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Les Daytona 200 ne constituent plus l’épreuve mythique nord-américaine qui rassemblait dans les années 70 les meilleurs pilotes du Monde, mais n’en restent pas moins une course originale, à disputer pour le fun une fois dans sa vie, comme par exemple le Tourist Trophy ou le Dakar.

L’an dernier, Valentin Debise s’y était mis magnifiquement en valeur en réalisant la pole position avec une Suzuki GSX-R 600 devant une flopée de Yamaha R6 600 et de Kawasaki ZX-6R 636. Il précédait 64 pilotes sur la grille, mais abandonnait à l’issue du neuvième tour.

Âgé de 28 ans, Louis Bulle se lance cette année dans l’aventure floridienne avec le soutien de Marc Fontan et Sam Thomas au travers du Moto Tour Series Vitesse et essaiera de devenir le deuxième Français à remporter les Daytona 200 après Patrick Pons en 1980.

Né le 19 Février 1990 à Chambéry, Louis est devenu Champion de France Supersport en 2018 sur Yamaha avec 51 points, soient 9 de mieux que Clément Stoll sur Triumph et 23 que Cédric Tangre sur Suzuki. Après avoir été sérieusement brûlé en 2012, il a fait un courageux retour deux plus tard : « J’ai repris en 2014 et obtenu le titre de vice-champion de France. En 2016, j’ai remporté la Coupe du Monde d’endurance (Superstock) avec le team Yamaha 3ART en gagnant les 24 Heures du Mans et l’Allemagne. En 2017, j’ai été vice-Champion de France Supersport sur Yamaha R6, et en 2018 Champion de France Supersport en remportant cinq victoires ».

Parallèlement au Championnat de France Supersport, Bulle a disputé le Bol d’Or 2018 au sein de l’équipe slovaque Maco Racing avec Anthony dos Santos et Lilian Mayer sur Yamaha. 19e sur la grille, ils se classaient après la course 18e au classement provisoire du Championnat. Sur le plan professionnel, Bulle officie en tant qu’ingénieur en mécanique chez Stäubli à Faverges en Haute-Savoie. Pour réaliser une bonne performance outre-Atlantique, Louis est conseillé par son manager Marc Fontan, 4e puis 2e à Daytona en 1980 et 1981.

Pourquoi avoir choisi de participer aux 200 Miles ?

« C’est une course qui m’a toujours fait rêver. C’est loin, ce n’est pas super connu et c’est mythique. C’est une épreuve historique. En fait, quand j’ai intégré pour la première fois la Dark Dog Académie en 2007, je me rappelle que Sam Thomas et Marc Fontan m’avaient parlé avec les yeux qui pétillaient de plaisir de cette course avec une grande nostalgie.

« Je m’étais dit que c’était une course qui devait vraiment être chouette à faire. Quand j’ai repris la compétition après mon accident, je me suis dit qu’il faudrait que je réussisse à faire deux ou trois courses comme ça qui vraiment me donnent envie. J’ai fortement souhaité les disputer au moins une fois. »

Qu’est-ce qui a fait porter ton choix sur une Yamaha R6 préparée avec l’aide du concessionnaire Best of Bike ?

« C’est assez simple car cela fait déjà plusieurs saisons que je roule sur une R6, donc je la connais bien. C’est une machine qui en moteur est très bien. En partie-cycle, elle est très facile aussi. J’ai remporté dessus le Championnat de France l’an dernier donc je n’ai pas eu trop d’hésitation dans ce domaine. C’était pour moi un choix évident. »

La particularité de Daytona, c’est son anneau relevé. Est-ce qu’il t’impressionne ?

« Pour le moment, je n’en suis pas encore à me dire que ça va être très impressionnant, mais je pense que quand je vais rouler dessus pour la première fois, ça va être assez particulier. J’en ai parlé avec plusieurs pilotes qui l’avaient fait dont Marc (Fontan), Valentin (Debise) et d’autres. On ne se rend pas compte, vu de l’extérieur, que c’est aussi relevé que ça l’est réellement. Je pense que ça va être vraiment sympa. On verra quand je serai dessus ! »

60 pilotes au départ pour une course de 320 km, c’est un autre monde par rapport à nos courses de vitesse européennes. Qu’est-ce qui sera le plus difficile à appréhender ?

« Je pense que le plus difficile va être de rester vraiment concentré. En fait, c’est comme si on faisait un double relais consécutif en endurance. L’effort physique ne me fait pas peur. Par contre, il va falloir ne surtout pas faire d’erreur à cause d’un manque de concentration.

« Quand on parle du banking par exemple, je n’aurai pas une grande habitude de cet anneau relevé par rapport aux autres pilotes, donc il faudra vraiment que je reste bien concentré. Ce sera ça le plus compliqué, je pense. »

Il y a deux ravitaillements effectués avec des machines et des équipes de vitesse, et non d’endurance. Ça ne t’inquiète pas trop ?

« Non, ça ne m’inquiète pas, au contraire, je pense qu’on sera plutôt bon dans ce domaine. Deux ravitaillements obligatoires sont réglementaires, et on n’a pas le droit de changer la contenance du réservoir.

« C’est plutôt chouette de pouvoir avoir dix à quinze secondes pour se poser, pour respirer et discuter un peu avec l’équipe. »

Quels sont tes espoirs de résultat ?

« On y va pour faire le meilleur résultat possible. Viser la victoire serait un peu ambitieux. Le top 5 c’est faisable. Après, quand tu regardes les dernières années, tous terminent dans un mouchoir de poche. Il y a des années où tu peux finir sixième ou septième tout en terminant à moins d’une seconde du premier.

« On y va pour faire un bon résultat, mais pour ma première année il faut que je prenne tout ce que je peux comme expérience et comme plaisir. Le résultat ensuite viendra tout seul.

« J’ai beaucoup roulé contre Valentin, on s’est battus de nombreuses fois ensemble. Il m’a souvent devancé, je l’ai souvent devancé. L’année dernière il a fait la pole et il était en tête quand il est tombé. Donc il y a moyen de faire un truc bien. »

Vidéo : Avec Louis Bulle, FSBK 2017 – Le Mans – Course 1

 

Les horaires : Départ des 200 Miles le samedi 16 mars à 13h heure locale, 20h heure française.

Selon toute vraisemblance (mais ça reste à confirmer) la course devrait être retransmise en streaming live sur fanschoice.tv.