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Telle une étoile filante, « Elbowz » (surnom dû à ses coudes saillants) est venu en Championnat du Monde Superbike en 2009, où il a vu et a vaincu. En une saison, il passait de champion national à pilote de MotoGP, avec le soutien inconditionnel de Yamaha.

Trois fois Champion des États-Unis Superbike en 2006, 2007 et 2008, il était le quatrième pilote dans l’histoire à réussir cet exploit après Reg Pridmore, Fred Merkel et Mat Mladin. Il remportait ensuite le titre mondial en Superbike en 2009 sur une R1 hyper performante, avec 14 victoires en 28 courses pour son année de rookie.

Il passait ensuite en MotoGP chez Tech 3, le règlement de l’époque interdisant à tout nouveau venu de rouler directement dans une équipe d’usine. Ce règlement était prévu pour pénaliser Marco Simoncelli (Champion du Monde 250 cm3 en 2008), et Ben Spies en fut une des victimes collatérales. Et Simoncelli passa chez San Carlo Honda Gresini en 2010 en catégorie MotoGP.

Quand il est arrivé en Championnat du Monde Superbike, Spies découvrait que « le niveau global était plus élevé aux USA. Mais gagner des courses n’était pas aussi difficile en mondial qu’en championnat AMA. C’est un fait », estime l’Américain dans une conversation avec le podcast « Off Track » de MotoAmerica.

« Mais les gars du Championnat du Monde Superbike étaient tout sauf lents. Beaucoup de choses ont changé depuis lors. Mais cette année-là, comparé à la période passée face à Mat Mladin aux USA, ce n’était pas si difficile. » C’est ainsi que Spies évalue la saison 2009 du WSBK, au cours de laquelle il a battu Noriyuki Haga – alors sur Ducati – lors de la course finale de la saison à Portimão pour s’assurer le seul titre WSBK pour Yamaha à ce jour.

Après seulement une année en Superbike, sa route a mené Spies au MotoGP. Au cours de la saison 2010, il a fait partie de l’équipe Tech 3 d’Hervé Poncharal et a terminé sixième du Championnat du Monde, en tant que rookie.

« Je ne dirais pas que le niveau en MotoGP m’a surpris », a estimé l’Américain. « Il existe des pilotes spéciaux. J’ai regardé Marquez, mais Stoner a réussi des trucs qui m’ont fait halluciner. Toutefois, les autres gars étaient aussi très rapides. Ils roulaient au plus haut niveau, il n’y a aucun doute là-dessus. »

« A aucun moment en MotoGP je n’ai pu donner le maximum de moi-même », regrette Ben. « Je ne me suis jamais senti à 100% à l’aise sur ces motos. Les gens ne comprennent pas à quel point les différences entre ces motos sont importantes. Elles diffèrent massivement. »

« J’ai grandi à la fin de l’ère sans contrôle de traction, où la moto dérapait et remuait. Ensuite, j’ai participé au Championnat du Monde Superbike, où ils utilisent des pneus Pirelli et des aides électroniques. Et puis je suis arrivé en MotoGP, où les motos avaient une cylindrée inférieure de 200 centimètres cubes et où l’on utilisait des vitesses élevées en virage », se souvient Spies de l’époque des 800 m3.

« Les motos ne glissent pas et ne gigotent pas en entrée de virage. Les différences sont énormes. Je dirais qu’il n’y a eu que deux ou trois courses dans ma carrière de GP où j’ai eu le sentiment d’obtenir ce que je pouvais obtenir d’une Superbike et d’être à la limite. »

« Lors des autres courses, je me sentais bien, mais je n’étais pas assez à l’aise pour tirer le maximum de la moto », a regretté Spies, qui a remporté sa seule victoire en MotoGP à Assen en 2011. Lors de la fin de la saison 2011, il a manqué de peu la victoire à Valence lors du sprint final contre Casey Stoner, de 0,015 seconde.

Ben a terminé la saison 2011 à la cinquième place. Ses espoirs pour 2012 étaient grands car les machines de MotoGP se sont vues attribuer une cylindrée de 1000 cm3, ce qui devait convenir au style de pilotage de Spies. Mais une saison décevante s’ensuivit, avec de nombreux revers. Ben a perdu sa place dans l’équipe de l’usine Yamaha au profit de Valentino Rossi, et fini chez Pramac–Ducati. Son épaule, trop endommagée par des blessures successives, le contraignit ensuite à devoir mettre fin à sa carrière.

 

 

Photos © Yamaha, Repsol Media

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