Avertissement:
Contrairement à l’immense majorité des articles de notre site, cette nouvelle rubrique ne reporte pas seulement des informations, elle laisse une certaine liberté, voire une liberté certaine, aux pensées de son auteur habitué du monde littéraire qui publiera sous le pseudo de Vernon Stoner.
Ici, on relate, bien sûr, mais on extrapole aussi, on suppute,
on échafaude, bref, on discute et on échange !
Vous avez le droit de répondre en commentaire, de corriger, de
clamer votre indignation, ou, au pire, si cela vous engendre
vraiment des aigreurs d’estomac, de changer de rubrique…
Vous êtes toujours là ? Petits curieux, va… Allez, gaaazzzz !
Rookies on the rocks !
Luca Marini
Le départ d’une nouvelle saison est toujours un moment particulier.
Entre les innovations techniques des machines (pour cette année, hélas, c’est un peu râpé…), les transferts d’un team à un autre, d’éventuels circuits ajoutés au calendrier, et la forme de chaque pilote, ténors y compris, le suspens est à débiter à la machette ! Et les premières performances des rookies en font partie. Surtout quand ils sont du calibre de celui dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui : l’Italien Luca Marini.
Avant d’extrapoler sur ce qu’il est judicieux ou non d’espérer de lui, je vous propose de faire sa connaissance. Car je sais qu’autant vous êtes super calés en MotoGP, autant peu d’entre vous suivent de façon assidue les catégories inférieures. Au passage, je me permets de dire que vous avez tort. Le Moto 2 est souvent la course la plus fade du week-end, c’est vrai, mais alors le Moto 3 !! Les gamins sont des furieux et je vous certifie que c’est bien la seule épreuve qui ne me déçoit jamais. Mais ceci est un autre débat. Revenons à nos rookies 2021 du MotoGP.
Luca Marini est né le 10 août 1997 à Urbino. Le jeune Italien jouit d’une certaine notoriété dès son arrivée en championnat du monde en 2016 car il est le demi-frère utérin (même mère) de La légende, Valentino Rossi. Il intègre directement le team Forward Racing Moto 2 et, exception faite de deux wildcard (2013 et 2015), esquive donc l’étape Moto 3. Ses deux premières saisons frôlent la catastrophe avec 0 victoire, 0, pole, et 0 podium dans l’escarcelle, mais il progresse cependant de la 23e place au général en 2016, à la 15e en 2017.
En 2018, Luca Marini se réfugie dans le giron familial du Sky Racing Team VR46, et c’est un pilote transcendé qui prend la piste. Il engrange 1 victoire, 5 podiums, 2 pole, et récidive l’année suivante avec 2 victoires, 4 podiums, et 1 pole. Il poursuit sa progression en 2020 où il remporte 3 manches, et décroche 6 podiums, ainsi que 2 pole. Second au classement final, le titre lui échappe de peu au profit d’un Enea Bastianini plus régulier.
Et donc, quid du MotoGP ?
Dès le mois d’août 2020, le grand frère Vale annonce la couleur en déclarant : « Nous sommes honorés d’apprendre que Ducati s’intéresse à Luca ». En septembre, Marini mène le championnat Moto 2 et Paolo Ciabatti enfonce le clou, tout en posant un bémol : « La place de Luca dépend de l’équipe et de Tito Rabat ». Son célèbre frangin ironise même en disant qu’il préférerait que son cadet ne monte pas en GP, sous-entendu que ce serait un concurrent supplémentaire de taille. En octobre, c’est Pablo Nieto qui confirme la rumeur : « Il y a de nombreuses chances que Marini rejoigne le MotoGP à la fin de la saison», pendant qu’en toile de fond des négociations sont en cours pour récupérer les clés du team Avintia dont le contrat avec la Dorna prend fin en 2022…
Mais les tractations traînent en longueur, et un début de polémique enfle derrière les déclarations de Raul Romero : « En 2021 je serai toujours présent ». Traduisez par : Si Marini veut rouler pour Avintia, il devra faire comme les autres pilotes, c’est à dire apporter sa contribution financière. Le contrat de Tito Rabat, valable jusqu’en 2022, fait aussi couler beaucoup d’encre. Et Valentino Rossi de mettre de l’huile sur le feu en affirmant qu’il ne paiera pas pour que son frère monte en GP !
Fin octobre, l’affaire est entendue et le malheureux Tito Rabat, évincé, en fait les frais. Ruben Xaus reste en place chez Avintia, mais c’est la VR46 en personne qui met la main à la poche malgré les propos tenus peu avant par Rossi. Un autre projet plus conséquent se cache en fait derrière cet imbroglio : la reprise du team Avintia par The doctor himself en 2022…
Que sommes-nous en droit d’attendre de cet illustre rookie pour 2021 ? Luca Marini a sans nul doute une pression supplémentaire sur les épaules et il devra composer avec, nonobstant son talent. Car si ses excellents résultats justifient sa montée en catégorie reine, elle n’aurait peut-être pas eu lieu cette année sans l’appui du pilote le plus influent du paddock, Rossi. Le cadet de la fratrie a beau déclaré : « C’est mon frère, je m’en fiche que les gens le signalent », personne ne l’oubliera pour autant. Être apparenté à une légende vivante à aussi ses inconvénients…
Premier élément de réponse le 28 mars au Qatar, si cette foutue Covid-19 ne vient pas tout chambouler une fois de plus…
Luca Marini sera t-il élu rookie de l’année 2021 ? N’hésitez pas à nous donner vos pronostics en commentaire !
Suite de la présentation des rookies 2021 jeudi à 21 h.
Vernon
Accéder à Rookies 2021 #1 Enea Bastianini
