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Avant le shakedown MotoGP à Sepang, puis juste après, nous avons eu l’opportunité de recueillir l’avis de Randy De Puniet sur la saison passée, sur celle à venir et sur son actualité.

Et comme d’habitude, l’ex-pilote de Grand Prix, qui cumule actuellement son engagement en endurance avec son rôle de consultant chez Canal+, ne fait pas dans la langue de bois…

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Oulà, tu m’intéresses (rires) : ça veut dire quoi ? Tu n’as pas peur d’affirmer ça ?
« Mais non, car tout le monde le pense, mais personne le dit, ce qui est normal. Stoner l’a bien dit, “moi j’étais chez Ducati, je sais comment ça se passe”. C’est comme à un moment donné, il y avait Martin qui se battait comme Bagnaia. Forcément, Ducati préférait que ça soit Bagnaia qui gagne, c’est logique. Et Marquez avec une moto 2023, pas encore de génération fin d’année, du milieu d’année j’en sais rien, d’aller gagner le championnat, ça ferait désordre. Alors Bagnaia a annoncé que la moto 2024 est encore meilleure, donc s’ils creusent un écart, ça va leur faire de l’air. Sinon, ça va être dur pour eux, mais moi je n‘attends que ça (rire). 

Mais l’an dernier, dans le duel Bagnaia/Martin sur les mêmes motos, ils n’ont quand même pas fait quelque chose. On ne peut pas y croire…
« On n’en sait rien, moi j’en sais rien ! Comme je t’ai dit, l’histoire du pneu Michelin, je n’y crois pas. Autre chose, pourquoi pas ? Et là, si Marquez joue le titre avec une moto d’un an de retard, ça ne va pas les faire rigoler, hein. »

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans le shakedown ? 
“Ce qui m’a marqué, c’est Pedro Acosta, forcément, qui a roulé, qui a roulé très vite. Tout le monde dit que ce n’est pas une surprise, mais c’est quand même une surprise, parce qu’il n’avait effectué qu’un seul jour à Valence. Là, il arrive et fait le meilleur chrono, dans des chronos très intéressants. Je pense que d’avoir pu passer 3 jours de roulage sans pression, avec un coach comme Dani Pedrosa à côté, ça a vraiment bien dû l’aider. Maintenant, on va voir comment il va progresser encore par rapport aux autres à partir de demain dans le test. Mais moi, il m’a impressionné.  
Et puis je suis impressionné aussi par la Honda parce que, mine de rien, oui esthétiquement elle a beaucoup évolué, mais sur la piste ça a l’air d’être aussi pas mal. Donc voilà un peu les bonnes surprises du shakedown.” 

Quelle est l’actualité de Randy de Puniet, côté pilote ?
« Eh bien je rempile encore une année hein, dans le team KM99. C’est un team avec lequel j’étais en contact déjà pour 2022, et puis j’avais décidé de rester chez Kawa parce que je croyais au projet. Je n’avais pas envie de requitter encore une fois, au bout d’un an, alors que il y avait une nouvelle structure qui se mettait en place. On devait avoir des Bridgestone mais on s’est fait un peu berner, et puis au mois de juin, après Spa, il y a Mario (Kupper), le team manager, qui est revenu me voir. On était à Assen et c’est vrai que j’en avais un peu marre, j’avais été déçu des performances de mon team, et honnêtement, il me fallait un challenge où je prenne du plaisir pour continuer. Kawa, ils nous disaient des choses qui finalement ont pas abouti, et donc j’ai dit à Mario ”écoute moi, ton projet il me va, parce que humainement il y a beaucoup de gens que j’aime bien là-dedans”. Il y a Florian Marino, on a réussi à avoir Jérémy Guarnoni, donc on va avoir une super équipe de pilotes. Techniquement, on a beaucoup de personnes du team de mondial Superbike et du team GYTR où il y a Garner. Donc le team est vraiment bien supporté par l’usine, parce que ils ont des moyens, et donc ça nous permet d’avoir plein de choses, comme une moto très proche du YART, à par les Bridgestone et au niveau du Magneti Marelli où ils ont encore un petit truc en plus parce qu’ils utilisent l’ECU Factory. Mais après, la moto, que ça soit les suspensions, les freins, les moteurs, les carénages, les réservoirs, et tout ce qui va autour, on va être quasiment pareil. Donc  le challenge est, il me plaît bien, et puis il y a une équipe où on est sur la même longueur d’onde, c’est “performance” quoi. Donc ça c’est cool, il y a des moyens mais il y a les moyens sont mis là où il faut, et tout le monde est motivé là-dedans pour performer.” 

Et tu as la chance qu’il n’y ait pas de concurrence de dates avec les Grands Prix… 
« Oui, c’est bien comme ça. Du coup, comme moi j’ai un peu des courses de break, ça me permet de me reposer, parce que je suis vieux maintenant (rire), j’ai 43 ans bientôt, donc le calendrier me convient bien et je suis content. Là, on va tester les 12/13/14 à Alméria, après on fait 2 jours de test à Jerez mais malheureusement je serai pas là parce que je serai au Qatar, et ensuite on fait 2 jours au Mans avant que je parte en Argentine.” 

Donc là, les objectifs, c’est quoi ?  
« Honnêtement, ce serait bien de se rapprocher des 3 teams avec les Bridgestone, et d’être à la régulière à se battre pour le podium. Honnêtement, je pense qu’on en a les capacités. Après, Dunlop a aussi beaucoup travaillé, donc on va voir, mais faut pas non plus s’emballer. Mais je sais qu’il y a moyen de faire de belles choses. En plus, eux, ils ont eu une année d’expérience où y a eu pas mal d’erreurs de faites, donc ils ont bien corrigé le tir, et globalement je pense que se battre pour le podium à la régulière, c’est le but. Et puis pourquoi pas mieux ? On verra. On est 3 pilotes rapides, on s’entend bien, ça c’est important, donc ça va être sympa.” 

Un petit mot sur Florian qui est finalement un pilote un peu méconnu, mais de haut niveau, puisqu’il participe par exemple au développement de la Kawasaki d’usine en Superbike… 
« Oui, il fait tous les tests pour le KRT. Florian, c’est un très bon pilote. Je pense que, plus jeune, il aurait dû être un peu plus drivé, parce qu’aujourdhui il a un gros potentiel et je pense qu’il n’a pas exploité tout son potentiel, et malheureusement ça s’est terminé pour lui en endurance, alors que je pense que ce n’était pas son but à 25 ans d’être en endurance. Mais bon, c’est comme ça. Après c’est quelqu’un d’un peu têtu (rire) donc il faut un peu le driver. Mais voilà, on s’entend bien et il est à l’écoute. C’est un pilote qui est motivé aussi, donc ça c’est important, il a la gnaque, il roule vite, il tient bien les courses de 24h00, donc je pense que oui, c’est un pilote qui est sous côté, en espérant que cette année, en faisant une belle saison, il prouve à tout le monde que c’est quelqu’un de solide en endurance. Parce que bon, moi aujourd’hui j’ai fait mon temps de partout, et quand je vois comment il roule, il s’implique et tout, que les teams officiels ne s’intéressent pas à lui, je trouve ça un peu un peu bizarre.” 

 

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