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Contrairement au MotoGP, la saison a bel et bien commencé pour le Moto2 qui a vécu au Qatar son premier Grand Prix. Une épreuve disputée avec le rebondissement technique de pneus Dunlop dont certains lots se sont avérés être un piège pour les pilotes qui ont eu la malchance de tomber dessus… Il y a eu néanmoins l’émouvante victoire de Nagashima devant un Baldassarri apparemment retrouvé. Ce dernier explique comment il s’est refait une santé. Pour y arriver, il a d’abord dû faire un choix aussi crucial que douloureux…

Il y a un an, Lorenzo Baldassarri commençait en fanfare sa saison avec trois victoires dans les quatre premières courses. Il occupait la tête du classement avec 17 points d’avance sur Tom Lüthi et 39 sur Álex Márquez, futur Champion du monde de la catégorie. Et puis, après, plus rien, un véritable effondrement que le pilote de Sito Pons résume ainsi : « un ensemble de choses s’était accumulé et je n’ai pas pu gérer, j’ai explosé. Tout d’abord, j’étais tombé au Mans en me blessant, puis il y avait des doutes sur le fait de quitter l’Académie ou non et enfin il y a eu l’introduction du nouveau pneu à Jerez. Beaucoup de choses avaient également changé d’un point de vue technique. Ce fut une grande leçon. Cela m’a beaucoup apporté tant du point de vue sportif que personnel. Je me sens plus mature, ou du moins je l’espère. »

A Losail, il a retrouvé le podium, onze mois après sa victoire au Grand Prix d’Espagne. Un retour au premier plan que l’Italien attribue à la profonde remise en cause de sa préparation : « elle est un peu différente. Avant, j’étais dans un groupe et je m’entraînais différemment », souligne le pilote du team Sito Pons HP 40 Flexbox, précisant toutefois garder une part d’entraînement en groupe, et notamment avec Andrea Dovizioso et Danilo Petrucci. « Parfois je vais faire du motocross avec Dovi et Petrux, et Dovi m’aide aussi parfois. Et puis, quand je le peux, je m’entraîne seul en salle. C’est différent. »

Baldassarri souhaitait notamment progresser en motocross, une discipline devenue de plus en plus cruciale dans la préparation des pilotes de MotoGP. Il s’y entraîne désormais avec Francesco Levi, son assistant sur les courses et lui-même pilote de motocross, dupliquant ainsi la relation qu’entretiennent Marc Márquez et José Luis Martínez, devenu son assistant depuis cinq ans et partenaire d’entraînement de façon régulière.

 

 

 

« Cette année, j’ai commencé à travailler en motocross et en softcross, parce que je ne suis pas très bon. Je vais dans l’école de l’ami qui m’accompagne sur les courses et qui m’aide, en Italie, parce que c’est un très bon pilote et cet hiver il m’a appris des choses », souligne Baldassarri, qui a également mis en place un autre changement en collaborant avec une société de biomédecine au cœur du programme de Dovizioso, Petrucci ou encore Bautista. « Biotekna me suit dans ma préparation et ma santé. Je suis content parce qu’on a bien commencé et je pense que j’ai eu un bon entraînement cet hiver. »

Mais avant de se restructurer ainsi, il a fallu défaire ce qui existait avant, et il a fallu l’assumer : « j’avais besoin d’un changement l’année dernière, après un bon début de saison, j’ai commencé à regarder autour de moi et j’ai réalisé que je manquais de quelque chose. Comme tout allait bien, il n’y a eu aucun problème, mais quand les premières difficultés sont arrivées, j’ai compris que j’avais besoin d’autre chose. Je ne voyais pas mon avenir à l’intérieur du VR46, ils m’avaient beaucoup donné mais mon voyage avec eux était terminé » se souvient Baldassarri.

« À ce moment-là, mon contrat avec le VR46 expirait et en juin, j’ai pensé qu’il n’y avait plus de place pour moi et j’en ai parlé avec Valentino. Avant de partir, j’ai parlé à Vale et aux autres VR46, j’étais clair avec eux. Ils m’ont laissé faire mon choix, ils m’ont dit qu’ils comprendraient, il n’y avait pas de soucis. J’ai dû faire un pas en avant, pas seulement sur la piste, et m’impliquer à la première personne » raconte Balda.

Il termine : « ce n’était pas facile, pour faciliter les choses, j’ai eu du soutien avec ma famille et Simone Battistella, mon manager actuel. Je le connaissais avant de rejoindre l’Académie, nous avions parlé de travailler ensemble, mais ensuite rien n’avait été fait car le projet VR46 était né ». On rappellera que c’est le même Battistella qui est aux côtés d’Andrea Dovizioso. Par ailleurs, en Moto2, un autre académicien de renom, Nicolò Bulega, a aussi choisi de quitter le ranch de Tavullia pour voler de ses propres ailes. Il est aujourd’hui le pilote du team Gresini.

 

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