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Ancien pilote de très bon niveau en Championnats du Monde, Florian Ferracci a posé son casque mais pas ses outils, et c’est en technicien qu’il poursuit sa carrière auprès de grandes équipes. Il officie actuellement au sein du team Red Bull KTM Factory Racing en MotoGP.

 

Pourquoi et comment as-tu commencé à travailler pour KTM ?

« Lorsque Kawasaki s’est retiré de la MotoGP fin 2008, et après avoir aidé Florian Marino en 2009, j’ai travaillé 6 ans dans le team Forward Racing, et suite aux soucis financiers du directeur de l’équipe, j’ai frappé à la porte chez KTM. C’était un challenge très intéressant, une toute nouvelle moto à développer pour une usine qui s’investit énormément dans la compétition. Mike Leitner m’a alors dit qu’en 2016 ils ne feraient que des essais privés et qu’ils avaient suffisamment de personnes. Mais il m’a tout de même laissé un espoir pour 2017 en me demandant s’il pouvait garder mon CV… En 2016, j’ai trouvé une place à la dernière minute chez Iodaracing en SBK, et Mike m’a rappelé pendant l’été et je suis très heureux de participer à cette aventure. »

Travailler pour des Autrichiens quand on a une culture latine, méditerranéenne, est-il compliqué ?

« Pour dire la vérité, j’avais un peu peur au début, mais mes craintes se sont vite estompées. Dans le garage, il y a des personnes de 11 nationalités différentes et une très bonne ambiance. Je ne parle pas du tout allemand, mais j’ai un bon niveau en italien, et je me débrouille en anglais qui est la langue universelle, donc pas de soucis ! »

Quels sont les traits de caractère essentiels des Autrichiens avec qui tu travailles ?

« Tout le monde est très motivé, et il y a une volonté de progresser incroyable. KTM ne s’engage jamais à la légère, et ils ne pensent qu’à gagner. Pit Beirer est vraiment impressionnant, il a toujours le sourire et il communique son envie de gagner à tout le service course. Il booste tout le monde en permanence, et il est prêt à relever tous les challenges. »

Comment a évolué l’aventure KTM en MotoGP depuis ses débuts ?

« A vrai dire la moto a évolué de tous les cotés ! Pas forcément en puissance pure mais nous avons franchi un grand pas en avant à partir de Jerez l’an passé ou nous avons commencé à utiliser le moteur big bang. Mais également beaucoup de travail sur l’électronique et la rigidité afin d’utiliser cette puissance. »

Face à des monstres industriels, dotés d’une gigantesque expérience en MotoGP, comme Honda et Yamaha, la tâche ne semble-t-elle pas par moment insurmontable ?

« Ça pouvait le sembler au tout début, mais l’usine toute entière est derrière nous et nous démontrons que nous sommes sur la bonne voie en progressant à chaque course et en se rapprochant des meilleurs. Evidemment la dernière marche est la plus dure à gravir… »

Comment a-t-il été possible de gérer cette année la profusion de nouveautés techniques ?

« Cela n’est pas évident car il est facile de s’y perdre en essayant autant de pièces, mais nos trois pilotes ont beaucoup d’expérience, s’entendent très bien et sont souvent du même avis dans leurs commentaires. De plus, Mika est toujours très rapide ce qui n’est pas toujours le cas des pilotes d’essais. »

Après que Mika Kallio ait terminé 16 secondes devant Bradley Smith au GP d’Allemagne, puis 19 en Aragon, le Britannique dont tu es un des mécaniciens s’est retrouvé sur un siège éjectable. Puis Pit Beirer, « Motorsportdirektor » de KTM, a confirmé Bradley pour 2018 avant les GP outremer, et tout s’est bien terminé. Il y a dû y avoir des moments pénibles à vivre. Comment les as-tu vécus ?

« Toute l’équipe fait toujours de son mieux pour aider le pilote, mais cela n’a pas été facile surtout pour Bradley. Mais tout le monde y a mis du sien, il a pu franchir un cap en fin d’année et il se fait plaisir sur la moto, ce qui est très important. »

Les ingénieurs de KTM ont eu tellement de travail avec l’arrivée de la marque en MotoGP et Moto2 que les résultats en Moto3 en ont souffert. Quel remède va-t-il être adopté pour y remédier la saison prochaine ?

« Je ne sais pas mais je peux vous dire que KTM n’est pas en moto3 pour faire de la figuration et compte bien retrouver les avant-postes. »

2017 pour KTM en MotoGP, ça a été 11 places parmi les 12 premiers, dont les neuvièmes de Pol Espargaro à Brno et Phillip Island. En qualif, Pol sixième en Australie et Bradley septième au Japon. Quel est ton pronostic pour 2018 ?

« Pronostic, c’est difficile à dire… mais nous serions contents d’être régulièrement dans les dix premiers et pourquoi pas de temps en temps dans les 5 lorsque toutes les conditions seront réunies ! »

Florian Ferracci, le mécanicien :

2017 : Mécanicien Red Bull KTM Factory Team MotoGP, pilote : Bradley SMITH

2016 : Mécanicien Ioda Racing, Aprilia RSV4 SBK, pilote : Alex De ANGELIS

2015 : Mécanicien Athinà Forward – Racing Team, Moto GP, pilote : STEFAN BRADL

2014 : Mécanicien NGM Forward – Racing Team, Moto GP, pilote : COLIN EDWARDS

2013 : Mécanicien NGM Forward – Racing Team, Moto GP, pilote : COLIN EDWARDS

2012 : Mécanicien NGM Forward – Racing Team, Moto GP, pilote : COLIN EDWARDS

2011 : Mécanicien NGM Forward – Racing Team, Moto 2, pilote : JULES CLUZEL

2010 : Mécanicien Forward – Racing Team, Moto 2, pilote : CLAUDIO CORTI

2009 : Mécanicien Team JIR, Coupe FIM 1000 STK, pilotes : FEDERICO BIAGGI, AYRTON BADOVINI

2008 : Mécanicien Kawasaki Racing Team, Moto GP, pilote : JOHN HOPKINS

2007 : Mécanicien Kawasaki Racing Team, Moto GP, pilotes : OLIVIER JACQUE, ANTHONY WEST

2006 : Mécanicien Kawasaki Racing Team, Moto GP, pilote : SHINYA NAKANO

2005 : Mécanicien Kawasaki Racing Team, Moto GP, pilote : SHINYA NAKANO

2004 : Mécanicien Team Aprilia, Moto GP, pilote : JEREMY Mc WILLIAMS

2003 : Mécanicien Team Aprilia, Moto GP, pilote : COLIN EDWARDS

2002 : Mécanicien Team Campetella, GP250, pilote : RANDY DE PUNIET

2001 : Mécanicien Chpt. du monde SBK Team Aprilia, pilote : REGIS LACONI

2000 : Mécanicien Chpt. du monde SBK Team Aprilia, pilotes : ALESSANDRO ANTONELLO, TROY CORSER

1999 : Mécanicien Chpt. du monde SBK Team Aprilia, pilote : PETER GODDARD

1998 : Mécanicien Chpt. du monde SBK Team De Cecco, pilote : GREGORIO LAVILLA

Florian Ferracci, le pilote

1997 : Pilote officiel SUZUKI SERT endurance, 8°aux 24h du Mans, participation au BOL D’OR

1996 : 3° au chpt.de France SBK sur DUCATI 916 SIMA

13° au GP de France 500cc (wild card) sur YAMAHA ROC

16° au GP d’Allemagne 500cc sur PATON

11° au BOL D’OR sur KAWASAKI officielle Team Kawasaki France

16° à Hockenheim Chpt. du monde SBK sur DUCATI ALSTARE

1995 : Vice-champion de France SBK sur DUCATI 888 privée, part. aux 24h du Mans et au BOL D’OR sur DUCATI 916 SIMA

1994 : 8° au chpt.de France SBK sur DUCATI 888 SIMA, part. aux 24h du Mans et au BOL D’OR sur DUCATI 888 SIMA

1993 : Part. au chpt. de France SBK sur DUCATI 888 SIMA (1 victoire), part. aux 24h du Mans et au BOL D’OR sur DUCATI 888 officielle (avec Fred MERKEL et Simon CRAFAR)

1992 : Part. au chpt. du Monde SBK sur DUCATI 888 privée, part. aux 24h du Mans et au BOL D’OR sur HONDA RC30 privée

1991 : 10° au chpt. d’Europe SBK sur DUCATI 888 privée, 10° au BOL D’OR sur DUCATI officielle (avec Raymond ROCHE et Giancarlo FALAPPA)

1990 : Part. au chpt. d’Europe SBK sur DUCATI 888 privée (3°en Suède), 2 victoires en PRO-TWIN, 7° au BOL D’OR sur HONDA RC 30 privée

1989 : Part. au chpt. de France SBK sur DUCATI 851 privée, 2 victoires en PRO-TWIN, part. aux 24h du Mans sur SUZUKI 750 GSX-R privée

1988 : 3° au chpt. de France National Production sur YAMAHA 1000 FZR, 10° au BOL D’OR sur YAMAHA 750 FZR privée

1987 : 4° au chpt. de France National 250cc sur YAMAHA 250 TZ

1986 : 4° à la coupe YAMAHA sur 350 RDLC

1985 : Débuts en compétition

Photos : Gold and Goose, Philip Platzer, Dan Istitene GettyImages et Sebas Romero pour KTM

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