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Interviewée par Radio Marca, la pilote espagnole s’est exprimée sur les difficultés rencontrées par les femmes dans le milieu des courses de moto ainsi que sur son avenir.


Après avoir manqué le titre CEV de très peu en 2012 et 2013 et terminé huitième l’année suivante, María Herrera était arrivée en Championnat du Monde Moto3 en 2015. Ses trois saisons avaient été compliquées, et elle n’avait eu d’autre choix que de partir en fin de saison dernière.

Elle a cependant pu rebondir cette année dans le Championnat du Monde Supersport 300 qu’elle a terminé en treizième position (sur 38 pilotes, ndlr.) après avoir décroché quatre tops 10, dont une splendide quatrième place lors de la dernière manche, à Magny-Cours.

Ses belles performances ainsi que le titre mondial d’Ana Carrasco ont permis de remettre les femmes dans la lumière des Championnats. María se voit enfin proposer des opportunités intéressantes et pourrait réaliser une belle saison 2019 : « Je suis contente car les équipes m’ont remarquée et j’ai reçu pas mal d’appels. J’espère qu’il en sortira quelque chose de bien. Aspar est intéressé pour me faire rouler en MotoE. Il a été dit dans les médias que c’était fait mais ce n’est pas le cas, pour l’instant rien n’a été signé donc j’espère pouvoir revenir bientôt avec une bonne nouvelle… La MotoE est un championnat tout nouveau, je n’ai aucune idée de comment cela se passera mais j’espère que cela sera amusant et que nous pourrons faire de bonnes choses. »

Egalement interrogée sur la possibilité de création de Championnats féminins, elle s’est montrée assez sceptique : « Je n’ai jamais envisagé l’idée que des Championnats féminins soient créés pour y participer et ainsi pouvoir gagner plus facilement. D’un côté, c’est vrai que cela permettrait d’offrir des opportunités aux femmes et donc la possibilité de se faire voir, mais d’un autre côté, séparer hommes et femmes n’est pas forcément une bonne idée. En vérité, nous avons les qualités pour gagner mais nous ne recevons pas beaucoup de soutien économique pour rouler toute une saison. C’est le problème principal, alors que je pense que nous avons démontré que nous savons être aux avant-postes, en témoigne le titre d’Ana Carrasco. Pour ma part, j’ai fini devant beaucoup d’hommes cette année. »

Selon la pilote espagnole, le manque de soutien des sponsors est actuellement le véritable handicap des femmes dans les Championnats : « Nous avons les capacités d’être en Moto3, Moto2 et MotoGP. Aujourd’hui, le leader du Championnat Moto3 est Jorge Martín, un pilote avec qui j’ai grandi et contre qui je me battais plus jeune. Je l’ai déjà vaincu à plusieurs reprises, alors le voir là où il est me fait dire que j’en suis parfaitement capable. C’est un pilote incroyable et extrêmement rapide, mais il a aussi reçu des soutiens, notamment de la part d’Aspar. Comme je l’ai dit, c’est plus compliqué d’être soutenue économiquement en tant que femme et du coup, j’ai roulé en Moto3, mais pas dans les conditions qu’il fallait. Si j’avais été un homme, j’aurais eu plus de stabilité économique et cela aurait changé beaucoup de choses. Je ne sais pas pourquoi, mais on se méfie des femmes dans ce milieu. On prend en compte la force ou des choses comme cela et on s’imagine que nous sommes moins capables, ce qui est faux. »