Voilà un scénario venu d’outre-Rhin qui devrait raviver les querelles de clocher entre les partisans des motos et les tenants de l’automobile qui arrivent cependant à se croiser au sein de la même marque, à l’instar de BMW. Mais on a beau servir la même cause, les intérêts peuvent diverger et l’histoire qui suit le démontre. Elle ne va pas plus faire monter la popularité des conseils d’administration, une entité qui a décidé chez Suzuki d’enterrer vivant le beau projet MotoGP. Justement, tout part de là…
C’est une approche de Speedweek qui interpelle sur la suite des événements qui se dérouleront dans le paddock des Grands Prix, une fois que les vaillantes troupes Suzuki auront déposé les armes puis démobilisées pour une destinée qu’il appartiendra à chacun, ensuite, d’assumer. Le média est germanophone et il est ainsi toujours bien informé de ce qui se passe dans cette contrée accueillant une puissante maison bavaroise et un non moins statutaire blason autrichien. On y révèle donc le nom du fameux constructeur intéressé par la succession de la firme d’Hamamatsu. Un intérêt que même le président de la FIM a révélé dans une intervention pleine de promesses pour l’avenir. Mais il manquait l’information essentielle : le nom de la marque.
Elle est bavaroise et son trigramme n’est bien sûr pas KTM mais bel et bien BMW. Les troupes munichoises seraient ainsi prêtes à débarquer dans un paddock qu’elles équipent déjà en voitures et motos officielles. Elles sont aussi engagées en WSBK avec quatre motos, sans grand succès pour le moment. Mais là, on parle de Grand Prix et Carmelo Ezpeleta gardera les deux places sur sa grille de départ abandonnées par Suzuki dans sa poche, pour la proposer seulement à un nouveau constructeur.
Chez Speedweek, on parle d’une échéance à 2024 et on rappelle que, financièrement, BMW Motorrad pourrait assumer un tel projet MotoGP à tout moment en tant que deuxième plus grand constructeur de motos en Europe. Malgré des défis majeurs, BMW Motorrad a clôturé l’année 2021 avec des ventes record. Avec 194 261 unités (+14,8 %), 2021 a été la meilleure année depuis la création de BMW Motorrad. En 2020 le résultat était de 169 272.
“Le projet MotoGP a toujours été freiné par le conseil d’administration de BMW AG, c’est-à-dire par les dirigeants de l’automobile“
Cela étant dit, quid de la volonté politique ? Puisque les motos se vendent toute seule, pourquoi partir en guerre sur un champ de bataille où l’adversité sera rude et expérimentée ? La volonté des grands cadres est garantie puisque sur Speedweek où on peut lire : « chez BMW Motorrad et BMW AG, le MotoGP est toujours envisagé. Mais cela dépend de qui prend la décision finale. Karlheinz Kalbfell et Dr. Herbert Diess voulaient rejoindre le paddock, tout comme Hendrik von Kuenheim. Mais ils ont été freinés par le conseil d’administration de BMW AG, c’est-à-dire par les dirigeants de l’automobile ».
Et plus loin on découvre : « l’appréciation de la situation générale est vue et jugée différemment. Docteur Schramm veut aussi faire du MotoGP. Reste à savoir s’il réussira ». Dorna n’attend que ça : « depuis le début du partenariat en 1999, BMW M GmbH nous a toujours impressionnés avec des points forts », a déclaré Carmelo Ezpeleta lors du Grand Prix de Valence 2021. « Dans notre collaboration, BMW M GmbH exprime clairement sa passion pour le sport moto ». Oui mais il y a les « caisseux » … A suivre ? On en parlera sûrement ce week-end puisque c’est celui du Grand Prix d’Allemagne sur le Sachsenring…
