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Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.

A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…


Johann vous avez fait un très bon tour à la fin de la FP2, même s’il semble que votre rythme ne soit pas fantastique…

Johann Zarco : « non, cela n’est pas vrai ! J’ai eu des problèmes en début de la FP1 car il a été un peu difficile de comprendre quelle direction suivre avec la moto, et aussi avec le style de pilotage. La base de que nous utilisons généralement, et que je peux rapidement adapter à un circuit, n’est pas la même ici. Mais maintenant, avec l’expérience, je peux comprendre cela, et même à la fin de la FP1 en début de la FP2, les chronos que j’ai faits étaient assez intéressants car je travaillais vraiment avec des pneus usés. En gardant ces pneus usés, ou en changeant avec d’autres pneus usés, nous n’avons jamais visé la performance, sauf à la fin. Cela veut dire que nous avons fait un bon travail. Nous avons progressé à chaque sortie, depuis le dernier en FP1 et pendant toute la FP2, et je suis satisfait de cela ».

Quel a été votre plus gros problème ?

« Le pire est le patinage de l’arrière. D’habitude, même si la moto glisse un peu, vous pouvez le contrôler. Mais il semble qu’au Mugello, avoir cette sorte de patinage nous empêche d’être rapide. C’est presque impossible d’être rapide. Mais nous avons immédiatement trouvé la façon d’avoir un meilleur feeling et je pense que l’asphalte est différent, comparé au Mans et aussi aux tests que nous avons faits à Barcelone. C’est pourquoi nous nous sommes un peu perdus dans notre base de réglages en début de FP1 ».

Car l’adhérence est très faible ?

« Je pense que c’est pour cela. Mais c’est pareil pour tout le monde. Il faut juste régler la moto pour cela et une fois vous avez réglé ce problème, vous vous sentez à l’aise ».

Avez-vous vu la chute de Michele Pirro ?

« Oui, je l’ai un peu aperçue. Je l’ai vu quand ils ont mis les drapeaux verts. J’ai alors eu une sorte de mauvais feeling et j’ai dû rester concentré pour piloter la moto et faire le travail. Je n’ai pas analysé le pourquoi car je n’ai pas bien tout vu peu depuis le début de l’action, mais j’espère qu’il se portera bien car c’était une mauvaise et impressionnante chute ».

Pouvez-vous alors piloter comme si de rien n’était ?

« Je pense que vous pouvez l’occulter. Pas immédiatement, mais vous pouvez le faire. Mais si c’est juste avant de monter sur la moto, il est alors nécessaire de prendre quelques secondes supplémentaires pour se calmer et laisser la tension retomber, et se dire « Eh, ne t’inquiète pas et vas-y ».

Ce circuit est difficile car vous y atteignez plus de 320 km/h, il y a des bosses et on est proche du mur dans la ligne droite. Quelque chose peut-il être fait ?

« Je ne sais pas. Ils vont parler de cela à la commission de sécurité. Je pense que la seule chose à enlever est ce mur sur le côté gauche. Il est vraiment trop proche. Mais normalement, si vous le prenez à plus de 300 km/h, vous ne le prenez pas comme ça (de face) et c’est presque comme s’il vous aidez à rester en ligne (rires). Donc, je ne sais pas. Si je dis quelque chose, ce sera au sujet de ce mur sur le côté gauche, et je dois remercier Yamaha puisque je ne peux pas dépasser 340 km/h à cet endroit. Donc je ne suis plus sûr (rires) ».

Peux tu nous raconter ta journée en français ?

« Une bonne journée qui donne beaucoup de bonheur, de motivation et de positif au team. Parce que cela a commencé difficilement mais j’ai rapidement compris ce qu’il fallait faire pour aller vite sur cette piste. Et cela, grâce à l’expérience. Depuis le Moto2, j’ai des difficultés ici. J’étais bon avec des petites cylindrées, mais quand la cylindrée a augmenté j’ai eu du mal. Et là, rebelote, mais j’ai pu comprendre pourquoi. Et ensuite, j’ai également pu donner le bon commentaire à Guy pour prendre la bonne direction avec la moto. Et à partir du dernier run en FP1 et pendant toute la FP2, on est vraiment allé de l’avant ».

Ton bond au classement est dû à la résolution du glissement et du patinage ?

« Au départ, ça glissait beaucoup derrière et c’est peut-être un des points clés. On se plaint toujours que ça glisse derrière, mais ici, pour moi, c’était pire que d’habitude, et sans doute à cause de l’asphalte. Après, je n’ai pas regardé Hafizh, mais de toute façon, on attaque la FP1 normalement sans passer de pneus neufs, et à la fin du FP2, quand on passe un pneu neuf parce qu’on est chaud et qu’on a réglé la moto, c’est normal que la performance fasse un bon pas en avant ».

Quand tu dis que tu as donné la bonne info à l’équipe pour faire un pas en avant, tu peux être plus précis sur ce que tu as changé ?

« Et bien, si j’avais cherché à compenser par mon pilotage et, peut-être, créer d’autres problèmes, on aurait essayé de régler ces problèmes et on serait parti dans la mauvaise direction. Là, j’ai vite compris que ce n’était pas moi qui devais faire la différence mais la moto qui devait m’aider à faire cette différence. Parce qu’on va dire que je ne faisais rien de pire que les autres. Et donc j’ai pu comprendre ça, parce que j’ai rencontré des difficultés l’an dernier qui m’ont vraiment aidé à ne pas trop me mettre en doute et à donner la bonne information ».

Quand Dovizioso a explosé son moteur juste devant toi, tu as perdu un peu de grip de l’avant ?

« Non, j’ai préféré tirer un peu tout droit au cas où, parce que je vois cette fumée et, en général, avec juste cette fumée ça n’a pas le temps de déposer quelque chose sur la piste. Mais par sécurité, je n’ai pas voulu rentrer vite dans le virage parce que s’il y avait eu un peu d’huile, je serais tombé. Finalement, il n’y a pas eu d’huile sur la piste. En fait, je crois que même déjà avant de freiner, il y a eu une première fumée blanche, et là j’ai dit « ça va vraiment s’intensifier pendant le freinage ». Mais le temps que tu y penses, tu freines et ça file vite. Voilà. Il valait mieux jouer la prudence d’autant qu’on a eu deux drapeaux rouges dans la séance. C’était bien de rester calme ».

À ce stade du week-end, te sens-tu mieux préparé pour la course que l’année dernière ?

« J’ai envie de dire que oui, parce que on a aussi touché le 1’47.9 en pneus usés. Et ça, c’est plus que pas mal. Ce serait bien d’être à l’aise en 47.8 en pneus usés, et ça je pense que ça me donnera un rythme pour le podium. Donc il n’y a que Iannone qui fait vraiment un tour sec sur les 2 séances. Il colle un paquet de dixièmes au 2e ».

Hier, tu comptais sur la vitesse de la Yamaha en virage pour compenser son manque de puissance, mais tu n’en étais pas tout à fait sûr. Quelle est ta vision aujourd’hui.

« Après la première journée, je vois que c’est pas mal. Je n’ai pas vu les vitesses de la Suzuki, mais de voir la Suzuki autant performante, c’est bien la confirmation que si on peut bien utiliser nos qualités de châssis, qui sont des points forts de la Suzuki de la Yamaha, alors on peut avoir la performance. Après, la bagarre en piste est toujours compliquée, mais on peut avoir le chrono et le rythme. Je reste optimiste ».

Grand Prix d’Italie Mugello MotoGP FP2 : Chronos

1 29 Andrea IANNONE Suzuki 1’46.735
2 25 Maverick VIÑALES Yamaha 1’47.122 0.387 0.387
3 93 Marc MARQUEZ Honda 1’47.218 0.483 0.096
4 5 Johann ZARCO Yamaha 1’47.365 0.630 0.147
5 43 Jack MILLER Ducati 1’47.403 0.668 0.038
6 35 Cal CRUTCHLOW Honda 1’47.433 0.698 0.030
7 46 Valentino ROSSI Yamaha 1’47.445 0.710 0.012
8 21 Franco MORBIDELLI Honda 1’47.497 0.762 0.052
9 9 Danilo PETRUCCI Ducati 1’47.569 0.834 0.072
10 99 Jorge LORENZO Ducati 1’47.691 0.956 0.122
11 30 Takaaki NAKAGAMI Honda 1’47.901 1.166 0.210
12 4 Andrea DOVIZIOSO Ducati 1’47.902 1.167 0.001
13 26 Dani PEDROSA Honda 1’47.924 1.189 0.022
14 55 Hafizh SYAHRIN Yamaha 1’47.946 1.211 0.022
15 42 Alex RINS Suzuki 1’47.996 1.261 0.050
16 41 Aleix ESPARGARO Aprilia 1’48.113 1.378 0.117
17 53 Tito RABAT Ducati 1’48.221 1.486 0.108
18 44 Pol ESPARGARO KTM 1’48.269 1.534 0.048
19 45 Scott REDDING Aprilia 1’48.458 1.723 0.189
20 19 Alvaro BAUTISTA Ducati 1’48.524 1.789 0.066
21 17 Karel ABRAHAM Ducati 1’48.926 2.191 0.402
22 38 Bradley SMITH KTM 1’49.044 2.309 0.118
23 12 Thomas LUTHI Honda 1’49.082 2.347 0.038
24 51 Michele PIRRO Ducati 1’49.111 2.376 0.029
25 10 Xavier SIMEON Ducati 1’49.757 3.022 0.64

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