, Yamaha et tous les constructeurs, vont progresser. C’est notre objectif et c’est pour cette raison que nous travaillons déjà pour la prochaine saison dans différents domaines, pour comprendre si nous pouvons améliorer quelques points faibles ».

Vous dîtes que vous devez améliorer votre moto pour Motegi. Pouvez-vous nous expliquer ?

« C’est facile à voir. Je perdais 2/10 dans le T1 durant tout le week-end. Et le T1, c’est l’accélération depuis le dernier virage et l’accélération depuis le premier virage. Nous perdions beaucoup dans ces 2 accélérations, contre Ducati mais aussi contre Yamaha. Nous perdions d’une étrange manière et nous devons améliorer ce point car, pour une raison quelconque, notre électronique ne fonctionnait pas de la meilleure des façons ici. Mais nous avons changé les réglages pour la course et nous avons travaillé avec des réglages que nous ne connaissions pas exactement. Et oui, nous avons pu améliorer et cela fonctionnait mieux, mais nous devons continuer comme ça car c’est comme je le dis : je ne ressens pas encore l’accélération que je veux ».

Pensez-vous que vos bagarres atteignent en ce moment le niveau des classiques avec Rainey et Schwantz. Et dans ce cas, qui est Rainey et qui est Schwantz ?

« Bien sûr, déjà l’année dernière, puis cette année, nous avons de très belles bagarres, et c’est bien car ces bagarres arrivent jusqu’au dernier virage. Même si je donne toujours tout jusqu’au dernier mètre, Dovi donne tout jusqu’au dernier mètre. C’est bien, il y a toujours du respect, mais nous avons différents styles de pilotage et des motos différentes, il a des points très forts et j’ai d’autres points très forts, donc cela crée que nous sommes en mesure de jouer d’une bonne manière la façon dont nous doublons l’autre. C’est difficile à expliquer. Aujourd’hui, nous avons échangé de style : j’étais Dovi et il était Marc. Il est passé très vite et a glissé à l’extérieur mais il était vraiment très proche d’atteindre son but qui était une sorte de blockpass. C’était très proche mais j’ai pu freiner dans les derniers mètres, et oui, c’était exactement la même manœuvre qu’en Autriche l’année dernière.
Je ne sais pas vraiment mais peut-être Schwantz car Dovi freine davantage sous contrôle et je freine plus à la limite. Mais mon objectif est de changer mon style, d’essayer d’avoir le même que Dovi : coulé, prendre un peu d’angle et accélérer ! Mais pour le moment, ce n’est pas possible (rires) ».

Quel a été votre meilleur moment, ici en Thaïlande, par rapport aux Thaïlandais ?

« Durant tout le week-end, j’ai ressenti une très belle atmosphère. Tous les fans soutiennent les pilotes de la même façon et c’est vraiment bien. Il y a comme une sorte d’atmosphère, et même après les séances d’essais, 6,7 ou 8 heures le soir, c’est comme une fête de la moto. Ça, c’est vraiment bien et c’est peut-être le seul circuit où il y a cette approche du week-end de course de cette façon. Les fans viennent ici pour apprécier le motocyclisme, et c’est vraiment bien car ils soutiennent les pilotes de la même façon, et ils apprécient le beau spectacle que nous leur donnons ».

Un de vos techniciens a dit qu’ils avaient travaillé très tard hier soir car vous aviez beaucoup de problèmes électroniques. Est-ce vrai ?

« Oui, cela est arrivé ce week-end. Hier, je suis resté jusqu’à 21 heures dans le box avant d’aller dîner, car il est également important de se relaxer. Mais ils ont travaillé jusqu’à plus ou moins 22h30 car ils avaient beaucoup de travail puisque nous avions quelques problèmes que nous n’arrivions pas à comprendre. Nous sommes partis en course avec des éléments électroniques différents car, oui, nous peinions sur certains points. Normalement, durant le week-end, nous n’avons jamais de problème, mais là, quelle qu’en soit la raison, oui. Cela paraît facile et on dirait que tout le monde est joyeux dans le box, on dirait qu’on s’amuse, mais nous travaillons vraiment très dur et cela fait la différence au final. Nous étions les seuls gars dans les box à travailler pour essayer de progresser, et nous l’avons fait. Déjà ce matin dans le Warm up, nous avons fait un petit pas, puis un autre petit durant la course ».

Nous avons encore vu Márquez contre une Ducati dans le dernier virage du dernier tour. Mais cela s’est fini différemment. Qu’est-ce qui a été différent aujourd’hui ?

« J’ai essayé de gérer de la même façon qu’en Autriche avec Jorge, pour arriver en tête dans le dernier secteur. C’était mon objectif principal. Je n’ai pas pu l’atteindre en Autriche car j’avais trop perdu dans le virage 3, mais ici j’ai préparé pendant toute la course le dépassement dans le virage 5 et j’ai pu le faire car quand il restait 3 tours, j’ai essayé de le faire pour voir comment ça se passait. Mais je n’ai pas pu freiner la moto, l’arrière rebondissait beaucoup et a commencé à avoir du Chater. Je ne pouvais pas bien freiner la moto et je me suis dit « OK, si Dovi arrive devant, il gagnera ». J’ai alors essayé de jouer mes cartes d’une autre façon, et cela a bien fonctionné, mais c’était très très serré. Nous méritons tous les 2 la victoire car il a vraiment fait une bonne course ».

Qu’avez-vous aimé en Thaïlande, le pays, les gens, et y a-t-il des choses améliorer sur le circuit pour les prochaines années ?

« Si je comprends bien la question concernant la Thaïlande, nous avons fait beaucoup d’événements dans le passé avec notre constructeur car nous savons que c’est un pays très important pour Honda, Yamaha, Ducati et tous les constructeurs, car ils y vendent beaucoup de motos et il y a beaucoup de fans. C’est très important. Ils méritaient donc un circuit et le MotoGP, Dorna, cherchaient pour avoir un bon circuit ici. Et nous pourrons dire qu’ils ont atteint leur but car le circuit de Buriram est vraiment bon. L’asphalte fonctionne bien,. Même avec les grosses chaleurs, ce qui n’est pas facile, et les zones de dégagements fonctionnels également bien, tout comme les box. Donc les Thaïlandais ont un bon circuit pour de nombreuses années et nous espérons revenir de nombreuses années ici pour faire plaisir aux fans ».

Durant tout le week-end, on a parlé des pneus et de la température élevée. À quel point avez-vous dû gérer les pneus pendant la course ?

« Bon. Je m’attendais à mieux gérer. Car durant le week-end, j’ai roulé avec des pneus vraiment usés et je me sentais fort. C’était vraiment bien. Mais durant la course, pour une raison quelconque, la dégradation a été importante sur la fin et j’ai souffert. Mais oui, comme les autres pilotes l’ont dit, il y avait ici une carcasse différente. Nous avons donc dû adapter la moto à cette carcasse pendant le week-end, et cela a changé de façon importante nos réglages. Maintenant, nous verrons quand les carcasses normales vont revenir. Cela fonctionnait bien, en particulier avec le pneu dur car les autres pneus peinaient un peu à finir la course. Mais je pense que Rins avait un soft et il a été très rapide. Je pense, hein, je ne suis pas sûr ».

C’était Espargaro…

« Espargaro ? Seulement lui ? Donc oui, au final, le pneu dur était le bon choix pour tout le monde ».

Grand Prix de Thaïlande MotoGP Classement de la course :

Crédit photos et classement: MotoGP.com

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