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En ce dimanche 27 juin 2021, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le TT Circuit Assen, au terme du Grand Prix des Pays-Bas qu’il a remporté de main de maître.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français, actuellement leader du championnat avec maintenant 34 points d’avance sur Johann Zarco.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si la première partie (vouvoiement) est traduite de l’anglais.


Félicitations Fabio ! C’est votre quatrième victoire de l’année. Racontez-nous cette course qui n’a pas été si facile à son début…

Fabio Quartararo : « pour être honnête, c’était une course difficile. Quand j’avais Pecco devant moi, c’était impossible de le doubler. Je devais… je n’ai pas de mots pour dire quelle était la possibilité de le doubler. Il fermait déjà les trajectoires et il était très rapide avec la puissance à la sortie du sixième virage. J’ai essayé beaucoup de fois à la sortie du virage 12 et j’ai un peu touché sa moto par l’extérieur. Puis j’ai vu que j’avais le potentiel pour passer à l’intérieur au virage 12. Je ne me serais jamais attendu a passé là mais c’était l’endroit parfait (rires). Oui, c’était vraiment dur car j’ai commis de grosses erreurs : à la sortie du virage 12 la moto a bougé jusqu’au virage 15, et dans le virage 6 j’ai mis trop d’angle sur la trajectoire et j’ai quasiment perdu l’arrière. Mais le plus important est la position où nous terminons aujourd’hui, ainsi que les 25 points que nous ramenons à la maison. »

Vous avez dit avoir eu mal au bras pendant cette course. Est-ce encore le syndrome des loges ?

« Non, non, non ! Ce n’est pas le syndrome des loges, c’est davantage derrière, le triceps. Mais sur cette piste, c’est presque typique et, avec les changements de direction, c’est assez lourd et douloureux. Mais c’était OK et au final j’ai vu que j’avais quatre secondes d’avance sur Pecco, puis sur Maverick. Maverick était très rapide à un moment donc j’ai attaqué un peu plus vers la fin et je suis passé en petits 33 avec quelques 32. C’était le bon moment pour attaquer un peu plus et je suis très heureux. Comme je l’ai dit, la course était difficile mais l’objectif était clair pour moi aujourd’hui : me battre pour la victoire. Et nous l’avons obtenue aujourd’hui. »

La douleur n’est donc pas venue de la démonstration de golf que vous avez faite…

« Non, heureusement (rires). »

À l’heure du bilan de mi-saison, tout est positif ?

« Oui ! Pas facile, mais finalement nous pouvons maintenir notre rythme. Dans certaines courses moins, dans certaines courses plus, mais le rythme est là et je me sens fort. Pour moi, l’année dernière n’a pas été la meilleure des saisons car c’était une année où j’étais vraiment en haut puis en bas et pas vraiment régulier, mais j’ai beaucoup appris. Pour moi, c’est toujours bien d’apprendre et quand vous n’obtenez pas de résultats, vous avez toujours quelque chose à prendre. L’année dernière, je n’ai pas eu de résultats et je n’ai pas eu l’opportunité de me battre pour le championnat à la fin de la saison, mais j’ai retenu cette expérience et je pense que cela en valait la peine. Maintenant, je me sens beaucoup mieux mentalement, dans le box et sur la moto, et j’ai les idées et un objectif beaucoup plus clairs. »

Êtes-vous dans la lignée de vos attentes d’avant le début de la saison ?

« Pour être honnête, je n’avais pas de pression de la part du team en début d’année mais davantage de pression de l’extérieur. Même si j’essaie de ne pas écouter, vous entendez. Vous êtes juste à la place du roi, je dirais, de Vale ! Inconsciemment, vous avez toujours ce genre de petite pression, comme avec les commentaires des médias qui disent ce que l’on doit bien faire car l’on a une place importante dans l’équipe. J’en avais assez et j’ai été très heureux de la victoire au Qatar car à partir de ce moment je n’ai plus entendu ces rumeurs. Mais je m’attendais à bien faire, car quand j’ai gagné à Portimao, c’était quelque chose de très important pour mon mental car 2020 y avait été un désastre et cette année c’était fantastique ! Bien sûr, en 2020 je n’étais pas concentré car je savais que j’avais perdu le championnat, alors que cette année c’était au début de la saison. Mais c’était un moment clair pour mon mental, et pour le début de la saison je m’attendais à faire un bon départ, mais pas aussi bon que celui-là. »

En ce moment, vous semblez pour le moment le seul à même de vous battre. L’erreur ne devez vous pas faire pour ne pas perdre cette période parfaite ?

« Non ! Maverick a une super vitesse ! Pour nous, il est difficile de doubler mais Maverick a été très rapide durant tout le week-end. Donc je me sens simplement bien et j’ai fait un départ parfait.
C’est dur à dire, je suis dans une très bonne période de ma carrière et j’ai un supplément de confiance car à chaque fois que je monte sur ma moto je me sens mieux. Et quand vous arrivez du Sachsenring où cela a été difficile, vous arrivez ici et vous sentez que la moto fonctionne déjà mieux. Pour moi, il n’y a pas que moi qui peux faire une erreur : Joan est super rapide, les Ducati sont super rapides, donc je ne dirais pas qu’il n’y a que moi qui peux commettre une erreur. Je me sens simplement très bien et très en confiance, ce qui implique que je suis rapide, et je veux conserver cet état d’esprit jusqu’à la fin de la saison. »

Vous avez connu deux moments difficiles, un à Jerez à cause de votre bras et un à Barcelone avec votre cuir. Cela vous a-t-il affecté et avez-vous douté ?

« Pour moi, oui, Jerez a été un moment difficile, car pour être honnête il s’agissait d’une les courses où vous sentez que vous pilotez facilement. Vous vous sentez très bien. Mais là, je n’ai pas ressenti que j’étais malchanceux car c’était mon problème et cela n’avait rien à voir avec la moto. C’était simplement que mon bras n’était pas en mesure de terminer (la course). À Barcelone, oui, c’était très décevant. Pour être honnête, la victoire aurait été très difficile car Miguel était vraiment très fort mais la deuxième place était plus acceptable. Mais cela ne m’a pas affecté. Au début, cela a été difficile car j’ai été à la direction de course et j’y ai vu des personnes. Je n’étais pas très content puis je l’ai pris à la rigolade. J’ai un peu plaisanté avec l’équipe car quand j’ai terminé la course j’étais quatrième, puis trois heures plus tard j’étais sixième. Je leur ai dit  » peut-être que demain je serai dernier « . Cela ne m’a pas affecté et la seule chose étrange était le commentaire de Joan, mais nous avons eu une discussion et c’est beaucoup plus clair. Je suis donc heureux et, pour être clair, cela ne m’a pas affecté. »

Vous dites qu’il est très difficile de doubler les Ducati. Est-ce simplement une question de puissance ?

« Il y a la puissance mais il y a aussi une chose qui est claire dans mon esprit mais que nous ne pouvons pas régler. Je n’en parlerai pas ici mais j’en ai parlé à Yamaha pour être réglée. Il semble qu’ici on ne souffre pas seulement contre les Ducati, mais contre toutes les motos. Je pense le potentiel de notre moto peut être plus rapide mais selon moi il manque une chose qui, si on la règle, nous permettra d’améliorer un peu la vitesse de pointe même si on sera encore loin des Ducati. Donc j’essaie de voir mais ce n’est pas facile car c’est une chose relativement grosse. Donc oui, il y a la puissance mais je ne peux pas me plaindre : OK, ils ont plus de puissance mais aujourd’hui ils ont fini derrière. Nous devons donc nous concentrer aussi sur les qualifications car si on fait une mauvaise qualification, ça devient impossible pour nous. »

Qui sera votre principal adversaire pour la deuxième partie de saison ?

« (Soupir) c’est la question que beaucoup de personnes posent mais le championnat reste grand ouvert. Tout le monde est rapide. Je ne veux pas commettre une erreur, mais il y a beaucoup de personnes. Je n’en vois pas clairement une seule, et le plus important actuellement est que je veux vraiment me concentrer sur moi-même. C’est ce que j’ai fait depuis le Qatar, donc j’essaie simplement de tirer le meilleur de moi-même à chaque course. Si quelqu’un finit devant, ou deux ou trois gars, je sais que j’ai donné mon maximum. C’est la meilleure façon de faire, je considère simplement course après course. Bien sûr, nous avons maintenant un bon avantage au championnat mais nous devons commencer la deuxième partie de la saison exactement comme nous avons débuté la première course au Qatar. C’est la chose principale sur laquelle être concentré pour la deuxième partie de saison. »

Pensez-vous que les 5 semaines de pause estivale puissent faire une remise à zéro dans le championnat, et comment allez-vous passer cette période ?

« Une remise à zéro, non ! Tout le monde connaît sa place et nous avons déjà fait neuf courses, donc pour moi ce ne sera pas une remise à zéro car je veux conserver ce bon moment. Je veux tout reprendre en arrière et tout garder à l’esprit.
Pour moi, la première semaine sera de bonnes vacances, un peu avec la famille, puis dès la moitié de la deuxième semaine jusqu’à la fin je veux revenir à la normale et bien m’entraîner. Mais cela fait longtemps que je n’ai pas vu ma famille donc je vais apprécier le temps avec eux. »

Que pensez-vous du calendrier actuel qui est très serré avec neuf courses en 13 semaines puis dix courses en 14 semaines ?

« C’est difficile à dire car si on regarde la formule 1, ils ont plus de courses. Mais je pense que pour eux, ce n’est pas le même problème. Je me souviens qu’en 2019 à Valence il faisait très froid et on était à la mi-novembre. Si on chute avec une moto, c’est un peu différent ! Pour chauffer les pneus à Valence, je me souviens, c’était difficile du côté droit même après 27 tours. Donc je ne vois pas comment étendre le championnat, mais c’est vrai qu’une ou deux fois par an nous allons à un nouvel endroit. J’espère qu’ils en enlèveront un. Je pense qu’aller dans les pays chauds pourrait permettre d’améliorer, mais je ne pense pas pour étendre davantage car ce n’est pas si bien de courir avant mars et après la mi-novembre. Ce n’est pas si facile mais tout le monde fait un travail fantastique. »

Classement du Grand Prix MotoGP des Pays-Bas au TT Assen :

Crédit classement et photo : MotoGP.com

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