Lors de la diffusion du documentaire Marc Marquez All In, nous avions identifié Alex Marquez comme l’autre héros injustement oublié. Il est le cadet de l’octuple Champion du Monde et pourtant, il joue bel et bien l’ainé. Il l’a suivi à Madrid, l’a seul convaincu de ne pas participer au Grand Prix d’Indonésie après son énorme accident lors du warm-up, alors que Honda laissait les choses se dérouler inexorablement, il a toujours été à ses côtés au moment de ses terribles doutes sur l’état de son bras droit et lorsque la diplopie l’a pris en otage… Et pourtant, Alex Marquez est aussi un pilote avec ses propres soucis, sa carrière et autres prises de risque. Dans un récent entretien avec Red Bull, il confirme notre sentiment en expliquant clairement sa situation compliquée. Mais il veut aussi à présent s’émanciper…
Lorsqu’il est demandé à Alex Marquez ce que ça fait d’être un pilote MotoGP Ducati Gresini en 2023 alors que son frère Marc est toujours un pilote officiel Honda, sa réponse fuse : « la seule chose, c’est que maintenant il va avoir ses problèmes et je vais avoir les miens. Ce ne seront plus des problèmes partagés ». Il ne parle pas de la moto ou des secrets techniques qu’ils pourraient s’échanger ou même encore de la compétition qui identifiera l’un devant l’autre parce qu’il aura le meilleur matériel. Non. Ce qu’il ressort, c’est ce sentiment de libération, et même d’émancipation de son frère Marc Marquez.
Alex Marquez : « j’ai toujours été proche de lui, le soutenant malgré le fait que c’était difficile de concilier le fait d’être frère et pilote«
Car il le reconnait ouvertement : il pâtissait de cette situation : « la vérité, c’est qu’il s’est fracturé l’humérus et a connu trois mauvaises années. 2020 a été un peu plus difficile pour moi parce que j’étais son coéquipier et que j’ai vécu cette situation de très près. 2022 a été l’année la plus compliquée pour Marc, car la diplopie est entrée en jeu ».
Alex Marquez précise : « parfois sa situation me déstabilisait. Ça a été trois années difficiles… Mais après un long moment on s’habitue à l’incertitude… J’ai toujours été proche de lui, le soutenant malgré le fait que c’était difficile de concilier le fait d’être frère et pilote ». Et il ajoute pour bien que l’on comprenne qui, des deux, encaissait les coups des moments difficiles : « je suis plus calme et réfléchi, il est plus impulsif. Si nous n’étions pas comme ça, nous nous heurterions souvent ».
Alex Marquez a maintenant une Ducati entre les mains et n’est plus dans le clan Honda. C’est aussi un soulagement : « aujourd’hui, nous sommes rapides et même s’il y aura des choses à régler dans les premières courses, je suis convaincu que nous serons compétitifs dès le premier jour ». Marc pourra-t-il en dire autant ?
