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Pour l’équipe Swiss Innovative Investors de Fred Corminboeuf, la saison 2018 a été plus difficile que prévue.

Plus que probablement en raison d’un sponsor indélicat, le budget initial ne s’est jamais complètement concrétisé et l’équipe CGBM, basée à Signes à un jet de pierre du circuit Paul Ricard, a jonglé toute la saison avec ses factures, une situation loin d’être idéale pour se concentrer uniquement sur les performances sportives…

Au sein de la structure française, tout le monde en a pâti, à commencer par Sam Lowes, invité cette semaine à l’émission MotoGP Season Wrap de BT Sport avec Jorge Lorenzo comme invité d’honneur, et qui a déclaré : « Une saison très difficile pour moi et pour l’équipe. Il y a eu beaucoup de problèmes de nature économique. Moi et beaucoup de membres de l’équipe n’avons pas été payés. L’aspect technique a également été affecté et s’est régulièrement détérioré au cours de la saison. Je ne veux pas trouver d’excuses, il y a eu des problèmes mécaniques que j’aurais pu mieux gérer, mais en général, c’était le cas. Il y avait trop de situations spéciales, mais j’ai trouvé quelque chose de mieux et, l’année prochaine, je pourrai certainement prouver quelque chose de plus ».

La situation est même apparue alarmante aux yeux du grand public quand CGBM, qui alignera l’année prochaine Iker Lecuona et Joe Roberts sous le nom de “American Team”, a été la seule équipe à ne pas avoir de moto pour participer au test IRTA de Jerez, faute d’avoir pu payer ses KTM à moteur Triumph à temps. En Autriche, on ne plaisante pas avec ça…

Toutefois, la situation semble en voie de régularisation et le constructeur autrichien, par l’intermédiaire de Pit Beirer, espère conserver Iker Lecuona et son équipe francophone dans ses rangs, cette dernière étant désormais associée à l’homme d’affaires américain Eitan Butbul par ailleurs manager de Joe Roberts.

Pit Beirer, sur Speedweek : « Je sais que l’argent est arrivé. L’équipe « suisse » a payé toutes ses factures. Au moment du GP de Valence, les choses étaient différentes. Il est inhabituel dans le monde des courses qu’après les finales, on doive encore de l’argent pour une saison passée et que les factures ouvertes soient payées. Mais c’est ce qui s’est passé. C’est pourquoi, personnellement, je serais toujours heureux si l’équipe pouvait se ressaisir et récolter des fonds pour 2019. Ce serait dommage surtout pour Iker Lecuona, qui commence à peine à montrer des signes vers le sommet et qui n’a que 18 ans. Nous serions désolés qu’il ne puisse pas piloter pour KTM en 2019. Mais nous ne pouvons pas faire grand-chose l’un pour l’autre. Parce qu’il a un contrat avec l’équipe, et l’équipe veut rouler l’année prochaine. Donc le pilote n’est pas libre, on ne peut pas le mettre ailleurs. Ce serait donc toujours la meilleure solution pour toutes les personnes impliquées si l’équipe pouvait rassembler le budget et que le pilote reste où il est, et que l’équipe continue à rouler KTM. Ce serait toujours ma solution préférée ».

Si Sam Lowes n’a guère brillé cette année (16e au championnat avec 49 points et 27 chutes), Iker Lecuona (12e, 80 points et 18 chutes) commence visiblement à attirer les convoitises, grâce à sa progression concrétisée par sa très belle 2e place au dernier Grand Prix de Valence.

L’équipe CGBM a toujours cru en lui, depuis ses débuts en 2016, et il serait dommage qu’elle ne soit plus en mesure de l’accompagner vers le sommet.

Les difficultés à boucler ou concrétiser un budget ne sont pas l’apanage du team CGBM, loin de là, et si cette partie est généralement inconnue du grand public, il ne se passe guère une année sans que telle ou telle équipe en soit la victime bien involontaire dans le paddock.

En Grand Prix, se battre n’est donc pas seulement indispensable sur la piste et c’est ce que font en ce moment tous les hommes de l’équipe CGBM…

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